Immobilier neuf : le marché repart dans l’agglomération lyonnaise
Les deux premiers mois de l’année 2014 ont donné de sérieux signes de redémarrage du marché de l’immobilier neuf à Lyon. Les particuliers qui achètent des logements pour eux-même sont de retour, mais aussi phénomène nouveau, les investisseurs qui s’appuient sur le nouveau dispositif « Duflot ». Il est vrai que les prix n’ont pas bougé d’un iota l’année dernière, tandis que les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas !
Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais quand même…
L’optimisme était de retour dans les travées du salon de l’immobilier qui s’est déroulé du 28 au 30 mars au palais des congrès de la Cité internationale, à Lyon. Si une poignée de promoteurs avaient fait faux bond cette année, faute de programme immobilier à vendre, ceux ayant des logements en stock n’ont pas regretté leur présence.
Selon Jean-Jacques Mathias, le président du CECIM (Centre d’études de la conjoncture immobilière) à Lyon, « Nous assistons à un retour significatif de l’investissement privé ».
Hausse des réservations de 70 %
Trois chiffres parlent d’eux mêmes. Au cours des deux premiers mois de 2014, par rapport aux mêmes mois de 2013, les réservations de nouveaux logements par des acquéreurs sont passées de 398 à 683, soit une hausse de plus de 70 %.
Les mises en vente ont, elles, plus que doublé passant de 330 à 847 ; et ce, alors que l’offre de logements disponibles s’enrichissait d’une centaine de logements, frôlant les 5 000 logements : très précisément 4 984.
Ces statistiques toutes fraiches prennent en compte les logements, de tous types, le collectif classique qui représente de loin la plus grosse part, mais aussi les maisons individuelles groupées, ainsi que les résidences.
Certes, deux mois seulement ne font pas une tendance, mais ce qui frappe en l’occurrence les professionnels, c’est que traditionnellement, janvier et février ne figurent pas parmi les mois les plus animés. « Les acquéreurs en général commencent à sortir du bois au printemps, cette fois, c’est plus tôt », se félicite Jean-Jacques Mathias.
Selon les professionnels, trois raisons expliquent cet optimisme qui renaît, même s’il faut préciser que contrairement à d’autres régions véritablement sinistrées, Rhône-Alpes et plus particulièrement l’agglomération lyonnaise ont connu certes un recul ces dernières années, mais qui est resté raisonnable.
Des prix restés très stables
Les prix des logements neufs n’ont d’abord pratiquement pas bougé. Ils sont restés étales : une moyenne de 4 439 euros le m2 pour Lyon intra-muros et 3 868 euros le m2 pour le Grand Lyon (3 714 euros pour la grande périphérie lyonnaise)
Dans le même temps les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas, ce qui motive les acquéreurs.
Autre phénomène nouveau à prendre en compte : ces dernières années, les deux marchés du neuf et de l’ancien affichaient des prix, finalement assez proches, ce qui brouillait la visibilité du neuf.
Or, avec la baisse de l’ancien constatée l’année dernière (- 5,7 %), qui faisait déjà suite à un recul l’année précédente, l’écart entre les deux marchés s’est accentué.
Ce qui amène Jean-Jacques Mathias à constater qu’ « entre le neuf et l’ancien, on retrouve désormais une différence appréciable : près de 1 000 euros le m2».
Résultat : les particuliers achétant pour eux-mêmes qui n’avaient jamais totalement déserté retrouvent le chemin des promoteurs en plus grand nombre ; mais surtout, phénomène nouveau, les investisseurs aussi.
Le dispositif Scellier étant en fin de parcours, ils avaient presque disparu. Or, lesdits investisseurs réapparaissent avec le nouveau dispositif mis en place par la ministre actuelle du Logement : le « Duflot ». «Même si le « Duflot » n’est pas la panacée, il permet néanmoins de mener des opérations intéressantes, nos clients commencent à s’y mettre », reconnaît un banquier de la Banque Populaire présent sur le salon.
Plus de 4 500 logements neufs cette année ?
L’année 2013 s’était terminée avec 4 500 logements vendus dans la grande agglomération lyonnaise, ce qui correspond au rythme moyen de longue durée. « Nous ferons au moins autant et sans doute plus cette année », constate toutefois encore prudent, Jean-Jacques Mathias.
On peut donc imaginer que les promoteurs-constructeurs qui avaient baissé le pied pour s’adapter au marché en baisse (diminution des mises en vente l’année dernière de – 28 %), vont peu à peu relancer des programmes immobiliers en plus grand nombre, pour s’adapter cette fois à la hausse.
Au palmarès des villes les plus « constructives » : Villeurbanne, Vénissieux et Vaulx-en-Velin
Dernière constatation : la majorité des nouveaux logements construits, se retrouvent comme l’année dernière, dans l’Est lyonnais. Au palmarès des villes qui accueillent le plus de nouveaux programmes immobiliers : Villeurbanne, Vénissieux et Vaulx-en-Velin (A Lyon, il s’agit des 3ème, 2ème et 9ème arrondissements).
Une bonne raison aussi, ce sont des communes où l’on trouve encore beaucoup de réserves foncières et où ce même foncier est encore abordable. Comme l’année dernière, pour les promoteurs, ce sera encore cette année : cap à l’Est !