L’incertitude politique mine l’activité économique régionale qui est en berne. Par chance, l’emploi résiste encore…
On est capable de quantifier les conséquences de l’incertitude politique et surtout les risques que celle-ci entraîne.
C’est sûr : l’annonce de la dissolution, puis les résultats du 1er tour des élections législatives anticipées ont eu une effet immédiat sur l’état d’esprit des chefs d’entreprises en France.
C’est ce que montre « l’indicateur d’incertitude » qui a accompagné la dernière note de conjoncture de la Banque de France.
« L’élément nouveau est la forte et soudaine progression de l’incertitude dans tous les secteurs : à avoir l’industrie, les services et le bâtiment », alerte ainsi Olvier Garnier, chef économiste de la banque centrale de l’Hexagone.
Cette incertitude retrouve ainsi les hauts niveaux atteints en 2022, lors de la crise énergétique, suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Il faut remonter à début 2021, au moment du troisième confinement pour retrouver un niveau d’incertitude aussi élevé !
Un effet JO
Au niveau national, l’activité comique devrait pourtant s’afficher cette année en trompe l’œil, grâce à l’effet Jeux Olympiques
et aux 8 millions de billets vendus, plus que lors des JO de Londres.
Le Banque de France estime ainsi que le taux de croissance ne sera pas catastrophique, loin de là, cette année en s’affichant à 1,1 %, mieux que prévu.
Mais c’est surtout la suite qui inquiète puisque d’ores et déjà, toujours selon la Banque de France, la courbe devrait s’inverser avant même la fin de l’année avec un dernier trimestre dans le rouge.
Une situation qui va survenir, alors qu’au 1er trimestre, l’activité en Auvergne-Rhône-Alpes s’affiche déjà « en berne », selon, cette fois, la succursale Auvergne-Rhône-Alpes de la barque de France.
En effet, l ’activité économique, mesurée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, a fortement reculé en fin de 1er trimestre après avoir progressé modérément lors des deux premiers mois de l’année.
Les défaillances d’entreprise au plus haut niveau
Par bonheur, l’emploi salarié résiste et continue d’augmenter malgré ce ralentissement. Il croît légèrement dans les secteurs de l’industrie, des services marchands et non marchands et poursuit son repli dans la construction et l’intérim, où la baisse s’intensifie.
Le taux de chômage diminue même très légèrement dans la région après trois trimestres consécutifs de hausse, mais se situe toujours à un niveau bas.
Le nombre de créations d’entreprises augmente fortement, ce regain profitant à l’ensemble des secteurs.
En revanche, dans le même temps, les défaillances continuent de progresser, de façon plus marquée qu’au niveau national, en Auvergne-Rhône-Alpes, pour atteindre leur plus haut niveau depuis quatre ans.
Et c’est bien le risque qui nous guette. Que ces défaillances accélèrent, ce qui accentuerait la baisse de la croissance : une tendance qui pour l’instant se maintient vaille que vaille. Mais pour combien de temps ?