Biocarburants 2ème génération une première industrielle pour la France qui arrive à point nommé
C’est ce qu’on appelle des biocarburants de deuxième génération. La technologie Futurol permet de produire du bioéthanol à base de biomasse à savoir des déchets agricoles et forestiers traitée biochimiquement. La compétitivité de cette technologie réside dans son adaptabilité aux différentes typologies de biomasse. Grâce à cette flexibilité, il est possible d’optimiser le recours à un approvisionnement local en matières premières, d’assurer une commercialisation à l’échelle mondiale ainsi qu’une intégration aisée aux usines existantes de production d’éthanol conventionnel. Pour ce projet 11 partenaires se sont réuni aux côtés de l’IFPEN dont l’INRAE ou encore l’office national des forêts pour ne citer qu’eux.
1er succès commercial en Europe pour Futurol
Le projet aura couté 76,5 millions d’euros dont 29,9 millions ont été injecté par la BPI France. Une première licence de la technologie Futurol, commercialisée par la filiale de l’IFPEN Axens, a été vendu en Croatie. Le développement des biocarburants avancés s’inscrit dans le cadre des objectifs de la directive européenne RED II qui prévoit l’incorporation de 14 % d’énergie renouvelable dans les transports à horizon 2030, dont 3,5 % de biocarburants de deuxième génération. L’éthanol de deuxième génération permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 85 % par rapport à la référence fossile. Sans nous donner de date de lancement Cécile Barrère-Tricca nous affirme qu’une unité de production de bioéthanol devrait voir le jour en France. Cette dernière serait la première dans l’hexagone et devrait produire 55 000 tonnes an d’éthanol.
« Grâce aux ressources de biomasse disponible en Europe nous pourrions 30% de biocarburant en Europe. » Cécile Barrère-Tricca, directrice IFPEN Lyon.
De la biomasse au service de l’aviation
En ce qui concerne la technologie BioTfuel comme son nom le laisse entendre cette dernière est destinée à l’aviation ou encore le transport routier, ferroviaire ou maritime. Toujours avec de la biomasse le procédé change. On parle ici de gazéification et torréfaction.
BioTfuel a nécessité un investissement de 190 millions d’euros dont 33,2 millions de financement public.
L’IFPEN souhaite positionner la technologie BioTfueL comme une option pour la production de carburants aéronautiques durables permettant de réduire les émissions de GES
de plus de 90 %. La consommation de kérosène s’élève en France à près de 7 millions de tonnes par an, tandis qu’elle est de l’ordre de 60 millions de tonnes par an en Europe. BioTfuel s’inscrit dans les objectifs d’incorporation de SAF (Sustainable Aviation Fuels), fixés par l’État et l’Europe, de 5 % à 2030 et plus de 50 % à l’horizon 2050. Chaque unité industrielle BioTfueL permettrait la production de 30 000 à 100 000 tonnes par de SAF et créerait plusieurs centaines d’emplois agricoles, sylvicoles et industriels.
« En France nous sommes bien dotés en ce qui concerne la biomasse et nous souhaitons construire des usines à proximité des ressources. Ces projets participent de l’indépendance énergétique. » Affirme Cécile Barrère-Tricca, directrice de IFPEN Lyon.
Cette annonce met fin à une dizaine d’années de recherche et d’expérimentation dans un contexte de hausse des prix du carburant et de débat sur la souveraineté énergétique. Par ailleurs, l’IFPEN travaille actuellement à la création d’une unité de production en France ainsi qu’à la commercialisation d’un pneu vert en partenariat avec Michelin pour 2023. En Auvergne-Rhône-Alpes ?