Portée par la transition écologique, Elkem Silicones va investir 36 millions d’euros sur son site de Roussillon
Une société au top de sa forme en pleine transition écologique
Tout va bien, madame la marquise ! Basée à Roussillon pour son activité de silicones, l’entreprise norvégienne Elkem a présenté un bilan au vert mercredi 27 octobre. « Nos résultats sont excellents et même historiques, s’est félicité Frédéric Jacquin, directeur général de la division silicones chez Elkem. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros, soit 40% de plus que l’année précédente. »
Pourquoi une telle forme ? L’entreprise le doit à la transition écologique. Cette dernière génère une demande en silicones importante depuis plusieurs années. De 2015 à 2020, la croissance a doublé par rapport aux prévisions. « Une voiture électrique sur six utilise les silicones d’Elkem aujourd’hui, a détaillé Frédéric Jacquin. Côté construction, on équipe les bâtiments à basse consommation en collage pour vitrage ou en joints. »
Dans le cadre de la transition écologique, les silicones d’Elkem équipent également les panneaux solaires. Le domaine de la santé fait aussi partie des secteurs les plus gourmands en la matière. Plusieurs dispositifs et implants intègrent la matière dans leur construction.
36 millions d’euros sur le site de Roussillon pour Elkem Silicones
Dans ce contexte de marché sous tension, l’industrie pourrait rapidement se retrouver à court d’offre. « Cette croissance nécessite un accompagnement, surtout dans cette logique de déglobalisation qui rend les flux de plus en plus difficiles », a poursuivi le directeur général.
C’est la raison pour laquelle Elkem Silicones a pris la décision de booster son site de production de silicones à Roussillon. La société va investir 36 millions d’euros pour augmenter la capacité de l’usine qui passera de 80 000 à 100 000 tonnes. Le site isérois conserve suffisamment de place pour permettre cet agrandissement. Le projet devrait aboutir au troisième trimestre 2023.
« On va améliorer un certain nombre d’unités au niveau du broyage pour un meilleur rendement chimique dans la transformation du silicium, a ajouté Frédéric Jacquin. Plus la chimie est efficace, moins elle génère de déchets. C’est ce qu’on cherche. Il était indispensable de redonner de la compétitivité à ce site. » Et pour cause : la plateforme chimique irrigue l’ensemble des sites européens et américains du groupe.
Grâce à cet investissement, Elkem Silicones va pouvoir remplacer son broyeur, développer de stockages intermédiaires et l’hydrolyse pour débarrasser du chlore ses produits et enfin remettre à niveau sa station d’épuration pour le traitement des effluents aqueux.
2021, une année « décisive » pour Elkem
Les bénéfices seront nombreux pour l’entreprise. L’investissement dopera la compétitivité du site français face à la concurrence des produits chinois. Il permettra aussi à la chimie d’être plus efficace tant dans sa consommation énergétique qu’en matière de déchets. L’impact sur le climat est à prendre en compte. « Nous avons des mises à niveau pour nos gaz réfrigérants avec le changement de réglementation sur les fluides caloporteurs », a noté le directeur général.
Enfin, la présence d’un site aussi puissant à Roussillon revêt d’une importance capitale pour l’écosystème chimique rhônalpin. Avec les plateformes de Jarrie et Pont-de-Claix en Isère et le site en aval de Saint-Fons dans le Rhône, Elkem entretient la dynamique du secteur. « Ces plateformes ont du sens et beaucoup de succès, cela permet de mutualiser des ressources », a souligné Frédéric Jacquin.
Cette année 2021 a aussi été qualifiée de « décisive et importante à plusieurs titres » par Laurent Dumont, en charge du business development de la division silicones. « Nous avons eu l’accord pour l’acquisition d’un troisième site de production en région lyonnaise, proche du péage de Roussillon », a-t-il rappelé.
Elkem a également ouvert un nouveau centre de recherche et d’innovation à Lyon, l’Atrion. Un bâtiment « au service de notre stratégie d’innovation avec plus de 150 chercheurs sur la région lyonnaise », a mis en avant le responsable.