CCI de Lyon : après la «  Place d’Echange » annoncée pour octobre, un «Portail des entrepreneurs » en gestation

 C’est lancé : la CCI de Lyon créera en 2014 un « Portail des entrepreneurs ». « Une entreprise sur deux disparaît au bout de cinq ans, si elle n’est pas accompagnée. Lorsqu’elle l’est, son taux de survie avoisine les 90 % . C’est pour cette raison que nous voulons créer ce portail… », explique Philippe Grillot, président de la CCI de Lyon en listant les projets qui devraient marquer la deuxième partie de son mandat.

Un « parcours du créateur »

Mais un portail pour quoi faire ? Le président de la CCI de Lyon rappelle que  la Chambre est la première porte d’entrée des créateurs d’entreprise, à raison de près de neuf mille porteurs de projets qui viennent tirer sa sonnette. Ils sont accueillis, informés, orientés ou accompagnés.

L’objectif est donc de mieux accompagner ces jeunes pousses. Toutes ne pourront pas accéder au nirvana de l’accompagnement entrepreneurial, en l’occurrence, le dispositif Novacités (une pépinière sans murs), voire encore le dispositif « Pépites » dont le but est de distinguer chaque année, les dix entreprises les plus prometteuses de l’agglomération. Les places sont chères.

Ce portail visera donc à définir un véritable « parcours du créateur ». L’idée de Philippe Grillot et de son équipe est de construire une relation durable entre la CCI et la jeune pousse dans une démarche de « parcours accompagné » depuis le projet de création jusqu’aux premières années de l’entreprise. Une démocratisation, en quelque sorte de ce qui existe déjà, mais pour quelques petites centaines d’entreprises.

Le second objectif de ce « Portail des entrepreneurs » vise à décliner l’offre de la CCI à travers de nouveaux outils adaptés aux nouveau usages des entrepreneurs et répondant à des besoins beaucoup plus ciblés qu’actuellement : et ce,via une segmentation des profils des porteurs de projet et des jeunes entreprises. Avec cet insigne avantage de mieux identifier leurs besoins et donc de leur proposer des offres plus précises, ainsi que des prestations et des informations beaucoup mieux adaptées. Ce portail devrait voir le jour en 2014.

Une « Place d’Echange » totalement originale

L’autre composante de l’accompagnement entrepreneurial est aussi financier. Les entreprises ont besoin de consolider leurs fonds propres, un rôle de moins en moins assuré par les banques. D’où l’arrivée, dès le mois d’octobre prochain d’une autre innovation au sein de la CCI de Lyon : une « Place d’Echange ».

L’idée avait été lancée l’année dernière. L’association « Place d’Echange » a été créée en février dernier. Depuis, le projet est suffisamment mûr pour démarrer en octobre : il a reçu tous les visas nécessaires dont celui de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) , ainsi que le soutien du Ministère des Finances qui voit d’un bon œil naître un nouveau système de financement des PME.

Il s’ agit en fait d’une véritable Bourse locale qui rappellera aux nostalgiques la défunte « Bourse de Lyon ».

Cette « Place d’Echange », une initiative totalement originale en France, s’adressera aux PME désireuses d’augmenter leurs fonds propres dans une fourchette située entre 200 000 et 800 000 euros. « Il s’agit de développer les capitaux patients », précise Philippe Grillot.

Il explique. : « Il s’agira d’accompagner ce que l’on appelle aujourdhui la love money, celle des amis, des proches, de la famille, d’une communauté. Jusqu’à présent lorsque ces capitaux entraient dans le capital d’une entreprise, ils avaient beaucoup de mal à en sortir, ce qui freinait leur développement. Il s’agit là, de lui donner de la fluidité et de permettre aux investisseurs qui le désirent, de sortir pécuniairement du capital. »

Agréé par l’AMF, appuyé par le ministère

La CCI de Lyon recherche actuellement l’opérateur de cette nouvelle Bourse. La « Place d’Echange » cotera les actions de manière périodique (trimestrielle ou semestrielle). Les transactions s’effectueront dans le cadre d’un Système Multilatéral de Négociation (SMN) agréé par l’AMF.

Un comité de sélection indépendant (composé de trois chefs d’entreprise, de deux investisseurs, d’un homme du chiffre et d’un « sage ») validera les PME admises au sein de cette mini-Bourse. De cinquante à soixante nouvelles PME pourraient y être cotées chaque année.

L’idée intrigue et séduit : une dizaine de grande CCI françaises suivent de près ce projet pour éventuellement l’acclimater chez elles. Une initiative qui pourrait donc faire tâche d’huile.