Inauguration de son centre mondial : l’Oréal met Lyon-Gerland au cœur de sa recherche cutanée
En présence de journalistes venus en nombre d’Europe ou des Etats-Unis, Jean-Paul Agon, le Pdg du premier groupe cosmétique mondial, L’Oréal, a inauguré à Lyon le premier Centre mondial d’évaluation prédictive de l’industrie cosmétique. Un immeuble basé à Lyon-Gerland qui permet chaque année au groupe de tester un millier de nouveaux produits sur des peaux et des cornées reconstruites. Une unité qui ne fait pour l’heure travailler que 56 personnes, mais qui recèle une grande importance pour le groupe : elle constitue le cœur de son système de R&D international dans ce domaine, comme tête de réseau de Singapour et de Shanghai.
Pour un groupe comme l’Oréal, l’innocuité de ses produits cosmétiques est évidemment essentielle. Celle-ci passe par des tests produits qui auparavant étaient effectués sur les animaux, mais ne le sont plus à 99 %. Les associations d’amis des animaux, mais aussi Bruxelles y veillent.
La solution a été trouvée pour ces tests cutanés : la création de peaux artificielles ou plutôt reconstruite, mais aussi de cornées. Le premier épiderme humain artificiel date de 1983, les premières peaux reconstruites asiatiques ont vu le jour l’année dernière. La modélisation informatique et la mise en mémoire de la caractérisation de milliers de molécules complètent ce panel de tests cutanés.
La recherche de l’Oréal porte non seulement sur le rôle de barrière de la peau aux cosmétiques divers et variés, mais aussi sa fonction pigmentaire et immunitaire.
Dans le jargon l’oréalien, on surnomme ces recherches « l’évaluation prédictive de l’industrie cosmétique ». Or, à Gerland, quartier dédié aux sciences de la vie et aux biotechnologies, l’immeuble « Episkin » constituant le cœur de la recherche de l’Oréal en la matière a été inauguré le lundi 11 avril. Il constitue le premier centre mondial en la matière, en tant que tête de réseau des centres de R&D de Singapour et de Shanghai.
Ce centre qui a été inauguré lundi 11 avril par Jean-Paul Agon, Pdg de l’Oréal, en présence de Gérard Collomb, maire de Lyon et de journalistes venus du monde entier. Rien de surprenant : l’Oréal est la première société cosmétique au monde (*) et l’enjeu de ce centre est important aussi pour le grand public. Les techniques développées permettent du supprimer la quasi-totalité des tests sur les animaux. Seuls 1 % d’entre eux doivent encore être effectués, et ce, pour les seuls ingrédients.
Ce Centre qui se veut le cœur de la stratégie mondiale d’ l’Oréal n’a rien de spectaculaire. Il n’emploie que cinquante-six personnes (80 d’ici trois ans), mais il est capable de produire pas moins de 130 000 unités différentes de peau reconstruite ou de cornée chaque année. Il a la capacité d’évaluer l’innocuité ou non, de près de mille produits différents (formules ou matières premières) pour la sécurité et de près de 100 ingrédients pour les tests d’efficacité.
Il a représenté un investissement de 16 millions d’euros. Ce choix, explique Jean-Paul Agon, tient à l’environnement de Gerland : il est situé aux côtés des futurs Instituts de Recherche Technologique (IRT), de celui de génomique fonctionnelle, mais aussi de l’Institut européen de biologie systémique. Un écosystème qui, complété par un partenariat avec l’Institut de biologie des protéines et l’Hôpital Edouard Herriot, explique cette implantation du n°1 mondial de la cosmétique. Bon pour l’image de Lyon, ville biotech.
Photo : Installé dans le quartier dédié aux sciences du vivant, l’immeuble « Espiskin » de l’Oréal à Lyon-Gerland où travaillent cinquante-six chercheurs et techniciens.
(*) Présent dans 130 pays et détenteur de 23 marques, le groupe français a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires consolidé de 19,5 milliards d’euros réalisés par 66 600 collaborateurs.