Covid et tourisme d’affaires : quel impact sur le secteur ?
Le salon international Vivatech est l’un des rassemblements professionnels les plus importants d’Île-de-France. Il se tient habituellement Porte de Versailles à Paris et compte environ 124 000 visiteurs par an.
Les impacts du covid sur le tourisme d’affaires
Qu’est-ce que le tourisme d’affaires ? On parle de tourisme d’affaires lors de déplacements professionnels qui impliquent des activités liées au monde des affaires. Voyages d’affaires, rencontres professionnelles, salons, congrès, visites d’usines… Les exemples d’activités de tourisme d’affaires sont nombreux. Ces déplacements professionnels sont fortement liés aux acteurs du tourisme et de l’événementiel, qui jouent les intermédiaires de ces rencontres.
Le tourisme d’affaires est un secteur gravement touché par la crise économique liée au covid-19. Avec 634 salons et congrès annulés en 2020, les retombées économiques sont énormes et le secteur peine à se relever.
Les acteurs du tourisme d’affaires sont tous impactés par la crise du covid. On pense bien sûr à l’hôtellerie, au transport aérien, à la restauration, mais aussi à toutes les activités transverses qui permettent le développement du tourisme d’affaires. Des courtiers en jet privé comme la société AEROAFFAIRES par exemple, organisent les trajets aériens des voyageurs d’affaires partout dans le monde. Leur activité dépend donc très fortement de l’évolution des contraintes sanitaires et des interdictions de voyages d’affaires.
Paris est sans conteste la destination d’affaires la plus desservie d’Europe. Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Paris Ile-de-France, les dégâts sur le territoire sont conséquents, tant au niveau des salons professionnels que des congrès.
Salons professionnels : les chiffres clés de la crise
- 202 salons professionnels et grand public ont été annulés en 2020, soit 45 % du nombre d’événements programmés ;
- 5 millions de visiteurs, soit 53 % de la fréquentation annuelle, ne sont pas venus sur les salons franciliens ;
- 58 000 entreprises exposantes, soit 54 % des exposants annuels, ont annulé leur venue ;
- 57 % des ventes annuelles sur les salons n’ont pas été réalisées, ce qui représente 12,9 milliards d’euros de ventes (soit 3,4 millions de contrats) ;
- La perte est estimée à 2,5 milliards d’euros de retombées économiques pour le territoire, soit 50 % des retombées annuelles ;
- 38 000 emplois équivalent temps plein ont été perdus suite à la crise dans le secteur du tourisme d’affaires.
Congrès : les conséquences des annulations en chiffres
- 432 congrès ont été annulés, ce qui représente 40 % du nombre de congrès annuels ;
- En termes de fréquentation, 400 000 congressistes, soit 45 % de la fréquentation annuelle, ne se sont pas rendus sur les congrès en Île-de-France ;
- Les dégâts économiques sont là-aussi énormes, avec une perte de 703 milliards d’euros pour le territoire ;
- Côté emplois, cela à 11 954 équivalents temps plein perdus, soit la moitié des emplois annuels du secteur pour les congrès.
Ces chiffres clés montrent à quel point la situation est tendue pour le secteur du tourisme d’affaires en France.
Tourisme d’affaires : les chiffres clés
Pourtant, le tourisme d’affaires allait bon train en 2019. Ce marché très porteur connaissait alors une bonne dynamique, comme nous le montre le rapport de la CCI d’Île-de-France à ce sujet :
- 1 626 congrès et salons professionnels ou grand public à rayonnement international se sont tenus sur le territoire en 2019 ;
- Ce qui représentait plus de 8,8 millions de visiteurs et congressistes ;
- Soit près de 3 milliards d’euros de retombées économiques pour la région ;
- Le tourisme d’affaires concernait encore 81 735 emplois en 2019.
Les activités de l’évènementiel sont très diverses et représentaient en région Île-de-France en 2019 :
- 1 231 rencontres professionnelles et événements d’entreprises ;
- 293 séminaires de formations et d’examens professionnels ;
- 104 manifestations évènementielles culturelles et sportives ;
- 68 événements divers comme des ventes privées, des ventes aux enchères et des événements familiaux ;
- Soit un total de 1 696 manifestations qui ont attiré 4,2 millions de visiteurs.
Quand prévoit-on un retour à la normale ?
Il faut noter que 28 % des salons et rencontres d’affaires devant se tenir en 2020-2021 ont été digitalisés par leurs organisateurs (Source : Journal du Net). Cette solution a permis aux acteurs du tourisme d’affaires de proposer des rencontres professionnelles sous un format inédit. Grâce aux plateformes d’échange par visio-conférence comme Zoom, Google Meet ou encore Microsoft Teams, le lien entre exposants et voyageurs d’affaires a pu être maintenu, dans une certaine mesure. Mais ce type de rencontres professionnelles digitalisées n’est pas une solution viable à long terme.
Le retour à la normale se fera donc au gré des évolutions sanitaires. Pour le moment, le comité de pilotage des congrès et salons a formulé un plan de relance en 5 axes. Les voici :
- Distinguer durablement les rencontres professionnelles des rassemblements
- Favoriser les déplacements professionnels des TPE et PME par une aide financière
- Construire un plan de relance de l’activité du tourisme d’affaires sur plusieurs années
- Renforcer la promotion des salons et congrès auprès de la clientèle internationale
- Instaurer un dispositif d’aide au secteur du tourisme d’affaires afin de prévenir de nouvelles crises de grande ampleur.
Reste à savoir quel sera l’accueil réservé à ces revendications et les dispositifs validés pour aider le tourisme d’affaires à se relever de la crise.