Cœur artificiel : Carmat, associé à Memscap, prépare son entrée sur Alternext
La jeune entreprise innovante Carmat (Velizy) porteuse d’un projet de cœur artificiel entièrement implantable, souhaite selon l’un de ses principaux actionnaires réaliser une levée de 15 à 20 millions d’euros pour financer ses premiers essais cliniques.
Or, selon notre confrère Les Echos, la société Carmat préparerait son introduction sur le marché Alternext.
Une opération menée en partenariat avec le fonds Truffle capital. « Nous prévoyons une levée de fonds significative de l’ordre de 15 à 20 M€, à laquelle Truffle capital participera » avait déclaré Phlippe Pouletty, son directeur général. Ce fonds est aux côtés de la Fondation du professeur Alain Carpentier (le père du cœur implantable) et d’EADS, l’un des trois principaux actionnaires de cette jeune entreprise innovante créée en 2008 en Ile-de-France.
Oséo avait sélectionné le projet Carmat dans lequel plusieurs autres partenaires scientifiques et industriels sont impliqués, au titre de ses aides en faveur de l’Innovation stratégique industrielle. Cette aide de 33 millions d’euros versée sur cinq ans pour 14,5 millions d’euros sous forme d’avances remboursables et pour le reste par le biais de subventions, avait été autorisée par le Commission européenne en juin 2009.
La levée de fonds envisagée aujourd’hui permettra de financer les essais cliniques de cette prothèse biocompatible avec le corps humain comme l’ont démontré les essais réalisés en phase pré-clinique.
L’introduction sur Alternext surviendrait alors que l’entreprise n’a pas obtenu de financements auprès du Fonds stratégique d’investissement (FSI) qui s’implique dans des projets plus avancés.
Carmat a fait appel à la société rhônalpine Memscap (Crolles, près de Grenoble, Isère) pour fournir les capteurs indispensables au bon fonctionnement de son cœur artificiel. Memscap est un spécialiste des Mems (systèmes micro-électro-mécaniques) : 15,4 millions d’euros de chiffre d’affaires, 130 salariés dans le monde dont 35 en Isère.
La majorité des avions volant dans le monde utilisent des capteurs de Memscap pour calculer les pressions au niveau de la cabine de l’avion, à l’extérieur, au niveau des portes, etc.
Une technologie que Memscap applique depuis des années dans d’autres domaines dont celui de la pression sanguine, des systèmes de dialyse, etc. « Nous avons travaillé un an pour adapter notre technologie au cœur artificiel et la compléter avec de nouveaux brevets », explique Jean-Michel Karam, Pdg de Memscap.
Cette compétence a amené Carmat à s’associer à Memscap pour l’accompagner dans son prototype de cœur artificiel qui respecte les critères de biocompatibilité avec le corps humain. Coté sur l’Eurolist C, le titre Memscap gagnait mardi 16 mars 1,40 % à 2,18 euros.