Métier en forte tension : recherche désespérement techniciens de maintenance…
Une nouvelle illustration de la forte difficulté à recruter de certaines professions : les distributeurs, loueurs, et réparateurs de matériels de BTP et manutention, ont beaucoup de mal à pourvoir leurs nombreux postes vacants. 1 500 postes sont proposés tous les ans dont 550 en Auvergne Rhône-Alpes. Mais très peu de postulants…
Gros problème de recrutement au sein de la fédération des distributeurs, loueurs et réparateurs (DLR) de matériels de BTP et de manutention. Pour Ludovic Badey, directeur général du groupe HBI à Lyon, les nombreux moyens mis en place ne suffisent plus. « Ce qui met en danger l’avenir même du métier », poursuit Hervé Rebello, délégué général chez DLR.
L’image du métier dégradée
HBI est un groupe 100 % familial qui réalise 150 millions de chiffre d’affaires, compte 330 personnes, dont 120 techniciens, mais… malgré sa longue fidélité à l’apprentissage, si cela continue à ce rythme, d’ici deux ans la qualité de service ne sera plus atteinte, et les ventes pourraient alors baisser
L’image du métier s’est dégradé, souvent comparé à des professions à bas salaires et très salissants, alors que le premier outil du technicien est désormais l’ordinateur.
Par manque de vocation des jeunes, des classes ferment dans les écoles de formation.
1 000 euros pour un recrutement !
« Quoi qu’il arrive les techniciens sont conservés au sein de l’entreprise » : Ludovic Badey cherche à faire passer le message d’un métier stable.
Le directeur général ajoute : « si la profession était amenée à connaître une grosse crise, les métiers de service seront les derniers impactés dans l’entreprise. »
Parmi les mesures mises en œuvre : la mise en place d’une prime de captation c’est-à-dire une sorte de parrainage : si un salarié présente un jeune qui est embauché, il touche 1 000 euros de prime, et si le candidat reste douze mois, il touche alors 1 000 supplémentaires !
La fédération DLR, et le groupe HBI signent des contrats avec les écoles de formation et logent les jeunes gratuitement. Pour ce faire, ils ont acquis un bâtiment de 6 000 m2 y compris une salle de sport…
Malgré tous ces efforts, le recrutement ne s’avère pas plus efficace…
Un des problèmes rencontrés est que les écoles de formation maintiennent un modèle devenu obsolète, ce qui dévalorise la formation.
Pour pallier cela, il reste une solution à laquelle les responsables de la Fédération réfléchissent actuellement : créer leur propre école, la dernière solution…
Elvia Gianitelli