Immobilier d’entreprise : Lyon continue d’attirer les investisseurs
Lyon garde la cote auprès des investisseurs. Le marché de l’immobilier d’entreprise se porte toujours bien selon les chiffres délivrés par la FNAIM et ses partenaires mercredi. Près de 2,2 milliards ont été investis au total en 2019. Des investissements portés par les bureaux dont la demande placée a grimpé sur un an. Les secteurs des locaux industriels et de la logistique accusent en revanche le coup face à une offre en berne.
Des investissements presque doublés pour l’immobilier d’entreprise à Lyon
Les professionnels du secteur l’ont suffisamment martelé ce mercredi : la capitale des Gaules est à présent une métropole européenne. Et c’est en tant que telle que les investisseurs voient Lyon quand il est question d’immobilier d’entreprise.
« Les étrangers, notamment les allemands, adorent notre ville », s’est félicité Chloé Teixeira, Responsable Investissement du cabinet CBRE à Lyon, en marge de la présentation des chiffres de l’immobilier d’entreprise sur l’agglomération dans les locaux de la FNAIM.
« Aujourd’hui Lyon a dépassé Barcelone de par l’attractivité de son dynamisme économique et tertiaire », a-t-elle ajouté. A tel point que Lille, pourtant juste derrière Lyon au niveau national, présente un bilan de moitié moins en demande placée.
Dans les chiffres, l’immobilier d’entreprise à Lyon explose même les compteurs. Alors que 2018 faisait office d’année référence avec 1,2 milliards d’investissements, 2019 fait encore mieux. Au total 2,2 milliards d’investissements ont été réalisés.
La majeure partie concerne pour 60 % des bureaux (1,3 milliards €), devant le commerce (624 millions €) et la logistique (175 millions). Les bureaux ont notamment eu la cote à la faveur de méga-deals parmi lesquels la tour To Lyon et le Corner à Part-Dieu, Ubran Garden à Gerland ainsi que Convergence à Lyon 2.
« Les investisseurs estiment que le risque locatif est de plus en plus faible avec les excellents chiffres de la demande placée », a précisé Chloé Teixeira.
Les bureaux, un boom symbolique de la tertiairisation d’un marché tendu
Sans surprise, et comme déjà explicité, les bureaux ont représenté une grosse part du marché. La demande placée a bondi de 32 % en 2019, avec 107 000 m² de plus qu’en 2018.
« Cette année on compte 619 transactions, dont 3 de plus de 20 000 m² », a détaillé Hélène Boget, consultante chez Savills France. C’est le cas notamment de Framatome à Gerland, RTE à Jonage et Apicil à Part-Dieu.
« Le neuf absorbe 54 % de la demande placée, et à ce jeu Gerland (21%) se maintient comme le premier secteur devant Part-Dieu (18%) et Vaise (11 %) », a-t-elle complété. La répartition location-vente reste elle stable, avec un ratio de 73/27.
Sans surprise, le marché demeure tendu, avec offre disponible à moins de 6 mois de 376 000 m², dont 38 % de part de neuf.
« Pour 2020, on constate qu’il y a un dynamisme réel, mais qu’on risque d’entrer dans un marché sous tension », a prévenu Hélène Boget. « On espère que la sortie des élections et la mise en place du prochain PLUH permettront de signer des projets significatifs », a-t-elle appelé de ses voeux.
Pour l’heure, la tendance est à une baisse de l’offre immédiate. Idem pour l’offre future. La rançon du succès de la demande placée, en somme.
Une industrie en retrait….
Si Lyon reste un terrain de prédilection en ce qui concerne l’industrie, le territoire a néanmoins connu une baisse de 21 % en volume pour 2019 (368 022 m² contre 465 015 m² l’année passée). Une donnée qui s’explique par une « année 2018 exceptionnelle » selon Florent Vauvert, directeur chez BNP Paribas Real Estate.
Car en dehors de ça, le professionnel qualifie l’année « d’intéressante ». Un jugement qui s’explique par les 440 transactions constatées – « un record » selon Florent Vauvert -, et qui s’inscrivent dans une augmentation constante depuis 10 ans.
En revanche, le manque de foncier commence à se faire ressentir. « Il n’y a plus ou peu d’offres supérieures à 2000 m² », a développé Florent Vauvert.
Avec un an de stock contre deux ans habituellement, l’offre laisse planer quelques craintes sur le marché. « Les sociétés ne peuvent pas se développer alors que l’industrie est un marqueur de Lyon, on est en risque là-dessus », a-t-il poursuivi. Et la tertiairisation du marché ne risque pas forcément d’arranger la situation.
… et un secteur logistique en difficulté
Une problématique que rencontre aussi le secteur logistique. Si Jean-Marie Guillet, directeur du département Logistique France chez JLL, juge l’année « excellente », il doit se rendre à l’évidence : la tendance est à la baisse.
Moins 50 % par rapport à 2018, avec une seule grosse transaction de plus de 70 000 m² (Easydis à Corbas). Les locaux continuent d’occuper principalement le Sud-Est et l’Est lyonnais, ainsi que le Nord-Isère.
La crainte que le marché ne s’écarte encore plus de la périphérie lyonnaise est réelle. « Nous avons la volonté de développer la logistique urbaine grâce au développement du e-commerce », a expliqué Jean-Marie Guillet.
Dans l’ensemble, les professionnels du secteur en appellent aux acteurs politiques, industriels et distributeurs pour accompagner ce développement. L’un des enjeux de 2020 et 2021.