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Objectif, reconquérir son leadership : la société lyonnaise Metalic reprend Erhel Hydris

Il y a  près d’un mois, les salariés de la société dijonnaise Ehrel Hydris avaient piégé leur usine avec des bouteilles de gaz pour mobiliser l’opinion et les médias. Le tam tam médiatique a bien fonctionné. La société lyonnaise Metalic qui avait déjà été dans le passé candidate à une reprise, a été choisie comme repreneur par le Tribunal de commerce de Nanterre : la quasi-totalité des emplois devrait  être sauvegardé. Objectif de Metalic, refaire d’Ehrel Hydris le leader du hayon pour poids-lourds.

Depuis une trentaine de jours, les salariés de la société dijonnaise Ehrel Hydris spécialisée dans la fabrication de hayons élévateurs pour poids lourds, campaient jour et nuit dans leur usine pour protéger les machines et organiser les pourparlers avec les éventuels repreneurs. Ils avaient également piégé leur usine avec des bouteilles de gaz afin de médiatiser le conflit.  Succès assuré.
Sous la menace d’une liquidation judiciaire depuis trois semaines, la firme n’avait plus que quelques jours pour trouver un remplaçant à l’actionnaire sortant, Fimopart du Groupe Amatéra.

C’est fait. Le Tribunal de commerce de Nanterre a fait savoir jeudi 5 octobre qu’il avait désigné le groupe Metalic comme repreneur. Basée à Lyon, la société fait partie d’un groupe métallurgique spécialisé dans la fabrication de mobilier urbain à base d’acier comme les bancs, corbeilles,  mais aussi d’abris divers dont des abris pour fumeurs, des portillons de sécurité ou encore des barrières anti-stationnement. Riche de 90 salarié, ce groupe qui compte trois unités de fabrication dans la région lyonnaise, approche les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Le métallurgiste rhodanien n’en est pas à son coup d’essai. En 2001, Metalic avait été approchée, sans suite, par l’entreprise dijonnaise lorsque celle-ci avait une première fois déposé son bilan pour être reprise par Fimopart.

Il est vrai qu’Ehrel Hydris qui comptait parmi les leaders nationaux de son secteur au début des années 2000 n’a cessé de perdre du terrain. Elle avait réalisé 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2001, dont 20 % à l’exportation, avec 136 personnes. L’activité ne serait plus que de 4 millions aujourd’hui, après des années de lourdes pertes (- 2,5 millions en 2004, – 3 millions en 2005).
Metalic s’est engagé à sauvegarder 45 des 48 emplois salariés subsistant sur le site. Seuls trois cadres pourraient voir leurs postes disparaître, et encore…car Gilles Davanture, Pdg de Metalic est prêt à engager des discussions avec les syndicats de l’entreprise sur cette question.

Soulagés, les syndicats de l’entreprise d’Ehrel Hydris se disent « heureux d’être repris par un spécialiste de la métallurgie et non plus par des financiers ».
Un soulagement d’autant plus fort que Metalic a des projets très précis concernant Ehrel Hydris. Dotée de quatre ingénieurs, l’équipe de Recherche&Développement du groupe lyonnais a déjà dans ses cartons un projet de hayon pour poids lourds « correspondant aux nouveaux besoins des constructeurs », précise Gilles Davanture, Pdg de Metalic. Il devrait être lancé d’ici le 2ème semestre 2010 sur les chaînes d’Ehrel Hydris. « Nous entendons bien redonner à Ehrel Hydris son leadership dans le domaine des hayons : nous en avons les moyens », assure ce dernier qui va investir dans un premier temps entre 150 000 et 300 000 euros, le tout assorti de concours bancaires.

D’ici là, les chaînes devraient recommencer à tourner d’ici deux mois. « Nous allons engager rapidement une diversification de la production, tels que des accès aux yachts pour pontons ou des élévateurs pour handicapés pour notre clientèle de constructeurs d’autocars », décrit Gilles Davanture.

Enfin, d’autres investissements interviendront sur le parc machine actuel, « qui avait été laissé à l’abandon », déplore le Pdg.
Ce sera  la tâche dévolue à  Edwouina Osete qui, dirigeant deux sociétés du groupe lyonnais, prend dès maintenant la direction d’Erhel Hydris dans le but d’en assurer le redressement. L’illustration de l’issue favorable d’un conflit qui, pour une fois, en cette période de reprise économique, se termine bien.