Objectif , “ramener 30 000 emplois industriels..!” : la Région Auvergne-Rhône-Alpes lance le “G6 de la relocalisation”
Après la mondialisation, la démondialisation, en partie du moins dont les relocalisations industrielles constituent les exemples les plus significatifs. Mais relocaliser est une œuvre de longue haleine qui demande un vrai travail d’équipe. Tel est le constat de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui pour accélérer le mouvement vient de mettre en place “le G6 de la relocalisation”…
Stéphanie Pernod, 1ère vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes déléguée à l’Economie, à la Relocalisation et à la Préférence régionale, a présenté, le10 mai, ce « G6 de la relocalisation ».
Il s’agit en fait d’un groupe de travail, ainsi dénommé emphatiquement, composé du président de la CCIR, du président du Medef régional, du président de la CPME régionale, du président du directoire de l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises et du directeur régional de la BPI.
Son objectif : faciliter les relocalisations en Auvergne-Rhône-Alpes, grande priorité de la Région pour ce nouveau mandat.
Ainsi, depuis l’adoption du Plan de relocalisation de la Région, plus de 100 projets sont en cours d’accompagnement : ils devraient permettre de créer 3 100 emplois.
“La crise sanitaire a révélé combien notre pays était dépendant des importations, notamment d’un point de vue industriel. Favoriser les relocalisations est ainsi une question de souveraineté. C’est aussi un enjeu économique majeur, qui permet de ramener des emplois chez nous, de créer de l’activité sur notre territoire. C’est enfin un enjeu écologique de bon sens puisque les relocalisations permettent logiquement de réduire les importations, qui causent 75 % des émissions de CO2 dans le monde” a d’abord expliqué Stéphanie Pernod.
Chacun de ces six acteurs apportera son expertise et ses compétences pour contribuer à accélérer le phénomène de relocalisation : la Région accompagnera au quotidien des projets de relocalisation ; la CCIR est chargée de l’achat local et du développement à l’international ; la CPME assurera la gestion financière ; le Medef, la levée de fonds et la recherche de nouveaux talents ; et enfin BPIFrance mettra en œuvre les solutions de financement.
Ce « G6 de la relocalisation » est placé sous l’autorité de la Région et de sa première vice-présidente.
Un plan stratégique d’1,2 milliard d’euros
Il va pouvoir s’appuyer sur le Plan de relocalisation stratégique adopté par la Région. Ce dernier affiche 1,2 milliard d’euros sur six ans, destinés au soutien aux projets de relocalisation.
Son objectif est pour le moins ambitieux : ramener 30 000 emplois industriels en Auvergne-Rhône-Alpes ! Un vaste travail donc, en perspective.
Quelques signaux clignotent déjà de manière positive : plusieurs entreprises ont relocalisé leurs activités, à l’instar de Savoy International, Vicat, Dynastar, Chamatex, Aledia ou encore Europe Services.
« Inciter nos entrepreneurs à s’implanter en Auvergne-Rhône-Alpes nécessite un écosystème attractif. Et c’est ce que nous mettons en oeuvre aujourd’hui avec ce « G6 de la relocalisation » : nous faisons converger toutes les énergies, toutes les compétences, tous les acteurs qui font l’économie en Auvergne-Rhône-Alpes pour identifier, accompagner et soutenir les projets de relocalisation industrielle. », s’enflamme Stéphanie Pernod.
Un « conseil de relocalisation »
« La CPME mobilisera son réseau de chefs d’entreprises pour repérer des projets à fort potentiel de développement, mais aussi pour parrainer et accompagner ceux-ci dans leur mise en œuvre. Nous mettrons à disposition du projet « Relocalisation » notre engagement et savoir-faire en matière d’accompagnement des dirigeants sur nos sujets de prédilection que sont la gestion financière, la cybersécurité et la transition écologique », a ainsi assuré François Turcas, le président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes.
De son côté, Jean-Philippe Bes, directeur de BPIFrance en est persuadé : “ notre région disposera avec ce G6 d’un écosystème très attractif au sein de l’Europe qui la placera sur le chemin de la souveraineté. »
Autre innovation qui va aussi se mettre en place pour aller dans la même direction, pointée du doigt par Franck Colcombet, président du directoire de l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, “ en lien avec tous nos partenaires du G6, nous créerons prochainement un Conseil de la relocalisation où les chefs d’entreprise les plus engagés pourront échanger avec d’autres chefs d’entreprise afin de faire fructifier de nouveaux projets et de valoriser les plus belles réussites. »
Photo- Stéphanie Pernod, 1ère vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes déléguée à l’Economie, à la Relocalisation et à la Préférence régionale.