Editrice de romans photos sur Internet, la start-up savoyarde Kwikstori lève 150 000 euros
Les romans photos que l’on croyait d’une autre époque sont en train de retrouver une nouvelle jeunesse, via Internet. En témoigne une start-up savoyarde, Kwikstori, qui vient de lever 150 000 euros dont une bonne part émanant de Savoie Angels. L’objectif du créateur de Kwikstori, Lionel Piovesan qui a travaillé chez Walt Disney est d’accélérer le développement de l’entreprise en créant un site pour chacune de ses trois cibles, tout en s’attaquant au marché allemand, très prometteur, selon lui.
Les romans photos, ringards ? On pourrait le croire si un entrepreneur savoyard, Lionel Piovesan ne s’était engagé à leur donner une nouvelle vie, à travers le prisme du Web.
Partant avec un capital de 80 000 euros, celui-ci a, avec deux associés, créé le site Kwikstori, basé à Savoie-Technolac et dont le véritable démarrage date de 2012.
Créateur des scenarios, Lionel Piovesan, les réalise sur place en Savoie, avec son équipe et des acteurs et les publie ensuite sur son site internet.
Le modèle économique ? “Nous découpons nos productions en épisodes et nous proposons de les faire découvrir, soit après une publicité, soit en achetant des crédits d’une dizaine de centimes d’euros”, décrit Lionel Piovesan.
Il connaît bien le métier : il a dans le passé travaillé comme commercial chez Walt Disney, mais aussi chez Kodak.
Au départ, son histoire est celle d’une passion non assouvie. “Passionné par le cinéma, j’écrivais des scénarios. Mais faute d’avoir les moyens de les produire au cinéma, je les ai, in fine, réalisé en romans-photos”, explique celui pour qui, ce genre “peut être profondément réactualisé en étant proche de la vie réelle et des préoccupations des gens”.
Trois cibles différentes
Lionel Piovesan vise trois cibles sur son site : les adolescents, avec des créations comme « Secret’s Girl » ; une cible plus traditionnelle, plus proche des romans photos d’autrefois, mais « en collant à la réalité des gens » ; et une cible de trentenaires, plus urbaine avec une création comme « les Célibs ».
Arrivée à ce stade de son développement, le créateur de Kwikstori souhaite accélérer son développement à l’international, en commençant par s’attaquer au marché allemand « qui me semble très prometteur, à la fois, du côté de la cible adolescente, mais aussi celle plus traditionnelle qui représente près de vingt millions de personnes nourries au lait des romans-photos », explique le créateur de Kwikstori.
« Trois cibles, trois types différents de romans photos, sur un même site, ce n’est pas viable.», explique Lionel Piovesan. Il va donc créer trois sites différents, chacun correspondant à une cible. « Nous allons également mettre en place un véritable catalogue de romans-photos», ajoute-t-il.
136 000 euros apportés par Savoie Angels
Il vient d’opérer pour ce faire, une levée de fonds de 150 000 euros, dont plus de 136 000 euros auprès de Savoie Angels (*) et de ses fonds d’investissement.
« Les business angels ont été séduits par notre modèle économique, mais aussi par l’équipe puisque nous sommes trois en fait à avoir créé ce site, tous trois complémentaires : moi, spécialisé dans la réalisation de romans-photos, un informaticien chargé de la création et le troisième, plus axé sur les réseaux sociaux », explicite le créateur de la start-up savoyarde.
Celle-ci va d’ailleurs prochainement embaucher son premier salarié.
L’entreprise, encore très jeune devrait réaliser un chiffre d’affaires de 30 000 euros en 2013. Son créateur vise ensuite 300 000 euros en 2014, pour un objectif de 1 à 2 millions d’euros en 2015.
Pour l’heure, le trafic est de l’ordre de 5 000 visiteurs uniques par mois, mais selon son créateur, elle devrait assez rapidement passer à 50 000, puis à 100 000 visiteurs uniques.
Future cash machine ?
Deux innovations devraient, explique Lionel Piovesan, booster le business model : un système d’abonnement aux romans-photos, d’abord ; mais aussi des partenariats pour enrichir le contenu, avec de l’actualité, des conseils mode-beauté pour les adolescents, etc.
Si le business plan qui a été présenté aux business angels savoyards est respecté, la start-up devrait arriver à l’équilibre à la fin de 2014, pour commencer à gagner de l’argent à partir de 2015.
Et Lionel Piovesan, de lancer, résolument optimiste : « Nous avons développé un projet innovant autour d’un concept vieux comme le monde : dès que les paramètres seront bien réglés, nous devrions devenir une cash machine… » Et là, dans son esprit, il s’agit de réalité, pas de roman-photo…
(*) Savoie Angels est une association de business angels, des entrepreneurs qui pratiquent l’investissement de proximité. Elle apporte l’accompagnement humain et financier aux créateurs d’entreprises innovantes régionales. Dotée de six fonds d’investissement, elle compte 160 adhérents.