En lançant Go Funding, la CCI Lyon Métropole crée le financement participatif VIP…
La première tentative de crowdfunding de la CCI Lyon-Métropole, avec Crowd Avenue lancée fin 2015, n’avait pas été assez concluante. Elle vient de rectifier le tir en mettant une place Go Funding qui, lui, est un hub de plateformes. Normal en définitive, il en existe une soixantaine en France, la plupart spécialisées. Il ne fallait se priver d’aucune. Deux start-up lyonnaises sont été les premières à utiliser ses services : Mytoc et Lili Smart.
Les premiers pas de la CCI de Lyon, en matière de crowdfunding n’avaient pas été concluants. En partenariat avec Wiseed, l’organisme consulaire avait lancé CrowdAvenue en 2015. Seules cinq levées de fonds avaient été depuis opérées pour 1,5 million d’euros.
Ce résultat s’est révélé insuffisant, après analyse, parce que ce site en fait s’avérait surtout destiné à accompagner des start-up du secteur des cleantechs et de l’énergie.
D’où changement de stratégie désormais. Le nouveau concept de crowdfunding que la CCI de Lyon-Métropole vient de mettre en place a pour appellation : « Go Funding ». Mais qu’on ne s’y méprenne pas, il ne s’agit pas à réellement parler d’un site de financement participatif, mais d’une plateforme de sites.
Trois types de plateformes
On compte en effet en France une soixantaine de sites de crowdfunding qui ont pignon sur rue et se partagent en trois grands groupes : ceux consacrées au don contre don, tel Ulule ; des sites de capital et des sites de dette. Enfin, à l’intérieur de chaque groupe, une segmentation s’est opérée, notamment en fonction des domaines économiques concernés.
Autre constatation : cela paraît fort peu, mais en définitive, seules 2 % des start-up qui frappent à leurs portes sont accueillies sur ces sites qui opèrent une sélection extrêmement sévère. Normal quelque part puisqu’elles seront jugées aux résultats et à l’intérêt suscité par les start-up qu’elles accueillent.
Les start-up ont donc besoin d’un guide pour pouvoir se lancer avec le minimum de risques dans le crowdfunding. Tel est le rôle de « Go Funding » qui a pour responsable un ancien banquier passé notamment par Natexis et Ersnt&Young : Guillaume Giner.
Guillaume Giner
« Mon rôle est de faire en sorte que les entreprises que nous proposons soient matures ; mais aussi que le site de crowdfunding sur lesquels, elles vont rechercher du capital soit le meilleur de leur créneau », explique-t-il.
Raizers pour l’une, Happy Capital pour l’autre
C’est ainsi par exemple que les deux premières start-up lancées par Go Funding opèrent leurs lancées de fonds sur deux plateformes de crowdfunding totalement différentes : Raizers pour Lili Smart et Happy Capital pour Mytoc. Ce sont les sites de financement participatif qui correspondent le mieux à leur business.
« Mon rôle est donc multiple», explique Guillaume Giner. Il décrit : « il s’agit de choisir la plateforme de crowdfunding la mieux adaptée aux besoins de la start-up, l’accompagner pendant la phase préparatoire à la campagne, notamment en ce qui concerne les documents présentés aux crowdfunders, en matière de conseils sur la valorisation et de pacte d’actionnaire notamment. Il s’agit également de mettre en avant la start-up pendant la campagne de levée de fonds, à travers les réseaux sociaux, l’organisation de soirées de présentation avec de potentiels investisseurs… »
Il ajoute : « Nous assurons également le suivi de la start-up et de ses objectifs, même après la campagne de crowdfunding. »
Et de lancer : « Avec cet accompagnement du début à la fin, la plateforme de crowdfunding est contente car le dossier présenté est mature, ce sont des bons dossiers, tout est ficelé en forme de package : en quelque sorte, nous proposons aux start-up à travers Go Funding d’entrer dans le financement participatif par une entrée VIP »
Autre avantage : du côté des crowdfunders, les réponses sont nettement plus rapides.
C’est donc un nouvel outil de financement, mais insiste Guillaume Giner, « qui ne doit pas s’opérer seul. Dans les cas des deux premières start-up accompagnées, il s’agit de co-financement. Le crowfunding ne constitue qu’une des briques du financement : il est complété par des investisseurs et des Business Angels. »
Entre 200 000 et 2,5 millions d’euros
Bref, une brique supplémentaire destinée à compléter tous les autres dispositifs mis en place à travers l’écosystème « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat ».
La fourchette des levées de fonds opérées via Go Funding est située entre 200 000 et 2,5 millions d’euros. Là avec les deux premières start-up Lili Smart et Mytoc, on est au milieu de la fourchette : 500 000 et 200 000 euros.
L’objectif de Guillaume Giner est d’accompagner cette année entre six et huit start-up.
D’autres sont actuellement dans les tuyaux. Elles devraient être présentées d’ici deux mois en présence d’investisseurs et de Business Angels.
Et d’ici là, on pourra déjà effectuer un premier bilan de l’étape crowdfunding de Mytoc et de Lili Smart et constater si oui ou non cette nouvelle démarche s’avère effectivement pertinente…