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La Métropole présente son projet de piétonnisation de la Presqu’île lyonnaise : les commerçants vent debout…

La Presqu’île de Lyon va subir une transformation majeure dans le cadre du projet « Presqu’île à vivre ». Ce qui est loin d’emporter l’adhésion des commerçants réunis au sein de l’association My Presqu’île…

Ce projet concerne le secteur compris entre le boulevard de la Croix-Rousse et la place Carnot. Y compris les quais du Rhône et de la Saône. Il se compose de deux opérations majeures : la requalification de la rive droite du Rhône et  » l’apaisement de la Presqu’île », selon les termes employés par les deux exécutifs de la Métropole et de la Ville de Lyon.

Et dans ce dernier cadre, l’objectif est, d’ici deux ans d’interdire les voitures de circuler rue de la République et rue Grenette (où seuls les bus seront autorisés).

Il s’agit de créer « une Presqu’ile livrée aux piétons avec des aménagements et des espaces verts.  Avec un objectif clair : “piétonniser le centre-ville pour l’apaiser”.

Du côté des exécutifs écologistes, on met en avant la concertation développée « qui sur l’avenir de la Presqu’île lyonnaise a rassemblé une large participation du 20 juin au 30 octobre 2022. »

Parmi les principaux résultats de cette concertation, détaille-t-on du côté de la Métropole, 62,5 % des Lyonnais ont exprimé leur soutien à la piétonnisation de la rue de la République.

Ces mêmes Lyonnais à hauteur de 50 à 60 % ont également identifié « le manque d’espaces verts et la pollution comme les principaux problèmes à résoudre dans le cadre du réaménagement. »

Une Zone de Trafic Limité

Concrètement, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon ont décidé de créer une zone à trafic limité dans la Presqu’île.

Cette zone s’étendra de la place Bellecour à la place des Terreaux.

Les piétons bénéficieront d’espaces plus confortables et sécurisés grâce à l’extension des aires piétonnes et des zones de rencontre.

L’accès à la zone sera réservé aux riverains, commerçants, livreurs, artisans, véhicules de secours… Tandis que les véhicules qui souhaitent transiter à travers la zone ne seront plus autorisés.

Les parkings publics seront bien sûr, toujours accessibles.

Dans le même temps Sytral Mobilités va réorganiser l’offre de bus dans le cœur de la Presqu’île.

Deux secteurs majeurs de la Presqu’île feront l’objet d’une reconfiguration à l’horizon 2025. Et une nouvelle ligne forte sur le réseau TCL sera créée pour renforcer la desserte de la rive droite du Rhône, du secteur Part-Dieu et de Villeurbanne.

Un investissement de 20 à 25 millions d’euros

Un groupe de travail sur la logistique urbaine sera également mis en place par la Métropole et la Ville de Lyon afin d’optimiser la gestion du dernier kilomètre de livraison.

La livraison finale du projet devrait intervenir pour la mi-2025 pour un investissement situé entre 20 et 25 millions d’euros.

D’ici là, un comité de suivi va être lancé pour affiner le projet, a expliqué de son côté Fabien Bagnon, le vice-président chargé de la Voirie. «A chaque fois qu’un projet d’ampleur est annoncé dans l’espace public, des inquiétudes se font jour. À nous de travailler avec les habitants», a-t-il ajouté.

Mais alors que  la création de cette zone n’est pas encore votée, déjà  plusieurs associations de riverains et de commerçants envisagent tous les recours possibles contre cette zone à trafic limité.

Johanna Benedetti vice-présidente de My Presqu’Ile (500 adhérents) confirme l’opposition de l’association de commerçants du cœur de Lyon à ce projet tel qu’il a été présenté..

« Rien n’a été retenu de ce que nous avons proposé. L’une des principales conséquences sera de supprimer le très important hub de transports en commun de la partie hôtel-de-ville qui va peser sur l’affluence de la Presqu’île. Je crains aussi pour l’avenir non seulement des commerces, mais aussi de tous les services en étages, cabinets d’avocats, notaires, etc. qui auront beaucoup moins de possibilité pour accueillir leurs clients. »

Pétitions

Bref, la vice-présidente « clairement opposée au projet tel qu’il a été présenté va poser la question à ses adhérents de savoir quelle suite à donner. Et d’abord si nous nous associons ou non au comité de suivi qui n’aura très probablement qu’un rôle à la marge… »

Deux pétitions contre le projet ont d’ores et déjà par ailleurs été lancées.

Bref, du côté des commerçants, on craint que ce projet ne marginalise encore plus une Presqu’île lyonnaise moins facilement accessible.

Il est vrai que ce projet risque aussi de favoriser l’autre grand pôle commercial de Lyon, le centre commercial de la Part-Dieu.

En tout cas, à l’instar de la ZFE, ce nouveau sigle, ZTL (Zone de Trafic Limité) pourrait bien constituer un futur enjeu majeur des prochaines élections municipales et métropolitaines car avec les recours annoncés, il pourrait mettre du temps à devenir effectif…

 

Rédaction : Dominique Largeron & Amélie Rooke

Illustrations : Grand Lyon