L’Agence d’industrialisation high tech Kickmaker construit à Lyon sa micro-usine urbaine et embauche 50 ingénieurs
Son métier : accompagner les entreprises, des start-up ou des PME dans la conception de leur produit, de la planche à dessin aux prototypes, voire même jusqu’aux pré-séries. Kickmaker est en passe de créer à Lyon une micro-usine urbaine et recrute pour ce faire des ingénieurs en nombre. Un métier qui pourrait bien aider à la réindustrialisation de notre pays…
Sur la deuxième marche du podium des 500 entreprises ayant connu les plus fortes croissances l’année dernière figure Kickmaker, avec une moyenne de… 2 388 % de hausse son chiffre d’affaires, de 2016, date de sa création, à 2019. Elle est passée de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, à 10 millions d’euros en 2019, puis à 12, en 2020…
Une performance que la société parisienne qui s’est posée à Lyon dès sa création en 2016, pourrait bien renouveler cette année.
Pour commencer, il est vrai, elle a joué de malchance. Implantée au sein de la pépinière Bel-Air Camp de Villeurbanne, elle devait inaugurer sa micro-usine urbaine, quand un incendie a tout détruit en octobre 2019. Puis est arrivé le Covid-19…
On l’a vu ci-dessus, cela n’empêche par cette “Agence d’industrialisation de produits high tech” de croître et de prospérer à grande vitesse.
Il faut comprendre que son métier correspond à un vrai besoin. Elle fait le lien entre l’idée ou le concept d’un produit et son industrialisation. Elle constitue entre les deux, le chaînon manquant.
Un des exemples le plus parlant est celui constitué par un de ses premiers clients emblématiques, Marc Simoncini, le créateur de Meetic qui a eu l’idée de concevoir un vélo high tech qui s’est arraché dès sa mise en vente : Angell.
“ Notre métier est de passer de l’idée à la réalisation d’un prototype et même aux pré-séries, avant l’industrialisation d’un produit, sachant qu’aucune entreprise n’acceptera de fabriquer quelques centaines ou quelques milliers de produits, seulement” explique Simon Fressy, le responsable de Kickmaker Lyon.
L’exemple du vélo Angell de Marc Simoncini
Pour bien expliquer son métier, il prend donc l’exemple du vélo Angell de Marc Simoncini.
“Il est arrivé vers nous en expliquant : je veux fabriquer et vendre un vélo qui, comme pour la Tesla constitue une vraie rupture technologique…”, se rappelle Simon Fressy.
Il raconte la suite : “ Nous avons monté une équipe pour mener à bien le projet et fabriquer un premier prototype que nous avons ensuite rendu plus robuste, développé un certain nombre de caractéristiques précises. Nous avons ensuite commencé des pré-séries en en fabriquant deux fois 100 exemplaires, dans le but de former les opérateurs du groupe SEB qui ont ensuite assuré l’industrialisation…”
Il conclut : “Ce fut nos plus gros projet d’industrialisation que nous avons bâti de A à Z, à partir d’une planche à dessin…”
Jusqu’à présent, en l’absence de sa micro-usine lyonnaise Kickmaker qui compte déjà 20 personnes à Lyon, s’appuyait sur celle de Paris.
Une micro-usine urbaine de 300 m2
Le bureau lyonnais veut donc voler de ses propres ailes, comme prévu dès le départ.
La micro-usine urbaine devrait ainsi voir le jour en juin prochain sur 300 m2.
“Nous avons actuellement une vingtaine de clients à Lyon, notre objectif est d’en avoir dix à quinze en paralléle ; bref, d’avoir un carnet de commandes consistant”, explique Simon Fressy.
D’où la nécessité pour suivre ces dossiers d’embaucher en nombre des ingénieurs. Kickmaker Lyon vise ainsi l’embauche de près de cinquante ingénieurs cette année, avec des profils très variés, de la mécanique, au développement produit, en passant par l’électronique ; mais aussi des chefs de projets industriels.
Assurément, le rôle de Kickmaker peut se révéler important, non pas dans le cadre de relocalisations industrielles, ce n’est pas son objet, mais de la localisation en France de la production de produits qui pourraient partir se faire fabriquer à l’étranger.
“C’est le client qui décide, bien sûr, mais dans la mesure du possible nous faisons en sorte que, à travers la conception même du produit, qu’il n’y ait pas besoin de délocaliser et que les coûts restent dans les clous. Nous cherchons le meilleur industriel pour fabriquer et tout est fait en sorte que ce soit en France, nous voulons être facteur de localisation… ”, explique Simon Fressy.
Dernière caractéristique : entreprise vendant surtout de la matière grise, du conseil, relativement peu capitalistiques, Kickmaker s’est révélée rentable dès ses premiers pas…