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Le thermalisme, nouvelle frontière touristique d’Auvergne-Rhône-Alpes ?

Avec l’œnotourisme, côté vins, le thermalisme, côté eau (*), devrait constituer l’un des plus importants créneaux d’avenir du tourisme dans la nouvelle grande région Auvergne-Rhône-Alpes.

 Tel est du moins le credo de la nouvelle équipe qui, autour de Laurent Wauquiez a pris les rênes de la région.

 Un pas d’autant plus facile à opérer que le thermalisme est l’un des rares points communs entre les deux anciennes région Auvergne et Rhône-Alpes. A elles deux, elles s’invitent sur la deuxième marche du podium thermal français avec un total de vingt-quatre stations et 130 000 curistes, juste derrière la nouvelle Occitanie (28 stations et 180 000 curistes), mais devant la nouvelle Aquitaine (15 stations), même si cette dernière affiche un peu plus de curistes (138 000).

 Ainsi donc, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de mettre 20 millions d’euros sur la table à travers ce qu’il a baptisé  « Plan Thermal 2016-2020 ».

 De l’argent jeté dans la piscine ?

 En fait, 17 millions sont destinés à accompagner des projets d’investissements pour rénover et remettre au goût du jour les stations thermales. L’objectif est de leur permettre d’investir dans le retraitement des eaux, dans des piscines, dans des projets d’hydrojets, par exemple.

 Et 3 millions d’euros pour accompagner des actions collectives destinées à l’innovation, à la formation et surtout à la promotion du thermalisme.

 Nécessaire, car si des stations comme Divonne-les-Bains, Evian, Vichy ou la Bourboule sont dotées d’une bonne notoriété, d’autres ont un déficit d’image, à l’instar par exemple de Bourbon-l’Archambault ou de la Léchère, pour ne citer qu’elles.

 L’idée que sous-tend ce Plan Thermal est de mettre un terme (ou un therme ?) « au décrochage que connaît la filière depuis de nombreuses années », explique-t-on du côté de l’exécutif régional.

 « Une filière oubliée »

 Et de reprocher à l’ancienne équipe de Jean-Jack Queyranne « d’avoir oublié cette filière pourtant inscrite autour de son identité, vecteur de l’image de marque d’Auvergne-Rhône-Alpes comme destination touristique majeure. »

 Plus concrètement, tout en conservant bien sûr l’aspect médical qui ne progresse plus en termes de curistes, la Région, à travers son Plan, veut en réalité faire basculer les stations thermales vers les cures bien-être et santé, ce que tout-de-même, un certain nombre ont commencé à faire.

 Et d’expliquer : « Le bien-être est devenu ces dernières années un sujet de premier plan avec une évolution progressive de la question de la santé vers la prévention et le bien-être : l’enjeu est autant pour les personnes d’être… que de rester en pleine santé… »

 Une vaste palette

 Sur ce créneau, semble-t-il prometteur la palette est vaste : soins, activités physiques, gestion du stress, nutrition, programme d’éducation thérapeutique, etc.

Et d’assurer que « le marché du bien-être devrait plus que doubler en dix ans en Europe et dans le monde ».

 Optimiste, la Région explique ainsi que l’augmentation du chiffre d’affaires visée dans ce créneau du bien-être pourrait générer dans le Région 2 000 emplois directs et indirects au cours des cinq prochaines années.

 Vingt millions d’euros seront-ils suffisants pour permettre aux stations thermales d’effectuer cette bascule ?

 Tout dépendra de la capacité d’entrainement de l’exécutif pour tirer un secteur qui n’est pas toujours marqué par un dynamisme à tout crin…

(*) Outre « la gastronomie/œnotourisme »  et « le thermalisme », les trois autres axes prioritaires en matière de tourisme de la Région sont « la pleine nature », « les stations de montagne » et « les itinérances et les grandes randonnées »