Apaisez un conflit avec seulement 4 lettres, cela vous tente ?
Nous n’aurons peut être plus d’essence dans les jours qui viennent mais néanmoins il nous reste les idées !
« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ». Les solutions s’offrent à nous mais nous préférons les problèmes de peur de changer, de perdre la face. Pourtant les outils les plus intéressants sont souvent les plus simples et, en plus, universels c’est – à dire- que nous pouvons les utiliser aussi bien dans notre vie privée que dans notre vie professionnelle. Qu’en pensez-vous ?
J’ai découvert DESC dans le cadre d’une formation professionnelle il y a bien longtemps… Mais je me suis vite rendu compte que je pouvais aussi l’utiliser dans ma vie personnelle, familiale et qu’elle pouvait diminuer nombre de nuits à « l’hôtel du cul tourné » surtout lorsque j’y enjoignais quelques principes de CNV (Communication Non Violente).
Fidèle à mon souhait de partage, j’aimerais aujourd’hui vous faire partager cet outil.
Peut être le connaissez-vous déjà, peut-être avez-vous aussi des commentaires à ajouter… alors je serai ravi de les accueillir pour enrichir nos connaissances et comportements. Puis-je simplement vous présenter une requête : merci de rester seulement dans l’objectif du partage des connaissances, oubliez temporairement le reste !
Que signifient D.E.S.C. pour gérer un conflit?
- D pour Décrire
- E pour Exprimer
- S pour Suggérer, Spécifier
- C pour Conséquences
Chaque fois que nous le pouvons, préparons notre entretien, cela nous permettra d’être plus centré(e) sur notre interlocuteur, ses réactions, d’être plus en recul, de mieux maîtriser nos émotions. Non ? Préparons :
ce que nous allons dire (uniquement des faits, pas de sentiment,)
comment nous allons le dire (pas de jugement sur la personne, restons concentré sur son comportement)
quels sont les résultats que nous attendons (en termes de comportements, d’actions, de paroles)
évitons les a priori, les interprétations « on m’a dit que », « j’ai entendu dire que… »
agissons rapidement, ne laissons pas pourrir la situation, traîner les choses
trouvons le bon moment pour agir : l’Autre doit être disponible (dans tous les sens du terme) et prêt à écouter
Passons maintenant au conflit proprement dit et la méthode que nous allons utiliser pour l’apaiser. Pour illustrer chacune des étapes, j’ai choisi délibérément des exemples simples, qui peuvent parler à tout le monde.
DECRIRE :
Expliquons avec des faits concrets et observables une situation ou un comportement problématique. Description simple, sans exagération
Exemple : « Hier, vous m’avez demandé d’aller vous chercher des sandwiches à l’heure de midi… »
EXPRIMER :
Exprimons nos sentiments, préoccupations, désaccords que le fait, l’acte fait naître en nous. Mettons des mots sur vos émotions : irritation, colère, peine, déception. Le fait d’exprimer nos émotions donne de la sincérité à la relation. Il est plus positif de dire à son conjoint « quand tu roules à cette allure, j’ai peur » plutôt que « tu roules trop vite ».
Suite de l’exemple : « …Hier, vous m’avez demandé d’aller vous chercher des sandwiches à l’heure de midi, cela m’irrite et me vexe vis-à-vis de mes collègues… »
SUGGERER
des solutions réalistes qui porteront le débat sur la résolution et non la cause. Et c’est peut être ici que, nous Français, nous « coinçons » un peu. Avant de savoir comment résoudre une problématique, nous recherchons en premier lieu un (e) responsable, un (e) coupable et nous passons beaucoup de temps et d’énergie à nous focaliser sur « l’événement, la situation » au lieu de porter notre attention sur la solution. Nous nous devons donc d’indiquer ce que nous souhaitons voir modifier pour que le problème et le ressentiment ne se reproduisent plus.
« Hier, vous m’avez demandé d’aller chercher des sandwiches à l’heure de midi, cela m’irrite et me vexe vis-à-vis de mes collègues. Je vous suggère de faire ce type de commission vous-même ou de trouver quelqu’un que cela ne dérange pas… »
CONSEQUENCES :
Spécifions les inconvénients ou conséquences négatives à maintenir un tel comportement et/ ou, mieux encore, formulons, pour chacun des 2 partenaires, les conséquences avantageuses de l’application des solutions proposées. La conclusion pourra ainsi être positive et le conflit ainsi résolu.
« Hier, vous m’avez demandé d’aller vous chercher des sandwiches à l’heure de midi, cela m’irrite et me vexe vis-à-vis de mes collègues. Je vous suggère de faire ce type de commission vous-même ou de trouver quelqu’un que cela ne dérange pas, cela nous fera gagner du temps et améliorera nos relations…«
Quel intérêt avons-nous à rester dans un conflit ? Quels sont nos bénéfices cachés ? Serions-nous quelquefois des pervers narcissiques ?
Et si nous décidions d’apaiser nos relations dans ce monde turbulent, sauvage ? Et si nous décidions, ensemble, de faire un premier pas vers plus de zénitude ?
Et si nous n’attendions pas que l’autre fasse le premier pas ?
Avouons notre égo au lieu de l’étouffer ou de le cacher derrière de fausses explications et nous serons, chacun de nous, les artisans d’un monde qui sera surement meilleur ! En tous les cas, j’ai plaisir à le croire, pas vous ?
Pierre Yves LAGNEAU Votre Parenthese.com |