Avec l’arrivée d’un Boeing 737 pour Transavia, le groupe Air France termine sa mue à Saint Exupéry
La filiale que l’on pourrait qualifier de « low-cost loisirs » d’Air France, Transavia a débuté ses vols de la saison 2013, samedi 20 avril à partir de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. Pour ce faire, elle vient d’être dotée d’un avion, un Boeing 737-800, désormais basé sur le tarmac de l’aéroport rhônalpin. Six destinations sont programmées pour l’heure. Si le concept fonctionne bien, le nombre de destinations augmentera, ainsi que le nombre d’avions. Air France qui a terminée sa mue compte sur ses deux nouvelles filiales, Transavia et Hop ! pour rebondir.
Air France, enfin l’éclaircie ? Traversant de sérieuses turbulences ces dernières années, le pavillon national va-t-il enfin voler dans un ciel plus calme ?
Air France a en tout cas terminé sa mue. Vue de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, elle est spectaculaire. Le pavillon national ne ressemble plus du tout à ce qu’il était il y a seulement deux ans.
Le pavillon Air France à la portion congrue
Sous ses propres couleurs d’Air France, il n’existe plus au départ de Lyon-Saint Exupéry que cinq liaisons aériennes : Roissy CDG, Orly, Amsterdam, Nice et Toulouse. Il s’agit essentiellement pour le transporteur aérien d’assurer au mieux le remplissage des avions longs-courriers sur lesquels la marque Air France s’est repliée, au départ de Paris ou d’Amsterdam avec KLM. Dans un transport aérien chamboulé ces dernières années, seuls les longs courriers restaient rentable pour la compagnie tricolore.
La réussite des grandes compagnies low cost telles qu’Easy Jet ou Raynair a porté de tels coups de boutoirs qu’Air France a dû aussi passer par ce modèle.
Elle a ainsi créé sa propre marque low cost, Hop ! Qui opère désormais vers trente-deux destinations moyen courrier au départ de l’aéroport rhônalpin : vers les grandes villes de l’Hexagone et en Europe. Depuis son lancement, le 31 mars dernier, l’accueil fait à cette nouvelle compagnie apparaît plutôt bon, selon le directeur régional d’Air France, Antoine Biton. De ce côté là, le ciel semble donc bien s’éclaircir, mais il faudra attendre plusieurs mois avant d’en avoir confirmation.
Le deuxième volet de la nouvelle donne concurrentielle dans le ciel européen est constitué par une seconde compagnie, Transavia, l’autre filiale d’Air France que l’on pourait qualifier de « low-cost loisirs ».
Contrairement à Hop ! qui s’adresse aussi à une clientèle affaires, il s’agit là d’une compagnie qui ne transporte que des particuliers, essentiellement des touristes se rendant vers des destinations méditerranéennes.
Vingt pour cent de vols affrétés
Là encore le modèle n’est pas exactement celui d’une compagnie low cost. Transavia s’en différencie par deux moyens : elle collabore avec les tours opérateurs pour compléter son remplissage : Thomas Cook, Club Med, Look Voyages, TUI. Les vols affrétés constituent près de 20 % des vols opérés par Transavia.
Désireuse de ne pas jouer que sur les tarifs, elle essaie en outre d’offrir à ses passagers plus de services que les compagnies low cost classiques.
Transavia qui est présente depuis trois ans à Saint Exupéry est passée de deux destinations opérées jusqu’à présent au départ de l’aéroport rhônalpin, à six. Elles ont débuté le 22 avril dernier: Marrakech et Oujda, au Maroc, Monastir et Tunis, en Tunisie, Séville et Héraklion en Crète.
Les tarifs se veulent doux, avec des prix d’appel (aller simple TTC) qui se veulent concurrentiels : Marrakech à partir de 55 euros, Oujda, 80 euros, Tunis, 70 euros, Séville en Andalousie, une destination nouvelle à Saint Exupéry et qui démarre en fanfare, selon Héléne Abraham, vice-présidente marketing de Transavia (65 euros) et Heraklion en Crète, 100 euros.
La compagnie a reçu à cette occasion un avion qui sera basé à lyon-Saint Exupéry : un Boeing 737-800 de 189 sièges qui comme le veut la tradition a été baptisé par les pompiers de l’aéroport (photo).
Quatorze destinations pour Transavia au départ de Nantes
Un premier bilan sera tiré à la fin de cete saison. L’objectif, explique Hélène Abraham, la vice-présidente chargée du marketing de Transavia n’est pas de rester dans un mode saisonnier, mais de maintenir le plus grand nombre de destinations tout au long de l’année et d’augmenter progressivement leur nombre. A l’instar de Nantes, aéroport de moindre envergure que celui de Lyon-Saint Exupéry et à partir duquel, Transavia opére déjà pas moins de quatorze destinations.
Si le concept séduit et que le nombre de destinations augmente, Hélène Abraham ne cache pas qu’un deuxième avion pourrait être basé sur la tarmac de l’aéroport rhônalpin pour faire face à de nouveaux vols qui pourraient voir le jour l’année prochaine.
Un millier de vols et près de 200 000 sièges proposés
Mais on n’en est pas encore là. Seule certitude pour l’heure, le nombre de vols programmés sur l’année va dépasser le millier à Lyon (1 048, très précisément), tandis que le nombre de sièges offerts va lui frôler les 200 000 (197 700, exactement contre 68 000 en 2012). Du taux de remplissage dépendra la trajectoire future de Transavia à Lyon-Saint Exupéry.
Photo( DR)–Le baptème du Boeing 737-800 de Transavia désormais basé à Lyon-Saint Exupéry par les pompiers de l’aéroport.