Hervé Legros : l’ex-plombier est devenu l’un des plus importants promoteurs privés d’habitat social
Un parcours étonnant. Armé de son seul CAP de plomberie, Hervé Legros, 32 ans, a peu à peu, à la force du poignet, développé un important groupe d’habitat social : Alila. Il devrait dépasser les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.
« Alila ». Vous ne trouverez pas le nom de ce promoteur parmi les publicités en quadrichromie pour des résidences plus ou moins luxueuses qui remplissent les boîtes aux lettres.
« Alila » est un promoteur qui a une spécificité : il n’œuvre que dans le domaine de l’habitat social et celui du logement intermédiaire (situé entre l’acession à la propriété et l’habitat social).
Les immeubles ou les maisons qu’il construit sont ensuite vendus aux grands organismes d’HLM qui ont ensuite pour rôle de les gérer.
Si la construction neuve a marqué le pas l’année dernière en France, ce n’est pas le cas d’Alila.
Ce promoteur lyonnais dont le siège est basé à la Cité Internationale à Lyon (vingt-et-un salariés) a mis en chantier l’année dernière pas moins de vingt-quatre programmes immobiliers, soit encore 1 500 logements : dans le Rhône, l’Ain et l’Isère.
Il a vu son chiffre d’affaires exploser de 19 % à 92 millions d’euros : rare dans le secteur !
Agences en Ile-de-France et en Aquitaine
Un développement qui l’amène désormais à croître hors de sa région d’origine. Alila va ainsi ouvrir au deuxième trimestre 2014 deux nouvelles agences : en Ile-de-France et en Aquitaine.
« Notre modèle a fait ses preuves en Rhône-Alpes. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous implanter aussi hors de notre région d’origine où la demande de logements sociaux et intermédiaires est forte », explique Hervé Legros, Pdg de cette société de promotion immobilière en pleine expansion.
Hervé Legros est une sorte d’OVNI dans ce métier. Armé d’un CAP de plomberie, il a depuis 2008, édifié son groupe pas à pas, réinvestissant en permanence dans sa société.
Il a débuté dans le métier en créant une agence immobilière en 2002 dans le Rhône. Il a alors…dix-neuf ans. Il crée ensuite sa première société de promotion immobilière « HPL Promotion ». Et se spécialise alors dans des programmes de maisons groupées.
Une première expérience lui donne l’idée de s’orienter vers ce type de logement particulier qu’est le logement social.
En 2012, « HPL Promotion » prend le nom d’Alila.
L’ex-directeur général de Dentressangle au conseil de surveillance
En 2013, la société prend une nouvelle dimension. Hervé Legros s’adjoint l’appui d’un conseil de surveillance présidé par une pointure du management : Jean-Claude Michel, ancien directeur général de Norbert Dentressangle.
Enfin, en 2014, après l’habitat social en plein boom, Hervé Legros élargit son positionnement au logement intermédiaire.
La raison de son succès ? S’il existe de nombreux promoteurs pour l’habitat de particuliers en accession à la propriété ou pour investir, il n’en existe que peu en réalité sur le créneau de l’habitat social.
Les Offices HLM ne sont pas tous outillés pour développer de manière importante la promotion immobilière. Elles sont en revanche très gourmandes d’achats de programmes sociaux : l’objectif du gouvernement, financeur du logement social est de construire 150 000 logements sociaux par an. Et c’est là où une société privée comme Alila peut intervenir.
L’année 2015 va marquer une nouvelle phase d’accélération pour Alila dont le chiffre d’affaires devrait bondir de 50 % à 150 millions d’euros.
Lancement de 1 280 logements sociaux en 2015
Hervé Legros a en effet lancé la construction de 1 280 logements sociaux, à travers trente-trois opérations au niveau national dont 830 situées en Rhône-Alpes.
C’est un métier qui demande une forte expertise : le grand secret est la maîtrise des coûts de production, tout en respectant les normes, de plus en plus complexes, ce qui permet de produire des logements de qualité dont les prix au m2 doivent impérativement être situés entre 1 700 et 2 400 euros.
Et ce, en dégageant la meilleure rentabilité possible. Le résultat net d’Alila se situe, lui, aux alentours de 5 % bruts. Un bon score.