La société iséroise Allimand décroche une méga-commande de 75 millions d’euros pour la fabrication des futurs billets euro
Basé à Rives, près de Voiron en Isère, concepteur et constructeur de machines à papier et non tissés, Allimand a décroché la commande d’une nouvelle machine à papier visant à fabriquer le papier fiduciaire nécessaire à l’impression des billets de banque en Euros.
Un marché de 75 millions d’euros pour une seule machine, il est vrai gigantesque : 2,55 mètres de large pour une longueur de 100 mètres environ.
« Pour cette machine, nous avons dû fournir l’ensemble des annexes de la machine mais également la partie du Système Numérique de Contrôle Commande, dont Allimand a réalisé la programmation, ainsi que la partie alimentation électrique » expliquent les deux chargés d’affaires d’Allimand qui suivent ce dossier, Christine Piegay et Christophe Triouleyre.
Par ailleurs, des adaptations ont dû être faites au cours du projet, afin de permettre l’installation des appareils de contrôle des sécurités liés au papier fiduciaire et tout particulièrement à l’Euro.
Depuis janvier, les phases de livraison des pièces et le montage se succèdent au fur et à mesure, afin d’assurer un stockage minimum sur site et une durée de montage de la machine à papier optimisée. Une phase de test de la machine complète aura lieu en juin et la fabrication démarrera au cours de l’été.
Cette machine, en cours de montage à la papeterie Europafi de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), pôle fiduciaire européen public, entrera en production en fin d’année 2017.
Le coût d’une telle machine d’une grande complexité s’explique : un billet de banque, par essence, est appelé à être très résistant au vieillissement, manipulations et déchirements ou contrefaçons.
L’euro est en effet réputé pour être le billet le plus sécurisé au monde, avec dix sécurités apparentes, dont des hologrammes, des encres magnétisées et des signes tenus secrets, auxquels s’ajoute un chiffrage complexe des billets. Porteur d’un filigrane, composé exclusivement de pâte de coton ayant subi un raffinage très poussé, le futur billet doit remplir toutes les conditions de sécurité et d’inaltérabilité.
« Le papier-monnaie est un symbole fort de la puissance d’un pays et peut proposer des niveaux de sophistication extrêmes. Nous sommes très fiers au sein du Groupe Allimand d’avoir remporté le marché sur une machine pour une institution aussi prestigieuse, alors qu’en France, nous sommes habituellement davantage présents sur des reconstructions de machines », se félicite de son côté, Franck Rettmeyer, le Pdg d’Allimand.
L’objectif d’Europafi, client du Groupe Allimand, est de doubler la capacité de production et de fabriquer à Vic-le-Comte en Auvergne-Rhône-Alpes, environ 50 % du papier nécessaire à l’émission annuelle des billets euros. A terme, le site livrera aussi plusieurs imprimeries de la zone Euro.