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« Les investissements directs étranger en France ont chuté de 77 % en 2013. » C’est ce que titre le supplément Economie du « Monde » (*)

 Or que constate-t-on à Lyon. Un record. Avec l’affichage de ce même chiffre de 77, mais cette fois il s’agit du nombre d’entreprises qui ont décidé de s’installer à Lyon l’année dernière.

 Selon l’Aderly, l’organisme chargé de démarcher et d’accompagner les entreprises françaises et étrangères pour qu’elles s’installent à Lyon, « l’Agence affiche cette année son meilleur résultat en nombre d’implantations depuis ces huit dernières années et le deuxième meilleur résultat en création d’emplois, en léger recul par rapport à l’année dernière qui avait vu la création de 1859 emplois ». Elles étaient soixante-et-onze en 2012 à s’installer à Lyon.

 Une création de 1825 emplois sur trois ans

 Selon les projections faites à trois ans, ces 77 entreprises devraient générer 1 825 emplois.

 Parmi les entreprises qui ont décidé de prendre pied à Lyon, on trouve ainsi Fortil, une société de conseil en ingénierie qui s’est installée à Caluire et qui devrait créer cent emplois ; mais aussi la société japonaise 3D Matrix, spécialisée dans la thérapie cellulaire ; voire encore la célèbre société américaine de réservation hôtelière « Booking.com » qui a développé un centre de relation client à la Part-Dieu, créant 50 emplois.

 En revanche, pas de grosse implantation emblématique, l’année dernière.

 Cherchez l’erreur ! Pourquoi la France apparaît en berne , alors que Lyon, semble à cet égard en pleine forme, surnageant en matière d’attractivité, malgré la crise ?

 « Je n’ai aucun mal à attirer des salariés »

 Il faut sans doute voir une des réponses dans le commentaire de Romuald Capron, le Pdg d’une des sociétés aidée par l’Aderly, Arkane, un studio de création de jeux vidéo qui est passé l’année dernière de 50 à 100 salariés. Pour développer ses équipes avec des profils pointus, il a recruté dans toute l’Europe et même au-delà, expliquant : « Les Lyonnais ne s’en rendent pas compte eux-mêmes, mais leur ville est devenue très attractive. Je n’ai aucun mal à attirer des clients et encore moins de nouveaux salariés à Lyon, en provenance d’Europe ou des Etats-Unis. Ils sont ravis de s’installer ici : pour nous c’est vraiment un atout. »

 Un témoignage indépendant qui n’est pas susceptible d’être pollué par la campagne des élections municipales en cours. Il est vrai par ailleurs que les gros progrès réalisés en matière d’attractivité de la métropole lyonnaise ne sont d’ailleurs guère mis en cause par les différents candidats.

 Une alternative à Paris pour les centres de décision

Deuxième agglomération française, Lyon continue de s’imposer en France comme une alternative à Paris, et s’affiche désormais comme une métropole européenne pour les centres de décisions.

 Ainsi, vingt-sept des soixante-dix-sept implantations recensées l’année dernière ont été constituées par ces centres de décisions si recherchés pour leur valeur ajoutée.

Autre donnée à souligner : alors que le nombre de centres de Recherche&Développement a pour la première fois commencé à diminuer dans notre pays-ce qui quelque part est plutôt inquiétant-le nombre de centres de R&D venant s’installer dans l’agglomération lyonnaise, est, lui, à la hausse : ils étaient l’année dernière au nombre de dix.

 Un paramètre qu’avait également mis en évidence le dernier recensement de l’Insee. L’agglomération lyonnaise provoque un phénomène d’attraction à la fois au sein de la région Rhône-Alpes, au détriment par ailleurs des villes moyennes, mais aussi, donc de l’extérieur de ses frontières régionales.

Ainsi, 55 % des nouvelles entreprises implantées dans l’agglomération lyonnaise sont étrangères.

 En tête, les services et les éco-technologies

 A noter que si les Américains ont diminué de rythme avec cinq implantations seulement, les Asiatiques sont restés stables (cinq implantations aussi) ; tandis que les pays limitrophes (Allemagne, Belgique, Suisse…) ont augmenté les leurs.

De nombreux secteurs d’activité sont représentés : cependant les entreprises issues du secteur tertiaire sont en majorité avec vingt-sept entreprises de services, ainsi que neuf entreprises installées sur le créneau des nouvelles technologies de l’information (TIC).

 Les entreprises issues du secteur des éco-technologies et de l’industrie, prioritaires pour l’Aderly, suivent avec trente implantations. Et enfin, le secteur des sciences du vivant, la marque de fabrique lyonnaise, est également bien représenté avec onze nouvelles entreprises.

 Tout ceci illustre qu’une politique très « entrepreneurs friendly » s’avère payante. Il s’agit d’un travail de fond à travers des dispositifs comme « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat ». Sa mise en place prend du temps. Mais une fois que l’image est bien installée dans l’Hexagone et au-delà des frontières, le retour sur investissement vient récompenser ces efforts que l’on aimerait retrouver au plan national…

 (*) Edition du jeudi 30 janvier.