TLM : c’est la solution Jean-Pierre Vacher avec des chefs d’entreprises lyonnais qui l’emporte
Malgré un forcing de dernière minute de l’Olympique Lyonnais, l’une des trois candidatures en lice pour le rachat de TLM, c’est l’offre de reprise par Jean-Pierre Vacher, l’actuel directeur de Télé Lyon Métropole, accompagné par quatorze chefs d’entreprises, qui l’emporte. Le Progrès entre en négociation exclusive avec cette dernière proposition, la moins douloureuse en termes d’emplois. Première décision : TLM va devoir déménager et quitter l’immeuble du Progrès d’ici début 2011.
Le groupe Progrès vient d’annoncer son entrée en négociation exclusive pour la vente de TLM (Télé Lyon Métropole) avec Jean-Pierre Vacher, l’actuel directeur général qui a réuni autour de lui quatorze investisseurs locaux.
On y retrouve quelques unes des plus belles signatures du who’s who lyonnais : Alain Mérieux, à travers sa holding familiale, Institut Mérieux, Bruno Rousset, le Pdg d’April à travers sa société d’investissement Evolem, Roland Tchénio (Toupargel, mais à titre personnel), Bruno Lacroix (Aldes), Jean-Claude Lavorel (LVL Médical), Christian Barqui, à travers sa société d’investissement, Jacques Gaillard (Sogreah), etc. (*)
Ces quatorze chefs d’entreprise, tous minoritaires (les deux plus importants actionnaires représentent respectivement 15 et 20 % du capital), pèsent au total 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 12 000 salariés. Ensemble ils vont constituer une société ad-hoc baptisée Société de Participation pour la Télévision Lyonnaise dotée d’un capital de 2 millions d’euros. Cette candidature est largement soutenue par le personnel opposé à celle de l’Olympique Lyonnais, l’autre prétendant, désormais éconduit.
Pourtant, jusqu’à la dernière minute, la décision du Progrès qui vend 60 % du capital de la chaîne de télévision locale, est restée incertaine. Ce fut rumeurs contre rumeurs. A l’Olympique Lyonnais, on feignait de croire que l’affaire était quasiment bouclée. Beaucoup l’ont cru. Du côté de TLM, on faisait savoir que si l’OL s’imposait, il y aurait un troisième tour social, avec vives réactions à la clef.
Pour le personnel, « c’est une énorme satisfaction : on était confiant, mais quand même…«
Le plus dur reste cependant à faire : après avoir levé de 2 millions d’euros, atteindre l’équilibre à la fin de l’année 2012. Pour Jean-Pierre Vacher, « ces chefs d’entreprise n’ont pas adhéré à cette proposition les yeux fermés, mais sont les co-auteurs d’un véritable projet économique. »
Pour le directeur de TLM, ce retour à l’équilibre va d’abord passer par « un coup de frein sur les dépenses. » Il vise ainsi 900 000 euros de baisses de charge en trois ans. En réduisant d’abord le personnel (de 5 à 7 salariés) pour ramener les effectifs à 25 personnes. En profitant aussi de la fin de la diffusion analogique en 2011 pour diminuer les frais « et en économisant sur les charges externes de la chaîne ».
Parallèlement, le projet, baptisé « TLM 2015 » vise à faire rentrer « 700 000 euros supplémentaires dans les caisses en trois ans ». Un accroissement de ressources qui passera par des partenariats avec les collectivités locales et une augmentation des recettes commerciales classiques, notamment publicitaires. Jean-Pierre Vacher compte à cet égard « sur le fait que les chefs d’entreprise qui nous accompagnent seront aussi des apporteurs d’affaires ».
Un tout nouveau paramètre va devoir être pris en compte : « Parmi les éléments de la négociation figure notre départ souhaité par le Progrès de l’immeuble du Groupe à La Confluence où nous sommes installés ; et ce, d’ici le 1er janvier 2011. Nous recherchons activement de nouveaux locaux », précise Jean-Pierre Vacher.
C’est en fait un nouveau modèle éditorial que l’équipe de TLM resserrée mettrait en place, « plus proche d’une chaîne d’infos en continu, façon LCI locale. »
« Il s’agit d’opérer une rupture ou une re-création de TLM et de donner un nouvel élan à cette chaîne. Toute l’équipe est très motivée autour de ce projet », assure Jean-Pierre Vacher. Une motivation bien nécessaire au vu du challenge à relever.
(*) …mais aussi Régis Pelen (La vie Claire), Fernand Galula (Immogal). Les autres investisseurs sont présents en tant que personne morale. Comme l’Institut Mérieux (Alain Mérieux), Evolem (Bruno Rousset), LVL Médical (Jean-Claude Lavorel), le groupe Cardinal (Jean-Christophe Larose), la SFIP (Manan Atchekzaï), VDI Group (David Buffelard), Orapi Group (Guy Chifflot) et enfin Gones et Sports (Gilles Moretton).
Photo (DL) : Au côté de Jean-Pierre Vacher, directeur de la chaîne (à gauche), Ludovic Bellin, secrétaire général de LVL Médical et Christian Barqui, de Barqui’Invest, une société d’investissement présente dans dix entreprises.