La rentrée de septembre sous le signe d’un relatif optimisme
Pouvez-vous partir en vacances le cœur léger, avec de bonnes chances de reprendre le travail sourire aux lèvres, dans un paysage économique qui se serait amélioré ?
Pas exclu, explique l’Insee Rhône-Alpes qui a intitulé sa dernière lettre de conjoncture (*) : « Timide éclaircie ». Pas de quoi sauter au plafond, mais au moins un discours qui commence à changer.
Si l’été boursier ne nous réserve pas de coup de Trafalgar, si la Chine n’atterrit pas trop brutalement (la crainte actuelle des conjoncturistes), les différents clignotants de l’économie pourraient passer de l’orange au vert.
L’Institut de la statistique qui note une nouvelle contraction des exportations régionales au premier trimestre 2013 (- 1,9 %) table sur un rebond. Un rebond qui pourrait d’ailleurs être attisé par une baisse de l’euro face au dollar, notamment suite à la politique de restriction qu’a annoncé la Federale Reserve américaine alors que le Banque Centrale Européenne a annoncé vouloir laisser grandes ouvertes les vannes des liquidités.
Un autre signal positif est apporté par l’hôtellerie, importante en Rhône-Alpes, région de tourisme de loisirs et d’affaires. Au premier trimestre le nombre de nuitées a augmenté de 1,9 % grâce notamment au Rhône et à la Savoie, amenant une hausse de 2,6 % du taux d’occupation des hôtels.
L’organisme statistique constate également un ralentissement de la baisse des mises en chantier de logement.s Cette baisse est moindre en Rhône-Alpes (- 1,1 %) qu’au plan national.
Enfin, signal sans doute le plus important, l’intérim qui constitue un indicateur avancé de la conjoncture, reprend des couleurs depuis le début de l’année. Il a gagné 2 400 emplois en trois mois, soit une hausse de 3,9 %. Le signe avant coureur d’un redémarrage de l’activité ?
Ce n’est pas exclu, mais il faut rester prudent. D’autres signes viennent moduler ces signaux. Ainsi, les défaillances d’entreprises restent à un niveau élevé : 6 450 défaillances au cours des derniers douze mois en Rhône-Alpes, soit une hausse de 5,5 %.
Quel est donc le moteur qui pourrait faire avancer la croissance, alors que la consommation des ménages est annoncée « quasi-stable dici fin 2013 » par l’Insee et que l’investissement des entreprises reste déprimé ?
Le seul moteur qui subsiste et de ce fait, bien fragile, est l’export. Ainsi pour l’Insee Rhône-Alpes : « Le climat des affaires reste bas ou mal orienté, mais la demande mondiale adressée à la France rebondirait vigoureusement », décrivent les statisticiens de l’Insee.
Reste la question du chômage. La courbe va-t-elle s’inverser comme l’a promis le chef de l’Etat ?
On constate qu’à l’instar de l’économie, l’emploi salarié est quasi-stable. La région n’a perdu au cours du 1er trimestre 2013 que trois cents emplois : l’épaisseur du trait comparé aux 1 638 685 actifs que compte la région.
Le chômage est en fait directement ou indirectement provoqué par les nouveaux arrivants sur le marché du travail qui représenteront cette année 0,6 % de la population active et que ni l’industrie, ni les services, ni les commerces ne réussissent à absorber.
Dans un premier temps, ceux-ci ne pourront être « épongés» que par les emplois aidés : les signatures des contrats de ce type s’accélèrent depuis le début de l’année. Si 2 514 « Emplois d’Avenir » ont été signés, ainsi que 721 « Contrats de génération », la plus forte cohorte desdits emplois aidés est tirée par les « Contrats Uniques d’Insertion » (CUI) : 17 054 ont été signés ou renouvellés au cours du seul 1er semestre.
Ils devraient permettre d’amortir la hausse du chômage, mais l’inverseront-ils ? Peu probable, mais, si l’activité s’accèlère, à partir de la rentrée, on pourrait commencer à observer une inflexion.
Les emplois aidés, premier marchepied permettant, grâce à la confiance retrouvée, la création de vrais emplois que seule une croissance économique significative peut susciter ?
Il faut le souhaiter car l’économie rhônapine n’a toujours pas retrouvé le niveau qui était le sien en 2008, avant la crise des subprimes, soit près de cinq années plus tard. Cinq années de perdues !
(*) Insee Rhône-Alpes Conjoncture du 1er trimestre 2013, n° 02.