Reconfinement : ils en ont marre d’être catalogués, “non essentiels”, 43 indépendants lyonnais se regroupent en collectif, les “Essentiels”…
Catalogués par le gouvernement dans la liste des activités non-essentielles et contraints de fermer à nouveau leurs portes, des indépendants lyonnais : restaurateurs, traiteurs, commerçants, ou encore organisateurs d’événements ont décidé de s’unir dans un collectif baptisé : “ Les Essentiels ».
Ils sont désormais 43 regroupés dans ce collectif (* voir la liste ci-dessous), avec la volonté d’échanger sur leurs problématiques et l’ambition d’organiser une action commune.
Première action : “ l’ambition de ce collectif est d’abord de faire savoir à l’opinion publique que, contrairement aux annonces gouvernementales, beaucoup n’ont pas reçu à cette date d’aides financières, ni des assurances, ni de l’Etat et encore moins de soutien moral.”
Et d’ajouter : “ Même si des aides sont actuellement en train d’être mises en place, cela est fait sans concertation avec les professionnels et la réalité est que beaucoup se noient dans l’opacité des démarches et sont dans des situations critiques.”
De leurs premiers échanges, quatre axes principaux ont émergés pour lesquels ils souhaitent faire entendre leur voix et ouvrir un dialogue :
La nécessité d’indemniser les travailleurs non salariés…
Ils expliquent : “Si tout a été fait pour stabiliser les sociétés avec la mise en place d’un chômage partiel pour les salariés, rien en revanche n’a été mis en place pour les responsables des structures souvent seuls à gérer leur entreprise avec un statut de travailleur non salarié.
Avec cette nouvelle vague de confinement qui contraint à nouveau nombre de professionnels à fermer leur établissement, ces derniers souhaitent pouvoir bénéficier d’un minima social calculé sur la base du SMIC et / ou du chômage partiel en se basant sur leurs rémunérations antérieures déclarées. “
Et d’ajouter : “ S’ils ont accepté de prendre des risques en se mettant à leur compte, ce n’est pas à eux d’assumer seuls cette situation exceptionnelle avec une fermeture imposée de leur établissement. “
…Les loyers : une réalité loin de ce qui avait été annoncé…
“ Contrairement à ce qui avait été annoncé, les entreprises disposant d’un bail auprès d’un particulier, n’ont pas pu bénéficier d’une baisse de leur loyer et ont pu au mieux compter sur la compréhension et la souplesse de leur bailleur.
Ces petites entreprises ne souhaitent pourtant pas faire peser sur leur bailleur la responsabilité de leur situation et souhaiteraient que l’Etat trouve directement des solutions avec les bailleurs pour que ni eux, ni les professionnels ne subissent de plein fouet les conséquences.
Le crédit d’impôt de 30% récemment consenti aux bailleurs qui abandonnent au moins un mois de loyer dû par des entreprises de moins de 250 salariés, fermées administrativement ou appartenant au secteur de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration est jugé insuffisant. Ils aimeraient que le crédit alloué soit proportionnel à la baisse de loyer consenti pour être vraiment incitatif.”
Dans cette bataille, les professionnels “ invitent les bailleurs à se saisir du sujet avec eux car ils sont directement concernés et leurs voix viendront donner plus d’écho à la démarche.”
…Pour l’avenir : une meilleure visibilité
Le collectif réunissant ces professionnels appelle enfin “ à une meilleure visibilité et à plus d’anticipation de la part du gouvernement. En un mois et demi, avant cette nouvelle vague de confinement, ils ont du appliquer trois protocoles différents et de plus en plus anxiogènes pour leur clientèle.
Conscients de la nécessité de prendre des mesures, ils ne les remettent pas en question mais demandent simplement à pouvoir mieux les anticiper et avoir le temps de les mettre en place sur
une durée minimum de 3 semaines afin d’avoir le recul nécessaire pour mesurer leurs effets.
Dernier exemple en date, la fermeture administrative annoncée avec seulement 18 h d’anticipation a été synonyme pour beaucoup de pertes importantes de denrées. Un délai de 48 h à 72 h serait apprécié pour une meilleure visibilité et gestion des stocks…”