A l’heure de la RSE, le couvent de la Tourette près de Lyon entend développer les… séminaires d’entreprise
On le sait, les entreprises adorent trouver des lieux hors normes pour réunir leurs salariés ou leurs partenaires en séminaires ou autres. Il existe un tel lieu situé non loin de Lyon passé quelque peu sous les radars, mais qui répond bien à cette définition : le couvent de la Tourette, situé à Eveux, près de l’Arbresle dans le Rhône, à une demi-heure de la place Bellecour.
A l’architecture totalement atypique, mais qui conserve une modernité surprenante, signé du célébrissime architecte Le Corbusier, ce couvent de la Tourette dans lequel vivent une dizaine de frères dominicains, se veut un lieu d’accueil et de retraite. Mais pas que…
Ce couvent et non un monastère, nuance importante signifiant une grande ouverture, accueille régulièrement déjà dans sa cinquantaine de cellules ou dans son grand réfectoire, près de 10 000 personnes chaque année.
Il s’agit de particuliers qui recherchent un haut lieu spirituel pour vivre une retraite de quelques jours ou plus ; mais aussi des architectes venus du monde entier pour découvrir l’architecture ou de personnes ou de groupes attirés par les activités développées aussi au sein du couvent.
Ce haut lieu de spiritualité situé au cœur d’un parc boisé de 80 ha se veut en effet avant tout un lieu d’accueil.
C’est désormais une de ses principales fonctions, explique Alexandre Schabel qui vient de prendre la fonction de directeur.
Il faut savoir qu’à l‘origine, dans les années soixante, ce couvent était destiné à assurer la formation des Dominicains venus de toute la France. Comme ailleurs-eh oui !- mai 68 est passé par là et ce rôle a disparu.
D’où une nouvelle aspiration du couvent et de la volonté des frères dominicains qui y résident, tous incorporés dans la vie sociale-pas de vie contemplative au sein de cet ordre des frères prêcheurs-mais une vie au service des hommes.
Chacun peut y trouver en toute liberté ce qu’il vient chercher : le calme, des offices religieux, trois fois pas jours, mais aussi des confrontations d’idées, des débats autour de la spiritualité, voire même de la culture et de l’art, le couvent ayant notamment constitué un des sites d’accueil de la dernière Biennale d’art contemporain de Lyon, à l’automne dernier.
Alexandre Schabel qui dans sa vie précédente de journaliste s’est beaucoup intéressé à la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale de l’Entreprise) estime que le couvent peut répondre aux nouvelles aspirations qui animent désormais le monde économique : la recherche de sens.
Il offre ainsi cinq salles et un grand atrium, aptes à accueillir des séminaires ou des réunions d’entreprises.
Ce n’est d’ailleurs pas nouveau, des entreprises comme le Crédit Agricole Centre-Est ou Spie-Batignolles sont des habituées des lieux. Chanel et Eiffage sont annoncées prochainement.
« Plus d’ailleurs les grandes entreprises que les PME qui sont toutes autant bienvenues, mais nous connaissent mal », détaille le nouveau directeur.
« C’est un lieu de silence, sans stress avec une architecture qui peut avoir un impact sur les prises de décision, en accord avec les fondamentaux de la RSE », estime Alexandre Schabel.
Et de préciser : « Les Frères dominicains qui sont tous engagés dans la vie, comme psychologue, architecte, professeur d’université, théologiens, ou autres , se réjouissent toujours de rencontrer des cadres, des chefs d’entreprise car ils sont très proches des réalités du monde. »
On peut aussi y évoquer de nombreux sujets d’ordre spirituel ou social avec les Frères dominicains. Bref, se consacrer une journée ou quelques jours sur ce qui peut paraître essentiel dans un cadre propice où pour le moins, rien ne vient distraire les participants.
Sans aucune obligation puisque c’est un lieu de liberté, on peut aussi si on le désire assister à l’un des trois offices du jour dans l’église dont les puits de lumière soulignent l’extrême dépouillement et la simplicité.
Photo-Le Frère prieur Xavier et Alexandre Schabel, directeur, devant le couvent de la Tourette.