La Biennale du design à Saint-Etienne sous l’empire de l’empathie
La huitième édition de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne place la prospective au cœur de sa programmation. Elle explore les grands enjeux de société et témoigne, à travers le design, des innovations qui influenceront les modes de vie de demain.
La Biennale de design de Saint-Etienne est placée cette année sous le signe de l’empathie. « Nombreux sont les philosophes et les sociologues qui estiment urgent de repenser la société sur des bases plus respectueuses de la communauté humaine. Peut-être, dans une période où nous serions en mal d’utopie, à un moment où la société prétend se construire sur un unique principe de réalité, dans un temps où chacun d’entre nous devrait s’en contenter, l’empathie serait-elle porteuse de l’espoir d’une société plus sensible et plus attentive », explique Elsa Francès, commissaire de cette exposition qui se déploie sur plusieurs sites disposés autour de la Cité du Design à Saint-Etienne, mais également sur plusieurs autres lieux d’exposition stéphanois.
Pour Elsa Francès « l’empathie propose de regarder et de construire autrement le monde grâce à cette capacité d’appréhender et comprendre les sentiments et les émotions d’un autre. Cette notion est relativement absente des discours et de l’enseignement du design alors même que c’est une dimension centrale du travail et la pensée de cette discipline. Et l’empathie possède une force investigatrice remarquable. »
Le choix assumé de cette Biennale est d’utiliser le design pour appréhender les choix et les débats de société. « C’est l’une des richesses du design : produire des modes de connaissance singuliers qui disent autrement et autre chose du monde », assure Elsa Francès.
« Demain, c’est aujourd’hui »
L’un des thèmes les plus intéressants traités au cours de cette Biennale est « Demain c’estt aujourd’hui », basé au sein même de la Cité du design.
Cette manifestation dans la manifestation s’attache à montrer un panorama des productions de design tournées vers le futur. Dans cette perspective sont présentés des projets de designers conçus au sein des entreprises, dans des écoles ou avec des chercheurs.
Les explorations présentées sont le reflet des préoccupations contemporaines en matière de mobilité, santé, alimentation, travail, énergie, apprentissage, production, partage des données.
Avec Demain c’est aujourd’hui, le visiteur peut ainsi constater qu’en matière d’alimentation, la possibilité de fabriquer de la viande reste d’actualité et que les insectes s’invitent à table ; que l’électroménager inspire des envies d’économie de matière et d’objets ; que la mobilité se fait toujours plus légère ; que la production industrielle évolue vers des solutions variées en terme de concepts comme d’échelles, etc.
Parmi les participants figurent Citroën, JCDecaux, Domyos, la Design Academy d’Eindhoven, Electrolux, Ensci-Les Ateliers, Iniciativa BMW, Local Motors, Orange, Philips, Renault, Royal College of Art, Yamaha.
Certains des concepts exposés sont montrés pour la premières fois en France : les Electrolux DesignLab 2011 et 2012, le tapis de course Domyos, Biomimesis de Guillian Graves et Michka Mélo, Spider Farm de Thomas Maincent, Chair Farm de Werner Aislinger, Kiosk du studio Unfold, les projets des étudiants du Royal College of Art, etc.