L’État met 2,9 milliards d’euros dans l’usine de puces STmicro, près de Grenoble : un investissement global de 7,5 milliards d’euros !
Méga-usines = méga subventions ! Le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire a annoncé (photo) le montant de la subvention allouée à la nouvelle et immense usine de semi-conducteurs du groupe franco-italien STMicroelectronics actuellement en construction à Crolles, près de Grenoble.
C’est bien simple : il s’agit de l’aide la plus importante accordée par l’État à un projet industriel depuis… 2017 !
L’enveloppe qui va être allouée s’établit à 2,9 milliards d’euros.
Elle va participer au financement de la méga-usine destinée à fabriquer des semi-conducteurs de STMicrolectronics installée à Crolles, en Isère.
Ce qui va permettre au groupe de financer l’investissement dont le total est évalué à 7,5 milliards d’euros.
Il s’agit là d’un partenariat entre ST Micro et l’Américain GlobalFoundries.
Cette aide de l’Etat se situe dans le cadre du plan France Relance qui prévoit une enveloppe globale de 5,5 milliards d’euros pour l’ensemble du secteur des semi-conducteurs en France.
C’est « le plus grand investissement industriel des dernières décennies, hors nucléaire » avait souligné Bruno Le Maire lors de l’annonce du projet en juillet 2022.
Près d’un millier d’emploi en grande partie des ingénieurs devraient être créés, alors que STmicro emploie déjà près de 5 000 personnes sur le site de Crolles qui s’ajoutent aux 2 000 ouvrant dans la R&D à Grenoble.
Chips act
Cet investissement majeur entre dans le cadre de la volonté de l’Union européenne de fournir 20 % du marché mondial des semi-conducteurs d’ici 2030. Et ce, dans le cadre du « Chips act », le plan destiné à rattraper l’important retard de l’UE dans les puces électroniques.
« Le projet permettra d’ajouter pratiquement 6 % de nouvelles capacités de production à la capacité européenne existante », souligne le ministère de l’Économie.
Les semi-conducteurs seront destinés à fournir le marché de l’automobile, mais également ceux des objets connectés et de l’industrie. Deux domaines de plus en plus demandeurs de puces.
L’usine sera spécialisée dans le FD-SOI, une technologie qui permet de diminuer de manière importante la consommation des puces et donc de mieux gérer la charge des batteries électriques.
La finesse de gravure peut aller jusqu’à 18 nanomètres entre chaque transistor !
La construction a débuté
Pour Jean-Marc Chéry, le Pdg de STMicro, « cette nouvelle unité de production soutiendra notre ambition de réalisation d’un chiffre d’affaires de 20 milliards de dollars. »
L’immense site de Crolles comporte déjà deux unités de fabrication de puces. L’objectif désormais est de doubler les capacités de production.
L’objectif est bien d’aller très vite dans ce secteur des semi-conducteurs très compétitifs, selon Jean-Marc Chéry. C’est la raison pour laquelle la production a déjà démarré, alors que le bâtiment n’en est encore qu’à la moitié de sa construction…