La mutation de la Part-Dieu, de centre commercial à centre gourmand avec du shopping en sus : le site passe de 10 à… 45 restaurants
La mue était visible au centre de loisirs et de commerces de la Confluence à Lyon où la partie loisirs avec son complexe cinématographique et ses 26 restaurants ou points de restauration prend presque autant d’importance que les commerces. Unibail-Rodamco-Westfield qui gère les deux centres commerciaux voulait la même mue profonde pour la Part-Dieu.
Après quatre ans de travaux (pas encore totalement terminés) et 400 millions d’euros d’investissement, on ne peut plus accoler à Part-Dieu le terme de centre commercial. Désormais la restauration et les loisirs pèsent d’un poids beaucoup plus important pour répondre à l’évolution de la demande.
“Nous avons voulu en faire tout simplement un centre de vie”, résume Anne-Sophie Sancerre, directrice générale des centres commerciaux d’Unibail-Rodamco-Westfield.
Le groupe gestionnaire de centre commercial vient ainsi de faire passer son offre de restauration de 10 à 45 restaurants.
Dans un précédent article, Lyon-Entreprises vous avait présenté le nouveau food-court, “Food Society”, plutôt orienté fast food avec des tarifs doux, de 8 à 13 euros. Le concept, situé un étage en dessous du roofTop et auquel on accède par escaliers mécaniques compte dix stands de restauration qui se disputent désormais les clients installés au centre.
“Les Tables”
Mais la plus grosse part de la nouvelle restauration installée au sein du centre de shopping de la Part-Dieu est désormais basée sur le toit, à la place d’un ancien parking d’un millier de places, aujourd’hui disparues car n’étant plus nécessaires (il ne reste plus que 3 150 places de parking sur l’ensemble du centre commercial contre plus de 4 000 auparavant).
L’offre nouvelle proposée est particulièrement impressionnante. Intitulée simplement “Les Tables”, et disposée sur 4 000 m2, elle est située à la fois sous une grande verrière et en terrasses : pas moins de vingt-cinq nouvelles enseignes qui, du jour au lendemain, se sont ajoutées à l’offre existante. Il sera difficile à la clientèle de se lasser, face à cette nouvelle offre XXL !
Ce qui, au passage, selon Anne-Sophie Sancerre, a permis de créer 350 emplois supplémentaires. Désormais la Part-Dieu ne fait même plus figure d’ETI, mais de grosse entreprise avec ses 4 700 salariés.
D’autant que la provenance de ces nouveaux arrivants est fort diverses.
Des entrepreneurs lyonnais
On y trouve d’abord des entrepreneurs lyonnais qui ont déjà testé leur concept en ville.
Le plus original, Ephemera, est issu du cerveau fertile de trois diplômés de l’Institut Paul Bocuse : Jade Frommer, Annaïg Ferrand et Loris de Vaucelles.
C’est un concept inédit, destiné à être éphémère inventant un nouveau genre, “la restauration multisensorielle” qui changera de thèmes au fil des années.
L’idée est de plonger le convive dans une expérience, bien sûr gustative, et çà, on peut leur faire confiance, mais aussi visuelle, auditive et tactile.
Là, on s’immerge dans le monde d’”Avatar”, le film-culte de science fiction américain de James Cameron. Un succès dès le démarrage pour ce restaurant, les réservations affluent déjà.
On y trouve aussi Bentomano, un mélange de pub, de restaurant et de bar, le tout sous la forme apparente d’un restaurant japonais traditionnel.
Autre enseigne issue de Lyon : “Etienne Coffee & Shop” dont l’ambition est d’associer le coffee shop urbain au salon de thé à la française. Cet artisan torréfacteur propose des cafés torréfiés en France.
Dernière proposition locale sur le toit de la Part-Dieu, le “RoofPop”. C’est “Nomad Kitchen”, l’équipe organisatrice de Lyon Street Food Festival qui en est à l’origine. Ses promoteurs ont installé une caravane Airstream flambant neuve de laquelle abondent burgers, tapas et diverses denrées estampillées street food. Le tout accompagné d’une sélection de craft beers et de cocktails pop.
Premiers pas à Lyon
On y trouve également des enseignes effectuant leurs premiers pas à Lyon : ce seront donc de pures découvertes.
On y trouve ainsi “DS Café” qui propose un tour du monde de saveurs “saines gourmandes et originales”, à travers notamment quelques en-cas signatures, comme des “avocado toasts” ou “açaï bowls”, élaborés à partir de produits frais.
La crêpe et la galette bretonne ne pouvaient être absentes. Elles apparaissent sous l’enseigne “L’Atelier Artisan crêpier”, on y trouve aussi des plats avec ou sans gluten, aussi bien que végétariens.
Autre enseigne qui effectue son arrivée à Lyon “Bioburger” : comme son nom l’indique, il est spécialisé dans le burger gourmet et bio, emballages compostables et saisonnalité, en sus.
Parmi les autres enseignes nouvelles, “Moment’Tea”, un salon de thé qui veut réinventer le “bubble tea” (le plus souvent du thé accompagné de boules de tapioca moelleuses, mais qui peut aussi être préparé avec d’autres garnitures), en proposant des recettes fruitées ; et ce, en accompagnement de nombreuses spécialités japonaises comme les “mochi” ou les “doryaki”, proposés à la carte.
On peut y ajouter “Panasia” qui essaye de s’inspirer de la bistronomie aisatique.
Et enfin “Temakinho” qui apparaît le plus complexe à décrire, puisqu’il s’affiche comme la rencontre de la tradition japonaise et de la culture brésilienne. Le seul moyen de comprendre : tester…
Concepts nationaux et internationaux
Dans le registre, concepts nationaux et internationaux on trouve “Big Fernand”, le spécialiste du “Hamburgé”, composés d’ingrédients 100 % français, avec des fromages au lait cru, de la viande de race hachée sur place.
Appartenant au même registre, “Cooper Branch”, joue la carte, elle, du no-burger, avec ses “bowls” énergisants, ses desserts, smoothies et autres boissons chaudes.
Ceci pour les tables ouvertes.
A venir, encore…
Les autres restaurants vont lever le rideau au fil des semaines à venir, ce qui permettra de compléter le panel planétaire des propositions culinaires, du spécialiste du homard, à la cuisine indienne, en passant par la gastronomie italienne et la rôtisserie :
Le Bouillon, cuisine traditionnelle française
Anjha : cuisine indienne
Peppericco : cuisine mexicaine
Più Più : cuisine italienne
Chez Coco : rôtisserie
IT Trattoria : cuisine italienne
Le Bistro Régent : cuisine de bistrot
Island Poké : Poké bowls
Frank’s : hot-dogs
Lobsta : street food autour du homard
A venir également, cet été : les 18 salles du cinéma UGC qui migrent sur le toit, ce qui en fera avec ses 3 101 fauteuils le plus important complexe de Lyon. Les cinémas qui s’ouvrent sur un atrium de 17 mètres de hauteur donnent sur toutes la tables citées ci-dessus. Idéal, donc avant ou après une séance.
Va s’y ajouter au même niveau, la salle d’escalade Hapik de 700 mètres carrés, ainsi que deux parcours d’accrobranches en intérieur et extérieur..
En espérant n’avoir rien oublié, on devrait avoir fait le tour de 32 000 m2 du Rooftop sur les 161 000 m2 qui, désormais après travaux constituent la nouvelle superficie XXL du centre commercial lyonnais qui vise les 40 millions de visiteurs en 2024. Il faudra bien tout ce public là pour remplir toutes ces nouvelles salles de restaurant tout au long de l’année…