La stratégie de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes en direction des entreprises porte ses fruits : bénéfice 2013 en hausse de près de 19 %
Décidément le vénérable établissement bancaire, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, fait beaucoup parler de lui ses derniers temps : ouverture d’une banque en Suisse, création d’une banque d’affaires, installation prochaine au sein de la future plus haute tour de la Part-Dieu à Lyon… Des étapes sur fond de stratégie de développement en direction du monde de l’entreprise qui répond aux vœux de ses dirigeants.
Pendant longtemps Caisse d’Epargne rimait avec Ecureuil et donc livret A. Une image dont le Groupe Caisse d’Epargne tend à se départir au niveau national avec l’objectif affiché de se développer parallèlement aux particuliers et à la banque de détail, sur le marché des entreprises. La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes est sans doute de toutes les Caisses hexagonales celle qui est allée plus loin dans cette stratégie.
« Sans doute aussi parce que la région Rhône-Alpes possède une taille critique à cet égard en comptant un riche tissu d’entreprises », précise Gérard Audoux, membre du directoire de la Banque.
Le vénérable établissement s’active beaucoup. Il inaugure le 12 mai sur les bords du Léman, à Genève sa filiale suisse pour laquelle il a obtenu la licence bancaire et a lancé il y a quelques semaine sa banque d’affaires, Hyperia Finance.
« Notre stratégie de développement, bien portée par les dirigeants de la banque depuis près de six ans, en direction des professionnels et des entreprises, constitue un vrai relais de croissance », se félicite Gérard Audoux.
Il constate : « Lorsqu’un chef d’entreprise élaborait une short list des banques auxquelles il pouvait s’adresser, il y a quelques années, la Caisse d’Epargne n’y figurait pratiquement jamais. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »
Ce développement se lit dans les résultats 2013 de la banque. Dans une situation économique 2013 pour le moins morose, la banque a réussi à faire croître son produit net bancaire (le chiffre d’affaires pour une banque) de près de 2 % à 695,2 millions d’euros.
Et à l’arrivée, le résultat net affiche une hausse de près de 19 % à 141,8 millions d’euros contre 119,5 millions d’euros l’année précédente.
Cinq mille nouvelles entreprises clientes en 2013
Si la banque régionale présente sur cinq des huit départements de la région Rhône-Alpe (*) a réussi à faire venir à elle 57 000 nouveaux clients particuliers, elle a séduit aussi près de 5 000 nouvelles entreprises et professionnels, auxquels s’ajoutent 4 700 clients pour la gestion privée.
Ces bons chiffres tiennent à une activité commerciale qui est restée soutenue et une augmentation des volumes d’activité de crédits et de collecte, le tout lié à une bonne maîtrise des frais de gestion.
Ce qui lui a permis de faire gonfler ses encours de crédits à hauteur de 21,1 milliards d’euros, soit une hausse de 9,2 % par rapport à 2012. Ainsi, 4,6 milliards de nouveaux crédits ont pu être engagés en 2013 pour financer les projets de ses clients. Parmi ces derniers, l’Olympique Lyonnais dont la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes a financé avec d’autres le stade des Lumières; mais aussi l’Université de Grenoble ou encore le nouveau Club Med de Val Thorens dont elle a financé les importants programmes immobiliers.
Installation dans le tour Incity fin 2015, début 2016
L’un de ses plus importants investissements immobiliers dont elle ne divulgue pas le montant concerne par ailleurs la future plus haute tour de la Part-Dieu à Lyon, Incity, destinée à culminer à deux cents mètres altitude, nettement au-dessus du « Crayon ». Rappelons que cette Tour financée par un montage complexe a représenté un investissement initial de près de 250 millions d’euros.
Une opération financière, mais aussi à usage interne : fin 2015, début 2016, les sept-cents salariés de la Caisse d’Epargne installés actuellement au sein de deux immeubles de la Part-Dieu se regrouperont sur treize des trente-neuf étages d’Incity, la SNCF s’octroyant aussi une bonne part de la future tour. La Caisse d’Epargne n’aura pas à trouver des locataires : ses bureaux affichent déjà complet.
« Nous voulions rester à la Part-Dieu et il faut bien le dire, il n’y avait guère d’autres projets d’ampleur ces prochaines années : Incity est la seule opération qui sera livrée dans les délais qui étaient les nôtres et offrant suffisamment d’espace », explique le membre du directoire.
Aucune destination n’a été encore définie par le responsable de la banque régionale pour ses actuels locaux de la part-Dieu. « Location ou vente ? la décision n’a pas encore été prise. Ces locaux qui datent de 1977 devront en tout cas être mis aux normes environnementales », commente le responsable de la Caisse d’Epargne.
D’autres annonces surprises en 2014 de la part de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes ? Sans aucun doute, pas autant qu’en 2013 : « Nous allons désormais digérer ce que nous avons lancé… », reconnaît Gérard Audoux.
(*) La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes est présente dans le Rhône, en Isère, dans l’Ain et les deux Savoies. Elle compte trois mille collaborateurs et trois cents agences.