Ils ont rencontré le préfet du Rhône : les restaurateurs et hôteliers lyonnais s’inquiétent “ du climat d’insécurité à Lyon”
“C’est le sentiment d’insécurité qui pèse », a expliqué mardi soir sur l’antenne de BFM Lyon, Thierry Fontaine, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Rhône, dénonçant le peu d’actions menées à cet égard par la municipalité.
Et enfonçant le clou, il a ajouté : “ Les touristes commencent à être inquiets et le remontent aux professionnels en disant que c’est une belle ville mais que on ne s’y sent pas en sécurité “.
Tout est parti d’un communiqué dans lequel l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) rassemblant toutes les professions, de celles de la Nuit, aux bars, cafés, restaurants, hôtels du Rhône dénonce « le manque d’action et de réactivité des élus face au problème grandissant d’insécurité ».
« Les Lyonnais et les touristes ne se sentent plus en sécurité dans la capitale de la gastronomie », continue l’organisation patronale, en visant à demi-mots les élus écologistes de la Ville de Lyon.
Les professionnels, qui craignent pour la sécurité de leurs collaborateurs et de leurs clients, exigent « des discussions et solutions urgentes » avec les autorités, car « le secteur de l’hôtellerie et de la restauration fait partie de l’image de la capitale de la gastronomie, il est le reflet de son accueil, de son éclat ».
Un appel d’abord entendu par le préfet du Rhône.
Ce qui a amené mercredi 14 septembre, le préfet délégué pour la défense et la sécurité, à rencontrer à la demande du Préfet du Rhône, le président général de l’Umih du Rhône et le président de la branche cafés et brasseries “pour évoquer les questions relatives à la sécurité des habitants, touristes et commerçants, et leur présenter les actions menées ainsi que les résultats obtenus par la police nationale à Lyon.”
La préfecture assure que les moyens sont renforcés
Le Préfet délégué a commencé par rappeler aux représentants des professions de l’hôtellerie les actions entreprises par l’État, pour renforcer les moyens de lutte contre la délinquance : la quasi-totalité des 300 policiers nationaux supplémentaires annoncés pour 2023 sont arrivés, dont 79 prendront leur fonction en octobre 2022 et la deuxième unité de CRS affectée à demeure dans la Métropole de Lyon ; 200 policiers de la police aux frontières permettront l’ouverture d’un deuxième centre de rétention administrative en janvier 2023 ; et enfin le fait qu’ ne nouvelle unité de CRS (200 policiers) s’installera à Chassieu dans les prochains mois.
Le préfet a également mis en avant “la forte présence des policiers nationaux sur la voie publique.”
“Les effectifs de la sécurité publique, dont la brigade anticriminalité, le groupe de sécurité de proximité et le service interdépartemental de sécurité des transports en commun, ainsi que les policiers nationaux des compagnies républicaines de sécurité patrouillent en effet quotidiennement à pied dans les quartiers les plus commerçants et dans les zones touristiques de la ville”, a également assuré le représentant de l’Etat.
Pour lui, les chiffres dont il dispose vont à l’encontre de ce sentiment grandissant d’insécurité, mettant en avant : la baisse de 15 % des vols avec violence et vols à l’arraché entre juillet 2021 et juillet 2022 et baisse de 27 % entre août 2021 et août 2022 ; la diminution de 17 % des violences sur la voie publique entre août 2021 et août 2022; et enfin, le fléchissement de 5 % des atteintes aux biens entre juillet 2021 et juillet 2022.
Appel à la mobilisation
Et le préfet de lancer néanmoins “un appel à la mobilisation de l’ensemble des acteurs de la sécurité et de la tranquillité publique, en fonction de leurs compétences respectives, pour apporter une réponse collective aux enjeux de sécurité à Lyon : en particulier le renforcement des moyens de vidéoprotection, dans les zones qui en sont dépourvues et qui sont jugées sensibles par les forces de l’ordre, apparaît plus que jamais nécessaire.”
Bref, il y a la sécurité et le sentiment d’insécurité et nul doute que ce dernier est en (forte) progression. Il est vrai aussi que la polémique devenue nationale autour des problème de sécurité à la Guillotière par exemple ont pu jouer aussi un rôle. Il faudrait des actions en profondeur pour qu’il diminue et plus de forces de l’ordre sur le terrain. C’est ce que demandent les professionnels…
A suivre…