Grand Emprunt : L’Université de Lyon espère une dotation en capital de 1,2 milliard d’euros
La structure qui regroupe universités et grandes écoles de Lyon et de Saint-Etienne sollicite auprès du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche une dotation en capital qui lui permettrait, via les intérêts, de bénéficier de 410 millions sur dix ans. Une somme dévolue dans le cadre du Grand Emprunt qui serait gérée par une Fondation qui en regrouperait deux déjà existantes. L’objectif est de hisser cet ensemble d’enseignement et de recherche dans le top ten universitaire européen. La balle est désormais dans le camp de Valérie Pécresse.
En septembre dernier, Michel Lussault, président de l’Université de Lyon avait affiché la forte ambition de l’Université de Lyon. En cette rentrée, celle-ci s’est traduite dans les faits : les membres du conseil d’administration de la structure qui regroupe universités et grandes écoles de Lyon et de Saint-Etienne a voté lundi 3 janvier à l’unanimité le dossier de candidature pour l’appel à Projets Initiative d’excellence (Idex) dans le cadre du Grand Emprunt, rebaptisé « Investissements d’avenir ».
Un projet de poids par sa description : soixante pages regroupées sous l’intitulé « Construire la métropole de l’innovation Lyon-Saint-Etienne » ; mais aussi sur le plan financier. L’Etat est sollicité par l’Université de Lyon à hauteur de 1,22 milliard d’euros sous forme d’une dotation en capital. Ce n’est pas ce dernier qui doit être in fine consommé, mais le produit des intérêts. Sur la base d’un taux de 3,41 %, cette dotation est susceptible de procurer 410 millions d’euros sur dix ans.
Comme le précise Michel Lussault, ces fonds ne seront pas gérés par l’Université elle-même, mais à l’instar des Universités américaines, ils seront confiés à la future Fondation de l’Université de Lyon via la transformation de deux fondations existant déjà et bien connues, en l’occurrence la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est et Rhône-Alpes Futur.
Il s’agit de deux structures qui ont su au cours de leur existence développer des partenariats avec la sphère privée : utile pour abonder les financements, non seulement avec les entreprises, mais aussi les collectivité locales, Grand Lyon et la région Rhône-Alpes. Le projet Idex comporte aussi la création d’incubateurs et d’hôtels à projets.
Le projet défini par l’Université de Lyon est ambitieux. Il s’agit de porter l’ensemble représentant 19 établissements, 120 000 étudiants, 11 500 enseignants-chercheurs, 5 000 doctorants dispersés dans 550 laboratoires publics et privés, parmi « les dix sites européens majeurs de l’enseignement supérieur et de la recherche en mettant en réseau les pépites d’excellence du site Lyon-Saint-Etienne ».
Pour ce faire, Idex veut promouvoir le développement de l’Université de Lyon autour de quatre grands leviers d’actions : le développement de grands instruments (plate-formes scientifiques, technologiques, etc.) ; une politique d’attractivité ambitieuse fondée sur une stratégie d’accueil des meilleurs étudiants, des meilleurs chercheurs en France et ailleurs ; un accroissement de l’effort en matière de valorisation de la recherche et la promotion et de développement de la qualité du doctorat « qui doit devenir une référence internationale ».
Ce projet sera transmis dans les prochains jours à Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il a toutes les chances d’être validé en l’état. Ce qui permettrait à l’Université de Lyon de prendre véritablement son envol.
Photo (DR)-Michel Lussault, président de l’Université de Lyon : « L’objectif est de figurer dans le top ten européen de l’enseignement et de la recherche »