La société de capital-investissement Siparex a investi 90 millions d’euros en 2012 dans les PME
Seule société de capital-investissement de cette taille en région, Siparex n’a pas baissé la garde l’année dernière, au contraire.
Alors que l’offre de financement des PME, notamment de la part des banques, a tendance à se raréfier suite à la crise financière et de ses conséquences, elle a vu, au contraire, ses investissements en direction des TPE, des PME et des ETI croître une nouvelle fois en 2012.
Près de quart des investissements en Rhône-Alpes
Une bonne nouvelle pour l’économie, notamment rhônalpine, puisque près du quart de ces investissements ont été effectués dans la région.
Des PME comme Cotharm en Isère, Bouvard ou F2A, dans l’Ain ont ainsi été financièrement accompagnées par la société de capital-investissement lyonnaise. Elles ont été dix au total dans ce cas, bénéficiant de 50 millions d’euros. Le portefeuille d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire, de 250 à 5 000 salariés) de Siparex pour lesquels le gouvernement a les yeux de Chimène s’est ainsi étoffé. Important : ce sont des sociétés qui, bénéficiant d’une taille critique, pratiquent l’innovation, investissent, exportent, créent des emplois.
L’équipe de Siparex a également investi dans des PME de plus petite taille, mais à forte croissance, et ce, pour 40 millions d’euros. A côté de Rhône-Alpes PME Gestion créée en compagnie de la Caisse d’Epargne qui a déjà financé une centaine d’entreprise, un nouveau fonds a été lancé l’année dernière à l’initiative de la Région Rhône-Alpes et géré par Siparex : le FRI (Fonds Régional d’Investissement Rhône-Alpes).
Le FRI a déjà procédé à cinq investissements
Doté de 21 millions d’euros au 1er janvier et géré par une équipe de trois personnes, ce fonds a réalisé à ce jour cinq investissements pour 2 millions d’euros, des entreprises représentant globalement 86 millions d’euros de chiffre d’affaires et pesant 397 emplois : LEC (matériel d’éclairage), FAG (industrie de précision), UPCS (fabrication artisanale de saucissons secs), et Creastyl (emballage floral) dans le Rhône ; ainsi que Pernat Industrie (décolletage), en Haute-Savoie. Ce Fonds a pour objectif de procéder à une dizaine de participations chaque année.
Il est bon d’investir, mais encore faut-il, parallèlement, procéder à des cessions pour rémunérer les apporteurs de capitaux. A cet égard, 2012 a aussi constitué une bonne année pour Siparex, reconnaît Bertrand Rambaud, président du directoire, avec 110 millions d’euros de cessions, un niveau identique à celui de 2010. Parmi les entreprises concernées : le tour opérateur lyonnais Voyamar au capital duquel Siparex est resté un peu plus de cinq ans. « En la matière 2013 se présente bien, avec déjà quinze mandats de cession », se félicite Bertrand Rambaud.
Dans ce métier du capital-investissement, le carburant qui fait avancer est évidemment l’argent et la crédibilité des acteurs tient à leur capacité à lever des fonds. Grâce à une rentabilité élevée via un TRI (Taux de Rentabilité Interne) de 15 % en moyenne, voire nettement plus sur certaines opérations, Siparex n’a pas rencontré trop de difficultés à cet égard.
Les « zinzins » ont préféré investir à l’international
Bertrand Rambaud reconnaît que le « marché a connu des difficultés persistantes pour lever des fonds, suite notamment aux nouvelles exigences réglementaires et à l’aversion aux risques en Europe. » Il regrette d’ailleurs, à cet égard, l’attitude de retrait de ceux que l’on surnomme les « zinzins » (investisseurs institutionnels français, comme les sociétés d’assurances), « qui ont préféré investir sur des fonds internationaux, plutôt qu’en France. »
En revanche, il note « qu’une stratégie d’investissement de long terme qui fait sens sur le plan économique et financier offre une sur-performance du capital-investissement par rapport aux indices boursiers sur dix ans. »
Une rentabilité des capitaux investis pour compte de tiers qui est motivant pour les investisseurs. Siparex a ainsi levé l’année dernière près de 183 millions d’euros dont-innovation-28 millions d’euros dans le cadre de fonds conseillés pour les régions Pays de Loire, Limousin et Nord-pas-de-Calais.
A noter la part grandissante représentée par les family offices (ou fonds familiaux) qui représentent désormais 27 % des capitaux levés par Siparex.
Après ces bons résultats 2012, quid de 2013 ? « Nous devrions maintenir un niveau d’investissement soutenu, comme en témoigne le début d’année qui s’est révélé dynamique », souligne Bertrand Rambaud qui reste optimiste malgré l’incertitude qui constitue la caractéristique première de ce début d’année.
Photo (DR)–Les membres du directoire de la société de capital-investissement Siparex, de gauche à droite : Denis Rodarie, Benoit Metais, Nicolas Eschermann, Bertrand Rambaud (président), Michel Faure.