Inauguration de l’usine Chamatex/Salomon 4.0 en Ardèche : on a recommencé à fabriquer des chaussures en Auvergne-Rhône-Alpes…
Comme l’a récemment illustré le récent salon Global Industrie très branché usines 4.0, la relocalisation en France des produits partis en Asie ne pourra se faire qu’avec une numérisation extrêmement poussée de notre industrie, apte à faire baisser fortement les coûts. Ce que l’on appelle l’usine 4.0. Pour preuve, Chamatex et Salomon viennent d’inaugurer en Ardèche, une telle usine baptisée ASF 4.0 qui vise à produire pas moins de 500 000 paires de chaussures de sport par an.
“Cette usine 4.0 est extraordinairement porteuse d’espoir et de sens. C’est un défi incroyable, il ne faut pas se voiler la face et ce ne sont pas les subventions qui font les projets… Si on réussit ce projet, on peut remettre le pays dans la bonne direction et redevenir un endroit où on produit et où on peut garder et créer des emplois…”
A entendre cet extrait de discours, c’est un Laurent Wauquiez particulièrement enthousiaste qui a inauguré le jeudi 16 septembre l’usine ASF 4.0 (Advanced Shoe Factory) à Ardoix, en Ardèche.
Subventionné par la Région
Il éait présent car il s’agisait d’une relocalisation telle qu’il en rêve, mais aussi parce que la Région a subventionné l’usine à hauteur de 300 000 euros. Et ce, dans le cadre du plan de relance régional de 335 millions d’euros, consacré à la relocalisation des sièges et des outils productifs en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le site implanté s’étend sur 2 000 m² et représente un investissement global de 10 millions d’euros. L’usine produira des chaussures Salomon pour le printemps 2022. A terme, la capacité de prototypage et de production permettra de développer et d’assembler 500 000 paires de chaussures par an et de générer entre 10 et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Il s’agit là du fruit d’un partenariat entre l’entreprise textile ardéchoise Chamatex, basée à Ardoix, et le groupe spécialisé dans l’outdoor, Salomon.
Pourquoi Chamatex ? Parce que les chaussures Salomon qui y seront fabriquées seront dotées du matériau textile Matryx de Chamatex, moteur de cette relocalisation.
Le Matryx ? Il s’agit d’un alliage technique composé de fils synthétiques à haute technicité , spécifiquement conçu pour la conception et la fabrication de chaussures de sport de nombreuses marques telles que Salomon, mais aussi du fabriquant d’articles de tennis lyonnais Babolat, également partie prenante de ce projet.
Par ses caractéristiques techniques, ledit Matrys permet en effet une production automatisée et connectée qui donne la possibilité de concurrencer le faible coût du travail des sites de production en Asie du Sud-Est.
Advanced Shoe Factory 4.0
La moitié des chaussures fabriquées seront pour Salomon, l’autre moitié pour d’autres acteurs.
Mais, il ne s’agit pas là d’une fabrication à l’ancienne, mais on l’aura compris, d’une usine de chaussure high tech qui n’emploie “que” 42 salariés.
Cette “Advanced Shoe Factory 4.0” (ASF 4.0), procède à un important recours à la robotique.
“Quand Chamatex nous a proposé de nous associer sur le projet ASF 4.0, nous y avons vu l’opportunité unique de rapprocher une partie de notre production et de relocaliser des compétences de production de chaussures en France : nous espérons non seulement réduire les cycles d’élaboration de nos produits, mais aussi diminuer notre empreinte carbone, tout au long du processus, transport compris”, avait détaillé Guillaume Meyzenq, le vice-président “footwear” de Salomon il y a quelques mois, lors de l’annonce ce projet.
Cela faisait très très longtemps qu’en France on n’avait pas construit de grande usine de chaussures. C’est fait.