Changement historique de gouvernance chez SEB : Thierry de la Tour d’Artaise devient président, il est remplacé à l’opérationnel par Stanislas de Gramont
C’est une page qui se tourne chez SEB (siège à Ecully, Rhône). Après vingt-deux ans aux commandes, Thierry de la Tour d’Artaise, l’homme qui a fait s’envoler les ventes du leader mondial du petit électroménager prend du champ. Il conserve la présidence du groupe, mais est remplacé à la direction générale par Stanislas de Gramont.
C’est une révolution au sein du groupe SEB.
Thierry de la Tour d’Artaise, 67 ans, qui a 28 années d’ancienneté dans le groupe dont 22 à sa direction générale se met en retrait.
Il cumulait jusqu’à présent les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration, une fonction qu’il occupe depuis 2000.
Il va rester président, mais installe lui-même au poste de directeur général, à compter du 1er juillet, Stanislas de Gramont, 57 ans.
Encore peu connu, ce dernier a intégré le groupe SEB en 2018 comme directeur général délégué, marchepied à sa nouvelle fonction ; d’autant qu’il a su brillamment traverser la crise sanitaire.
Il bénéficie d’un solide parcours dans les activités grand public : avant d’arriver chez SEB, il avait dirigé les activités Europe Food and Beverage du géant Suntory ; après avoir effectué presque toute sa carrière au sein du groupe Danone, dans plusieurs pays et divisions. Il a démarré sa carrière chez Orangina.
Il est diplômé de l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales.
C’est ce parcours international et surtout sa connaissance de la distribution mondiale qui a séduit le groupe SEB.
“Stanislas de Gramont est apparu au comité et au conseil d’administration comme ayant démontré toutes les qualités pour devenir directeur général du groupe”, confirme Jean-Noël Labroue, président du comité gouvernance et rémunération et administrateur indépendant de SEB.
Faire l’état des lieux actuels du groupe SEB, s’est aussi saluer un parcours de ce groupe assu-ré par Thierry de la Tour d’Artaise, réalisé à marche forcée et qui passe la main au moment où le groupe est à son zénith, malgré, ou plutôt, pour partie grâce à la pandémie qui a provoqué un repli général des populations, dans de nombreux pays sur le domicile.
42 usines, 33 000 salariés
A ce jour, le groupe lyonnais compte 33 000 salariés,42 usines dont 7 en Chine. Une Chine où le groupe a réussi son atterrissage en rachetant la marque familiale Supor : il est le leader des articles culinaires du pays le plus peuplé de la planète !
Comment vont se partager la tâche, Thierry de la Tour d’Artaise et Stanislas de Gramont ?
Dans une inteview aux Echos, Thierry de la Tour d’Artaise détaille le fonctionnement de cette nouvelle gouvernance : “Je vais me concentrer sur le long terme, en faisant le lien avec le conseil, les actionnaires familiaux et le directeur général.”
Et d’ajouter également : “Je vais aussi veiller sur notre fonds SEB Alliance qui prend des participations dans des start-up. : nous en avons une trentaine pour 150 millions d’euros d’investissements”.
En tout cas, pas de doute, pour lui “l’avenir du groupe va aussi passer par le développement durable, la durabilité, la location…”
Photo-Stanislas de Gramont, Thierry de la Tour d’Artaise.