La reprise dans le Bâtiment tire l’économie régionale, mais pour combien de temps ?
On connaît l’adage : « Quand le Bâtiment va… »
Après plusieurs trimestres d’interrogations, la situation économique s’améliore nettement en Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour preuve, pour la première fois depuis de nombreux mois, les indicateurs des secteurs du bâtiment et des travaux publics, particulièrement défavorables jusqu’à présent, « laissent entrevoir désormais une amélioration de l’activité ou, tout du moins, de meilleures perspectives pour les prochains mois ! » Et c’est le Medef Auvergne-Rhône-Alpes peu coutumier d’optimisme béat en la matière qui le dit, alors…
On l’annonçait depuis longtemps : l’alignement des planètes dans le domaine immobilier allait enfin produire ses effets. C’est fait : les taux d’intérêts historiquement bas et les prix des appartements qui après avoir baissé, stagnent désormais, ont fini par doper le secteur.
Ainsi, donc, après quelques signes de frémissement au 1er semestre, la tendance à l’amélioration pour les entreprises du bâtiment se confirme donc au 3ème trimestre 2016.
Un frémissement que l’on retrouve aussi, même s’il est encore moins marqué, du côté des entreprises de travaux publics , ce qui aussi est nouveau.
Les carnets de commande reprennent des couleurs
Les carnets de commandes reprennent quelques couleurs et les conditions tarifaires cessent de se dégrader.
Les chiffres du 2ème trimestre 2016 pour les entreprises de la construction en Auvergne Rhône-Alpes sont là pour illustrer cette amélioration : ils progressent de 3,3 %, mieux qu’à l’échelon national (+2,1%), affichant un chiffre d’affaires trimestriel régional de 9,2 millions d’euros.
La reprise se prolonge dans la construction neuve et les locaux d’activité.
Au niveau national, malgré un léger tassement en juillet 2016, les autorisations de construire et les mises en chantier de logements ont en effet renoué avec une tendance positive et le l’industrie du bâtiment retrouve un climat de confiance.
En hausse de 19 %, les réservations de logements auprès des promoteurs affichent des chiffres encourageants, sans pour autant que cela se traduise encore concrètement par une augmentation des mises en chantier.
Pas encore, du moins : la croissance dans le logement neuf devrait donc se confirmer dans les mois à venir.
Enfin du positif, donc, mais il ne faut pas oublier que l’on part de très bas.
Ne boudons cependant pas notre plaisir. Et pour revenir à notre adage « Quand le Batiment va, tout va »…, il semble cette fois correspondre à une certaine réalité.
Si l’industrie ne fait que se stabiliser, les services sont sur une bonne pente et le commerce extérieur, « malgré un fort recul à destination de l’Asie », selon le Medef, il affiche au 2ème trimestre un solde positif de 592 millions d’euros.
Les créations d’entreprise bondissent de près de 10 % !
Prenons les autres indicateurs. Ils sont aussi au vert : le chômage des moins de vingt-cinq ans a reculé de 3,8 % et les créations d’entreprise (hors micro-entrepreneurs) ont bondi de près de 10 % en un an !
Corollaire, enfin : les défaillances d’entreprises régressent (- 0,4 % au 2ème trimestre) avec des baisses spectaculaires dans la Loire (- 15,8 %) et le Cantal (- 30 %).
Faut-il pour autant sauter de joie ? Non, car ce retour à la croissance réel est encore hésitant et fragile.
Trump le Keynésien ?
Et suite à l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et à son plan d’investissement keynésien dans les infrastructures, les taux d’intérêt pourraient bien repartir à la hausse, car ces projets vont de facto creuser le déficit américain.
Or, le mécanisme que nous venons de décrire trouve pour une bonne part son origine dans le niveau historiquement bas des taux d’intérêt des prêts aux candidats à un achat immobilier.
Ils frôlent les 1 % : du jamais vu. Mais ça pourrait ne plus durer très longtemps.
Un conseil aux candidats à l’achat dans l’immobilier : ne tardez pas à vous décider…