Olivier Marion : Formasup a été créé en 1995, dans l’académie de Lyon. Cela comprend bien sûr Saint-Étienne, et aussi Bourg-en-Bresse et Roanne, sans oublier Rohan. Cet organisme a été créé à l’initiative du monde patronal – très important de le signaler – avec la MDEF, la CPME et la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, devenue aujourd’hui Lyon Saint-Étienne Roanne. Le but était de se doter d’un dispositif de plaidoyer pour la diffusion de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Rappelez-vous qu’en 1995, c’était très précurseur, pas encore gagné.
Jean-François Pibre : Oui, c’était vraiment précurseur en 1995.
Olivier Marion : Oui, tout à fait. Ils étaient des pionniers de l’apprentissage dans le supérieur. Je pense que nous sommes certainement le premier CFA historique dans le supérieur à Lyon, peut-être dépassé de peu par nos collègues de Lille ou de Marseille, mais nous faisons partie de ces pionniers. Les entrepreneurs, avec les universités et les grandes écoles, ont travaillé de concert pour porter l’apprentissage dans l’enseignement supérieur.
Jean-François Pibre : Vous l’avez dit, cela fait presque 30 ans. En 2025, ce sera donc une grande date. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres clés actuels ? Combien d’alternants et de formations proposez-vous aujourd’hui ?
Olivier Marion : Aujourd’hui, Formasup est le premier CFA de la région en enseignement supérieur, et peut-être l’un des premiers en France. Nous accueillons environ 7 000 apprentis pour cette rentrée, répartis sur plus de 260 formations diplômantes allant du Bac+2 au Bac+5. Environ 60 % de nos formations sont des Bac+5, notamment des masters et des diplômes d’ingénieurs.
Jean-François Pibre : Y a-t-il des secteurs plus développés que d’autres dans vos formations ?
Olivier Marion : Oui, bien sûr. Comme nous sommes interprofessionnels, nous proposons principalement des métiers supports, tels que le commerce, le marketing, le droit, le numérique, la gestion, la finance, etc. Nous avons aussi quelques formations plus techniques, notamment dans l’éclairage, le médicament, ou les biotechs, mais l’essentiel reste dans les métiers tertiaires.
Jean-François Pibre : Quels sont les avantages aujourd’hui de la formation continue, selon vous ?
Olivier Marion : Les avantages sont systémiques. Toutes les parties prenantes y trouvent leur compte. En 2018, la réforme de l’apprentissage, portée par le président Emmanuel Macron, a complètement révolutionné le secteur. En 2020, nous avons dépassé le million d’apprentis, ce qui est une véritable révolution. Cela profite à notre jeunesse, aux entreprises, et même à la finance publique. Moins de chômage, plus d’insertion.
Jean-François Pibre : Comment parvenez-vous à marier aujourd’hui le monde de l’entreprise avec ces jeunes apprentis ?
Olivier Marion : Formasup est justement la réponse à cette problématique. L’apprentissage est l’espace de rencontre idéal. L’apprenti est un collaborateur à temps partiel, et ses missions sont validées à la fois par l’entreprise et par le tuteur pédagogique. De plus, nous organisons de nombreux événements, en partenariat avec des organisations patronales, pour favoriser ces rencontres.
Jean-François Pibre : On parle souvent du sens au travail pour cette nouvelle génération. Le percevez-vous également ?
Olivier Marion : Oui, c’est clair et net. Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas comme nous à leur âge. Ils ont vécu des chocs systémiques, comme la pandémie ou les conflits militaires proches. Ils recherchent du sens, mais il ne faut pas oublier que la question de la rémunération reste centrale. Ils aspirent aussi à s’épanouir professionnellement, presque comme des consultants indépendants. Cela pose des défis aux entreprises, qui doivent s’adapter à ces nouvelles attentes.
Jean-François Pibre : Quelle est votre vision pour l’avenir ? Quelles sont vos perspectives pour les prochaines années ?
Olivier Marion : Je suis résolument optimiste. Nous avons connu une croissance à deux chiffres ces dernières années, et bien que cette croissance ralentisse, elle reste positive. Nous nous dirigeons vers un million et demi d’apprentis d’ici 2030. Toutefois, il y a un problème démographique : nous avons de moins en moins de jeunes en France. Cela pourrait poser des défis à l’avenir, notamment pour la réindustrialisation. La formation tout au long de la vie sera essentielle pour y faire face.
Jean-François Pibre : En 2025, Formasup fêtera ses 30 ans. Avez-vous prévu un événement spécial pour cette occasion ?
Olivier Marion : Oui, absolument. Nous prévoyons un grand événement sur la métropole lyonnaise. Je ne peux pas encore tout dévoiler, mais ce sera un événement majeur, auquel nous associerons le monde économique et académique. Nous voulons célébrer ces 30 années d’apprentissage et nous projeter vers 30 nouvelles belles années.
Jean-François Pibre : Merci beaucoup, Olivier Marion, pour cet entretien.
Olivier Marion : Merci à vous.
Jean-François Pibre : Merci à vous tous de nous avoir suivis. Vous pouvez retrouver cette émission sur nos réseaux sociaux, notre chaîne YouTube et notre site Internet. À bientôt !
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