Pour Daniel Villareale, nouveau président AuRA, une rentrée avec de gros enjeux pour la CPME face à l’inflation
Le Covid a eu un effet de sidération, pour la première fois les dirigeants d’entreprises, se sont retrouvés démunis et impuissants face à la situation.
« Cette crise a été un coup d’arrêt, nous observons dès lors une évolution psychologique chez les dirigeants », assure Daniel Villareale, nouveau président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes.
660 000 entreprises ont bénéficié d’un PGE au 31 décembre 2021, représentant un montant de 137 milliards d’euros. D’après le médiateur national le taux de défaut envisagé par l’état qui était de 3.1 % va être revu à la hausse.
L’enfer des PGE
Ces derniers ont dû changer de paradigmes. Les chefs d’entreprises n’ont pas eu le choix de recourir aux PGE.
Avec ces prêts, les dirigeants se sont finalement endettés en pensant remonter la pente plus tard.
Pour rappel, les PGE (prêt garanti par l’État) ont été dans un premier temps lancés pour faire face au choc économique lié à la crise sanitaire du COVID 19. Le gouvernement a ainsi mis en place un dispositif exceptionnel de garanties permettant de soutenir le financement bancaire des entreprises, à hauteur de 300 milliards d’euros.
De ce fait, en mai 2020 le montant du prêt pouvait atteindre jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires de l’année 2019 ou « 2 années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019 », précise Daniel Villareale.
L’État comptait sur ces prêts pour relancer l’économie. Or, à l’heure où certaines entreprises doivent rembourser leur prêt, la guerre en Ukraine affaiblit terriblement l’économie européenne. L’économie ne s’est jamais vraiment relancée. La grande majorité des entreprises se retrouve donc dans l’incapacité de rembourser leurs prêts.
« Le mur de la dette risque d’être fatal aux entreprises ayant utilisé le PGE » explique Daniel Villareale.
« Nous demandons à l’état de repousser le remboursement des PGE » précise ce dernier.
La CPME engage des négociations avec l’État pour étaler le remboursement des prêts sur 10 ans.
Devant l’importance de l’inflation qui s’installe, la CPME prévoit différentes actions pour accompagner les entreprises.
« Un pack pouvoir d’achat »
Face à la situation d’inflation qui tend à devenir structurelle, la CPME se réjouit qu’un bon nombre de ses propositions ait été reprises par le gouvernement et le Parlement.
Ainsi, dans la loi du 16 août dernier relative au pouvoir d’achat 3 propositions de la CPME ont été retenues. Tout d’abord, l’augmentation du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires a été portée de 5000 € à 7 500 €. De plus, la loi admet la possibilité offerte aux employeurs de verser en plusieurs fois la prime « pouvoir d’achat ». Enfin, la mise en place de simplifications pour favoriser le développement dans les TPE et PME de dispositifs d’épargnes salariales.
Compte tenu des risques de défaut de paiement et d’incapacité de remboursement, la CPME a proposé au gouvernement de mettre en place un « crédit de consolidation » permettant de regrouper l’ensemble des dettes en cours de l’entreprise et d’échelonner le remboursement jusqu’à une période de 10 ans, insiste le nouveau président de la CPME AuRA.
Daniel Villareale, le nouveau président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes a pris ses fonctions