Un investissement de 16 millions d’euros : la Cité de la Gastronomie ouvrira ses portes cet automne
Ce sera le dernier équipement permettant enfin au Grand Hôtel Dieu à Lyon, d’afficher complet. Après l’hôtel Intercontinental cinq étoiles annoncé pour juin, l’ouverture des portes de la Cité de la Gastronomie est annoncée pour fin septembre, début octobre. Son prix d’entrée sera (trop ?) élevé : 12 euros : il faut qu’elle trouve son équilibre avec un minimum de subventions.
Gérard Collomb toujours prêt à glorifier le partenariat public/privé a dû ramer pour trouver les mécènes. Mais une fois une dizaine de millions d’euros engrangés par ceux-ci (*), le compte-à-rebours a pu être lancé.
L’on sait-enfin-que la Cité de la Gastronomie, très attendue au Grand Hôtel-Dieu pourra être inaugurée fin septembre, début octobre.
Le « piano » de Paul Bocuse
Présentation des différentes salles de la future Cité de la Gastronomie.
Le gros œuvre est terminé, les différentes salles n’attendent plus que l’installation du dispositif muséal qui va encore demander près de huit mois.
Les pièces qui seront proposées à la vue des visiteurs proviendront de trente sources différentes, des musées, à l’instar de celui des Beaux Arts à Lyon, mais aussi des particuliers. On y trouvera ainsi le « piano » de Paul Bocuse, d’un poids conséquent. La trame choisie pour happer l’attention du visiteur sera celle du récit. On y trouvera un espace d’exposition permanent, ainsi qu’un autre espace destiné aux expositions temporaires et à l’événementiel.
Satisfaction des élus lyonnais : des quatre Cités de la Gastronomie devant éclore en France (Tours, Dijon, Rungis et donc Lyon), la » Cité » lyonnaise sera la première à voir le jour.
Elle sera consacrée à un thème très en vogue actuellement et dont l’intérêt, bien dans l’air du temps ne pourra que s’accentuer : les relations entre le gastronomie ou plutôt la nutrition et la santé.
Ce sera un musée d’importance qui se déploiera sur près de 4 000 mètres carrés sur quatre niveaux avec une salle maitresse qui devrait attirer tous les compliments, le petit dôme qui atteint tout de même de hauteur de 34 mètres sous plafond, un joyau architectural.
Destiné à consacrer Lyon comme une des capitales de la gastronomie (ce que nous a pas dit par ailleurs le Guide Michelin dans sa dernière livraison), ce musée représentera près de 16 millions d’investissements.
Pour le financement, donc, les mécènes, parmi lesquels Metro, Seb ou Valrhona, ont apporté près de 10 millions d’euros. Le reste provient de la Ville de Lyon, de la Métropole et de l’Etat.
Ce sont pour les 8/10ème des entreprises lyonnaises ou du Rhône qui ont assuré les travaux.
Une décision, suite à un appel d’offres avait néanmoins provoqué un certain émoi : ce sont les Espagnols de Magma Cultura qui ont été choisis pour animer la Cité. Il est vrai qu’ils ont de solides références : le musée du Prado à Madrid ou le Château de Fontainebleau en France, par exemple.
Objectif : le petit équilibre
L’objectif poursuivi par la collectivité est que ce Musée ne coûte rien ou presque aux finances locales dans son fonctionnement. Doté d’une vingtaine de salariés et d’un budget de 4,5 millions d’euros, il vise donc le « petit équilibre », c’est à dire que les charges devront être compensées par la billetteries et les ressources annexes, avec un minimum de subventions : il devrait y en avoir tout-de-même un petit peu.
D’où le prix d’entrée annoncé que d’aucuns trouvent déjà très élevé : 12 euros (gratuit pour les moins de 5 ans), assorti d’un ticket moindre pour les étudiants (8 euros) ou les chômeurs (3 euros). Un système d’abonnement sera néanmoins proposé.
Comme c’est un musée de la gastronomie, il sera bien évidemment doté d’une cuisine où se succèderont tout au long de l’année des chefs venus du monde entier. Mais pour déguster, là encore, il faudra dégarnir un peu son portefeuille : 12 euros, de plus ; soit 24 euros l’entrée et la dégustation…
Avec de tels tarifs, la Cité de la Gastronomie réussira-t-elle à atteindre son objectif de 300 000 visiteurs par an ?
Possible, si l’on prend en compte les 7 millions de visiteurs attendus qui déambuleront en année pleine dans les différentes cours du Grand Hôtel-Dieu, mais pas sûr : il faudra que ce musée de la gastronomie se révèle réellement attrayant. Et pour en être persuadé, il faudra attendre l’automne prochain.
Seule certitude pour l’heure : l’écrin est superbe…
(*) Mérieux Nutrisciences, Metro, Seb, Plastic Omnium, Apicil, Valrhona, Crédit Agricole Centre-Est, Dentressangle Initiatives, Eiffage, EliorGroupe, Institut Paul Bocuse.