L’accord sur la construction du Stade des Lumières entre Vinci et l’Olympique Lyonnais enfin signé, mais…
Il ne manquait plus que ce paraphe pour pouvoir mener le projet à son terme, le terrain juridique étant-presque- déblayé. C’est fait. Mardi 12 février, après plusieurs reports, l’Olympique Lyonnais et le géant du BTP Vinci ont enfin signé l’accord pour la construction du Grand Stade de Décines. Reste cependant une incertitude : si Vinci construit et apporte une centaine de millions d’euros, le financement bancaire, se fait toujours attendre : fin mars ? L’investissement global pour le Groupe OL est de l’ordre de 400 millions d’euros.
Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais avait fait acte de volontarisme et d’optimisme en démarrant le 22 octobre dernier les travaux de terrassement du Grand Stade de Décines. La suite lui a donné raison, puisque l’accord qui manquait encore a été signé entre le géant français du BTP, Vinci, pressenti pour construire l’ouvrage et l’Olympique Lyonnais. On connaît désormais l’architecte : ce sera le cabinet Populous, spécialisé dans les grandes enceintes sportives.
Comme la rumeur le laissait entendre depuis plusieurs jours, ledit accord a été paraphé mardi 12 février au matin, entre Jean-Paul Delpérié, directeur délégué de Vinci construction et Jean-Michel Aulas, le président de l’OL.
Il y avait urgence si l’OL voulait que le futur Stade des Lumières soit prêt à temps pour l’Euro 2016 : la construction elle-même ne pouvait débuter sans ce paraphe.
Les travaux effectifs vont pouvoir démarrer en mai
Les travaux effectifs devraient donc débuter en mai comme l’ont assuré les deux signataires.
Ce nouveau stade de 58 000 places basé à Décines devrait donc accueillir, le premier match de la saison 2015-2016, début août 2015, puis, ensuite les matches de l’Euro 2016.
Reste que l’horizon n’est pas totalement et définitivement éclairci pour autant.
Le contrat signé mardi porte donc simplement sur la conception et la réalisation du Stade des Lumières et sur un prêt de Vinci à l’OL, à hauteur de 100 millions d’euros maximum.
Il s’agit bien sûr d’une étape essentielle, mais simplement sous la forme d’un contrat classique de construction, sans aucun rôle pour Vinci après la livraison de l’ouvrage : Vinci ne prendra pas 49 % du consortium de gestion du futur Stade des Lumières, comme le souhaitait à l’origine Jean-Michel Aulas.
Un investissement de 400 millions d’euros pour l’OL
Reste que le président de l’OL se trouve aussi face à une autre incertitude à laquelle ne répond pas cette signature : le financement du stade, côté Olympique Lyonnais. Il n’est toujours pas bouclé. Et la facture sera lourde. On parlait à l’origine de 300 millions d’euros. Dans le communiqué paru à l’issue de la signature entre Vinci et l’OL, à la clôture de la Bourse, ce dernier explique que désormais « le projet porte sur un investissement global pour le Groupe OL de 400 millions d’euros »
« La moitié sera financé sur fonds propres ou quasi-fonds propres et l’autre moitié par des dettes », précise-t-on à l’OL..
Ce qui signifie que quelque part, Vinci prend tout de même un risque en démarrant les travaux.
On peut imaginer que des assurances ont été données par l’OL quant à l’obtention des crédits. On peut également imaginer que Vinci s’est garanti par des clauses contractuelles de dédommagements, si l’OL ne parvient pas, in fine, à obtenir ses financements bancaires.
Le financement bancaire à fin mars ?
Ce qui coince encore avec les banques ? Sans doute pour une part, l’équilibre financier entre la dette et les fonds propres, mais aussi les recours en justice déposés par les opposants au projet et qui restent en suspend. Pour autant, lors de cette même signature avec Vinci, Gilbert Giorgi, le président de la Foncière de Montout, filiale à 100 % de l’Olympique Lyonnais, la structure qui porte le projet, a annoncé l’accord de financement avec les banques « pour la fin mars ».
Mais chaque chose en son temps. Le premier à manifester sa joie a été Gérard Collomb, président du Grand Lyon qui s’est immédiatement réjoui de ce paraphe dans un communiqué, évoquant : « une signature attendue qui vient confirmer la construction du nouveau stade : c’est une excellente nouvelle pour notre tourisme, nos commerces et notre croissance économique… »
Reste que le marché boursier était moins enthousiaste et est resté bien prudent mardi à l’annonce de cette signature entre l’OL et Vinci. A la clôture, le titre OL Groupe reculait de 1,80 % à 2,75 euros. Le cours de l’action n’a jamais été aussi bas : il est en retrait de 6,15 % depuis le 1er janvier 2013 et de 86 % depuis l’introduction en Bourse.
L’explication tient sans doute aux incertitudes subsistant encore concernant l’avenir de ce projet, une incertitude dont les cambistes ont en général horreur.