CCI Lyon Métropole : Emmanuel Imberton veut en reprendre pour cinq ans

Après deux présidents, Guy Mathiolon et Philippe Grillot issus des rangs de la CGPME au cours des précédents mandats dont le parcours s’est révélé pour le moins compliqué, le syndicat patronal tenait enfin le bon boss pour tenir la CCI Lyon Métropole : Emmanuel Imberton.

 Après avoir brutalement pris les rênes de la Chambre de Commerce, après le départ précipité de Philippe Grillot, Emmanuel Imberton, Pdg en exercice de la Cotonnière (Vaulx-en-Velin) n’a pas, au cours de son premier mandat, navigué sur un long fleuve tranquille, c’est le moins que l’on puisse dire.

 Il s’est retrouvé face à la baisse très importante de ses ressources, devant tailler dans les dépenses et les effectifs, ce qui l’a amené à créer et à devoir gérer une deuxième crise : l’impossibilité désormais pour la CCI de Lyon de financer le Musée des Tissus.

 Fusion réussie

 Malgré ce contexte tempétueux, il a réussi à fusionner ce qui apparaissait impossible à beaucoup, la CCI de la Métropole lyonnaise avec celles de Saint-Etienne et de Roanne pour pouvoir peser plus et créer des économies d’échelle. Une nouvelle entité dont il a pris la tête.

 C’est fort de ce bilan réalisé avec une discrétion et une humilité toute lyonnaise qu’Emmanuel Imberton a décidé de se présenter à sa propre succession lors des élections aux CCI qui se dérouleront du 20 octobre au 2 novembre.

 Et c’est de manière toute aussi évidente qu’il sera soutenu conjointement par la CGPME et le Medef qui font, contrairement à l’élection de décembre 2010, liste unique pour ce scrutin.

 Pour quel programme ? « Nous avons engagé une œuvre de longue haleine. La CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne n’a que neuf mois. C’est le temps d’une gestation. Il nous faut désormais aller vite pour que tout ce que nous avons engagé soit mis en place. »

 Création d’une e.CCI

 Parmi les objectifs qu’il entend mettre en œuvre lors du prochain mandat, « la création d’une e.CCI : nous voulons une CCI plus active, je dirais pro-active avec ses ressortissants. C’est la raison pour laquelle nous allons commencer à construire une telle e.CCI pour nous adresser de manière plus rapide à nos 100 000 entrepreneurs. »

 Autre projet : la mise en place d’une structure similaire à « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat », pour l’export.

 « Lyon Ville de l’export »

 Ce qui a fait le succès de « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat », c’est le rassemblement en une seule entité de toutes les structures privées et publiques œuvrant dans la création d’entreprise.

« Nous voulons créer une telle entité pour accompagner les entreprises à l’international, une sorte d’Aderly (*) à l’envers, pour que l’export qui stagne puisse enfin décoller, sinon on ne s’en sortira pas !», lance Emmanuel Imberton.

 Le troisième volet de son programme porte « sur la transition numérique qui sera aussi une de nos priorités : il faut que la majorité des entreprises prennent le virage, c’est loin d’être le cas, nous n’avons pas le choix… »

 Sa quatrième priorité est notamment portée par la CCI de Saint-Etienne. Il la réaffirme : « La construction de l’Autoroute A 45 Lyon/Saint-Etienne. Elle est désormais bien engagée. J’espère que l’on ira maintenant jusqu’au bout. »

 Quant au Musée des Tissus, il n’en démord pas : « Nous n’avons pas avancé d’un pouce (1). Nous allons laisser passer les élections consulaires. Mais je m’engage à faire en sorte que dès la première assemblée générale de la CCI nous prenions la décision : nous n’avons pas les moyens de la financer. Je n’aurais aucun état d’âme s’il nous faut fermer le musée, on le fermera ! »

 (*) Association pour le développement économique de la région de Lyon.

 (1) Depuis, la situation a quelque peu évolué