Ninkasi : destination France ! Après avoir repris le Hard Rock Café à Lyon, Lille, Grenoble, Montpellier, Rennes, etc., en ligne de mire

Assurément, l’année 2024 sera l’année du changement de modèle économique pour les brasseries Ninkasi créées à Lyon par Christophe Fargier et qui connaissent depuis un surprenant développement, mais prévoit aussi de réaliser une part beaucoup plus importante de son chiffre d’affaires avec ses boissons et surtout la bière, qu’avec ses brasseries…

Il n’aura fallu que quelques jours très denses pour que Ninkasi prenne possession du Hard Rock Café de la Presqu’île lyonnaise, en franchise, devenu depuis peu le Ninkasi Cordeliers.

Thibault Salvat et Mathieu Cochard , les deux associés, tout nouveaux franchisés Ninkasi qui avaient installé l’enseigne US à Lyon ont décidé de changer d’enseigne, la marque  Hard Rock Café ayant assurément pris un sérieux coup de vieux.

500 places au Ninkasi Cordeliers

 

C’est donc au nouveau Ninkasi Cordeliers qui propose désormais près de 500 places assises à l’intérieur et en terrasses (!) , ainsi qu’une scène susceptible d’accueillir près de 300 personnes debout, que Christophe Fargier, le créateur de la marque lyonnaise au slogan « Burgers, Bières et Musique) a choisi pour détailler la manière dont le groupe entend désormais rebondir.

Le patron du groupe qui a réalisé l’année dernière 26 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 7 %) entend désormais mettre en place une stratégie de présence des brasseries Ninkasi dans toute la France.

Les brasseries, pour la plupart en franchise, étaient présentes essentiellement dans la Métropole de Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes (25 établissements), un peu en Bourgogne (2) et à Rouen (1). L’objectif, explique Christophe Fargier est d’ouvrir une brasserie à Lille, dès cet été en profitant des JO, mais aussi à Metz et Besançon en septembre et octobre et à Montpellier, Grenoble et Rennes, d’ici la fin de l’année 2024. Un rythme qui devrait perdurer au cours des années suivantes.

Objectif : plus de 50 % du CA avec la bière

Autre inflexion notable dans la stratégie du groupe : l’accélération dans la production et la vente des boissons maison, à commencer par la bière qui représente pour l’heure un quart du chiffre d’affaires global.

« L’épisode Covid qui nous a amené à fermer nos brasseries, illustrant notre grande fragilité. Nous voulons nous appuyer sur un modèle économique plus pérenne en développant la vente de bière dans la grande distribution », explique Christophe Fargier. Il précise : « 75 % de notre production de bière est déjà distribuée en dehors de Ninkasi : nous voulons réaliser à terme plus de 50 % de notre chiffre d’affaires dans la bière stricto sensu… »

La nouvelle brasserie-distillerie Ninkasi de Tarare dans le Rhône affiche ainsi une capacité de 120 000 hectolitres.

De la sorte, un accord a été signé avec le distributeur IBB ( (International Beers and Beverages) qui accompagne notamment de nombreuses micro-brasseries en France : il prend en charge le groupe dans sa stratégie nationale de distribution en Grandes et Moyennes Surfaces. « Nous voulons devenir une marque de bière nationale », scande le créateur des Ninkasi.

Déjà, le groupe a ses bières référencées au sein du groupe Leclerc qui représente un quart de la grande distribution en France ; des discussions sont en cours avec Carrefour et Intermarché, notamment.

Dans le même temps, le groupe ne cesse d’élargir sa ou plus tôt ses gammes car Ninkasi, ce sont également désormais des bières en canettes métalliques, et pas seulement en bouteilles de verre, mais aussi de la limonade, du cidre, ainsi que des spiritueux : whiskies, gin et vodka…

On l’aura compris : il s’agit, à partir de Lyon, de créer une grande marque hexagonale, en s’appuyant de manière originale sur des brasseries dispersées sur tout le territoire pour créer le désir et la notoriété.

Seul obstacle pour l’heure : on sait qu’une entreprise qui se veut nationale ne peut pas exister en France sans être à Paris. Après plusieurs tentatives, Ninkasi n’a toujours pas de brasserie dans la capitale. « Mais nous y travaillons et nous y arriverons », lance Christophe Fargier…

Photos- Christophe Fargier et Thibault Salvat ; le Ninkasi Cordeliers, intérieur et bar.

Le bar du nouveau Ninkasi Cordeliers