L’Université de Lyon compte sur le Grand Emprunt pour se hisser dans le top ten européen
Le PRES Université de Lyon qui a déjà bénéficié de 750 millions d’euros du Plan Campus va répondre à la quasi-totalité des appels d’offres susceptibles de le concerner dans le cadre du Grand Emprunt. Son président, Michel Lussault table sur 2,5 milliards d’euros de dotations d’Etat. Avec de solides chances de les obtenir. L’objectif poursuivi est de permettre grâce à ces nouveaux subsides de hisser cette entité regroupant les trois universités lyonnaises, la stéphanoise Jean Monnet, ainsi que les Grandes Ecoles dans le top ten des universités européennes. Avec de surcroît, la volonté affichée de développer les passerelles avec les entreprises.
« Nous avons pour ambition de changer de dimension… » Dopé par les résultat déjà obtenus depuis la création du PRES Université de Lyon (*) en 2008, Michel Lussault, son président, entend avec son équipe aller encore plus loin en le hissant dans le classement des dix meilleurs universités européennes, aux côtés de Barcelone, Liverpool ou Francfort.
Pour lui, le grand Emprunt, rebaptisé « Investissements d’avenir » lancé par le gouvernement constitue une formidable opportunité. C’est la raison pour laquelle l’Université de Lyon, annonce-t-il va répondre, à partir du 10 septembre et jusqu’à la fin de cette année, à tous les appels d’offres lancés par le gouvernement dans ce cadre. Les feux verts (ou rouges) successifs devraient intervenir d’ici 6 à 10 mois, c’est à dire d’ici juin/juillet 2010. Avec de bonnes chances de réussite.
L’opportunité est de taille car Michel Lussault estime que les dix-neufs établissements qu’il représente sont susceptibles de bénéficier de près de 2,5 milliards d’euros, ce qui représenterait un peu plus de 10 % de l’enveloppe du Grand Emprunt dédiée aux projets technologiques et scientifiques innovants, soit 22 milliards d’euros.
Pas de gué-guerre inter-régionale : le choix de ces appels d’offres s’est fait en concertation avec l’autre grand pôle universitaire régional, celui de Grenoble, doté lui aussi de fortes ambitions.
Le maître-mot de Michel Lussault est « innovation » : « Nous souhaitons mettre en réseau des pépites d’excellence, en l’occurrence la recherche, la formation doctorale et master, la valorisation du site Lyon-Saint-Etienne pour en faire une véritable Université de l’innovation. »
Si ces dotations gouvernementales alimentent bien, comme il le souhaite, le budget de l’Université de Lyon, elles permettront d’irriguer, selon Michel Lussault pas moins de trente projets dans les domaines des équipements et des laboratoires d’excellence : le nouvel Institut des Mondes Urbains en voie de création, les mathématiques, un des points fort de Lyon comme l’a prouvé la récente médaille Field 2010 (équivalent du prix Nobel dans cette discipline) de l’un de ses chercheurs enseignants Cédric Villani, les Biosciences, les écosciences, etc.
Mais l’Université de Lyon ne table pas seulement sur les subsides étatiques pour se développer, elle compte bien parallèlement se donner les moyens de rechercher ses ressources propres. Et ce, par le biais d’une Fondation. Plutôt que d’en créer une nouvelle, Michel Lussault veut s’appuyer sur les deux plus importantes existant actuellement en Rhône-Alpes : la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est (les discussions semblent bien avancer) et Rhône-Alpes Futur avec laquelle elles ne font que commencer. Toutes deux pourraient fusionner.
Les entreprises ne sont pas absentes des préoccupations du président de l’Université de Lyon. Parmi les projets figure celui de développer des incubateurs et autres hôtels à projets, consacrés exclusivement aux croisements labos/entreprises », précise Michel Lussault. Et d’ajouter : « Notre rôle doit aussi consister à développer des entreprises technologiques innovantes ».
Et ce dernier d’insister : « C’est dans son cahier des charges : chaque porteur de projet doit assurer la relation avec une ou plusieurs entreprises. L’Université de Lyon ne pourra croître et prospérer sans le soutien industriel et économique. »
Au final l’Université de Lyon a mis en place une stratégie dont la finalité est de lui permettre de retrouver son lustre et son rôle moteur d’antan. Un regain d’ambition, s’il se concrétise, qui ne pourra qu’être favorable à l’économie régionale.
(*) Le « PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) Université de Lyon » rassemble les trois universités lyonnaise (Lyon 1, 2 et 3), l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, ainsi que les Grandes Ecoles (Insa, Centrale, Ecole Normale Supérieure, notamment), soit 19 établissements. Ceux-ci représentent au total, 120 000 étudiant, 11 500 enseignants chercheurs, 5 000 doctorants et 500 laboratoires publics et privés.
Photo (DR) : Michel Lussault, président du PRES Université de Lyon.