Rhône-Alpes : l’économie du cancer se porte bien…
Priorité nationale, la lutte contre le cancer se traduit par un important développement au niveau lyonnais et régional, avec la création de soixante-dix entreprises, de start-up et de nombreuses créations d’emplois à la clef. Au cœur du dispositif : près de 1 500 chercheurs.
Le nombre de cas de cancers, cette pathologie des pays développés augmente chaque année ! Mais heureusement, dans le même temps ces cancers se guérissent de mieux en mieux!
Et dans cette lutte échevelée contre le « crabe », Lyon et la région Rhône-Alpes sont en train de prendre une place prépondérante.
En dix ans, le nombre de chercheurs chargés de lutter contre le cancer a augmenté de manière très importante.
Le CLARA (Cancéropôle Lyon-Auvergne Rhône-Alpes) qui regroupe tous les acteurs compte dans ce domaine du cancer, un total de 210 équipes académiques et cliniques, soit 1 500 chercheurs en cancérologie.
Ces chercheurs sont présents pour plus de la moitié à Lyon (60 %), le reste des équipes étant dispersé sur les autres métropoles : 30 % des chercheurs sont à Grenoble, 5 % à Saint-Etienne et Clermont-Ferrand.
180 millions d’euros consacrés à la lutte contre le cancer en dix ans
Les outils mis en place pour organiser cette recherche-c’est le rôle du CLARA-expliquent pour une bonne part cette forte présence régionale. Depuis 2003, 180 millions d’euros ont été alloués à la fois par les collectivités locales régionales qui ont beaucoup investi dans la lutte contre le cancer et l’Institut National du Cancer, le guichet national.
Le rôle du CLARA est de mettre en place une stratégie régionale pour accélérer la recherche en oncologie, en associant à la fois les partenaires académiques cliniques et industriels des deux régions.
Mais aussi, depuis quelques années, explique Amaury Martin son secrétaire général, son rôle est aussi « de développer tout un tissu économique autour de cette lutte contre le cancer, et de facto, de créer des emplois. »
Un objectif qui se traduit dans la réalité puisque l’on compte dans la région pas moins de soixante-dix entreprises qui d’une manière ou d’une autre luttent contre le cancer.
La star du secteur : Erytech Pharma
Toutes n’ont pas-encore ?-connu un parcours aussi fulgurant qu’Erytech Pharma, la star du secteur, très en pointe dans la lutte contre la leucémie aiguë lymphoblastique et le cancer du pancréas, cotée sur Euronext : elle lève chaque année sur le marché des sommes de plus en plus importantes : 30 millions d’euros de levées de fonds pour la seule année 2014.
A l’instar Erytech Pharma, la plupart connaissent un développement rapide. Ainsi, une autre entrepriseh, Edap, basée à Vaulx-en-Velin qui conçoit et fabrique des appareils utilisant des ultrasons focalisés pour le traitement du cancer de la prostate, a connu une croissance de ses revenus de 114 % au cours des neuf premiers mois de 2014…
On ne connaît pas encore très précisément le nombre de salariés que génère la lutte contre le cancer, mais on le saura bientôt : le CLARA a lancé une enquête pour l’évaluer.
Ce dont on est sûr est que les effectifs des troupes régionales en lutte contre le cancer, hors, bien sûr la recherche, se chiffrent en plusieurs centaines d’emplois.
À titre d’exemple, Erytech Pharma dont le siège est situé dans le 8ème arrondissement de Lyon compte déjà une cinquantaine de salariés.
Un écosystème s’appuyant sur trois acteurs importants
On peut parler d’écosystème de la lutte contre le cancer comme on parle d’écosystème numérique.
Celui-ci ne cesse de se développer ou de se conforter. À l’instar du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL) un pôle d’excellence composé de vingt-trois équipes abritant 420 personnes dont 125 chercheurs et enseignants chercheurs.. Il a été créé avec l’ambition d’accroître la reconnaissance internationale et l’attractivité lyonnaise dans ce domaine ; mais aussi, explique Alain Puiseux, son directeur, Alain Puisieux, « de faciliter le transfert des connaissances vers la clinique et l’industrie et de développer l’enseignement et la formation. »
Ce centre qui a déjà déposé quarante-cinq brevets est aussi une couveuse de start-up, le plus souvent créées par des chercheurs issus de la recherche publique qui valorisent eux-mêmes le fruit de leurs recherches.
Quatre start-up au sein du CRCL
Quatre d’entre elles sont installées sur les différents sites du Centre de Recherche en Cancérologie : Netris-Pharma, Neolys Pharma, ViroScan et Antineo. Certaines d’entre elles vont-elles suivre le chemin d’Erytech ? Bien possible.
Certains élus avaient exprimé la crainte de voir disparaître le troisième pilier de la recherche en cancérologie de Lyon, le plus ancien car installé à Lyon sous la mandat de Louis Pradel il y a cinquante ans : le Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CIRC) qui a envisagé à un moment de quitter la capitale des Gaules.
Son départ aurait constitué un perte très importante. Ces craintes se sont envolées : cette structure indépendante, totalement internationale et créée à l’initiative de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) rassemble près de trois cents personnes de …cinquante nationalités différentes, restera bien à Lyon.
Le CIRC reste à Lyon et s’installe à Gerland
« Il était logique que nous restions à Lyon, quand on voit le développement de la recherche contre le cancer ces dernières années », reconnaît Christopher P. Wild, son directeurs.
Mieux même, il va déménager quittant sa tour actuelle de Grange Blanche pour s’installer dans de nouveaux locaux mieux adaptés du biodistrict de Gerland.
Le nouveau bâtiment qui va s’installer sur le site de l’Etablissement Français du Sang, comprendra notamment une très importante biobanque.
Un investissement de 48 millions d’euros dont 31 millions apportés par la Région et la Métropole lyonnaise, contre 17 millions par l’Etat.
L’illustration de l’importance accordée par les collectivités à ce secteur qui s’avère être l’un des plus dynamiques de la recherche médicale à Lyon.