Presse régionale – Le Progrès recapitalisé à hauteur de 20 millions d’euros
Il faut savoir que l’actionnaire unique de cet important groupe de Presse est une banque, mutualiste par ailleurs : le Crédit Mutuel.
C’est la raison pour laquelle les informations données récemment par le quotidien économique Les Echos concernant ce groupe recèlent un intérêt certain.
Une recapitalisation du groupe Ebra à 460 millions d’euros
Comment se porte le Groupe Ebra qui compte dans ses rangs, outre Le Progrès, les Dernières Nouvelles d’Alsace ou encore l’Est Républicain ? Mieux désormais, car le Crédit Mutuel vient de recapitaliser son pôle presse d’environ 460 millions d’euros dont 20 auraient été allouées au Progrès qui n’était pas le titre le plus en difficultés, car tant les Dernières Nouvelles d’Alsace et le Républicain Lorrain ont vu eux, leurs dettes épongées respectivement pour 67 et 80 millions d’euros, selon Les Echos.
Toujours selon le quotidien économique, « pour le président du groupe Ebra, Philippe Carli, cette recapitalisation a permis pour les deux tiers de rembourser la dette, d’effacer les comptes courants associés, de remettre le capital social dans le vert ; et pour le dernier tiers de soutenir le développement futur. »
Pour ce même Philippe Carli, toujours cité par les Echos, « après des années consacrées à couvrir les pertes d’exploitation, puis de financement de la restructuration du Groupe », le stade actuel veut constituer un relance : le groupe est désormais dans un dynamique de développement », explique-t-il.
Ainsi, par exemple, le groupe a réalisé en 2022, l’acquisition du groupe de presse numérique Humanoïd et s’est diversifié dans l’événementiel.
En 2022, le groupe Ebra a ainsi affiché un excédent brut d’exploitation positif, « même si le résultat net restait négatif ».
Une érosion continue de la diffusion papier
Comme les autres groupes de presse assis encore essentiellement sur la presse papier, le Progrès connaît une érosion régulière de ses lecteurs abonnés au papier (- 5,61 % à 135 900 exemplaires en 2022 selon les chiffres officiels de l’ACPM). Des érosions que l’on trouve à ce même niveau dans la plupart des titres d’Ebra.
S’y sont rajoutés avec l’Ukraine, les flambées des prix du papier et de l’énergie.
Et comme cela ne suffisait pas, il faut y rajouter les difficultés de recrutement des porteurs (le portage, en l’occurrence la mise dans la boîte à lettres de l’abonné du journal tôt matin, constituant un des atouts de la PQR), ainsi qu’une baisse du marché publicitaire, suite à la perte de l’aura et de la diffusion de la PQR.
Tout l’avenir des groupe Ebra en particulier et de la Presse Quotidienne Régionale en général dépend donc de la manière dont ces journaux sauront activer la bascule vers la presse numérique. Tout l’enjeu, désormais est là.
Le Crédit Mutuel est réputé pour la qualité de son informatique bancaire. Saura-t-il suffisamment infuser le numérique au sein de ses journaux, seul possibilité de survie à terme ?