Faillite Angell Mobility : Simoncini accuse SEB, qui répond !
Contexte de la faillite : une ambition électrique réduite en miettes
Angell Mobility, start-up française emblématique du vélo électrique haut de gamme, incarnait l’audace d’une nouvelle mobilité urbaine. Fondée en 2019 par Marc Simoncini, entrepreneur célèbre pour avoir créé Meetic, la marque promettait une révolution avec ses vélos connectés, alliant design épuré, technologie embarquée (GPS, antivol intégré, application dédiée) et performances premium. Positionné autour de 2 900 € l’unité, le vélo Angell visait une clientèle aisée, séduite par son positionnement « Apple du cyclisme ». Pourtant, en juin 2024, l’entreprise annonce sa liquidation judiciaire, victime d’un défaut technique critique sur ses cadres de première génération. C’est à la mi janvier 2025 que Marc Simoncini annonce la faillite de Angell ses vélos connectés.
Le problème, identifié lors de tests internes en 2023, concerne une fragilité structurelle du cadre en aluminium, susceptible de se fissurer ou de rompre sous une forte pression. Un rappel massif de 5 000 à 7 000 vélos est nécessaire, mais Angell, déjà fragilisée par des ventes en deçà des attentes (5 000 unités écoulées en cinq ans contre 20 000 prévues annuellement), ne peut assumer les coûts estimés entre 5 et 10 millions d’euros. La liquidation est inévitable, laissant des milliers de clients dans l’incertitude et déclenchant une tempête médiatique.
Angell et Simoncini VS SEB, bouc émissaire ou responsable légitime ?
Dans une lettre ouverte aux clients, Marc Simoncini pointe directement SEB, le groupe industriel bourguignon chargé de l’assemblage des vélos. Il l’accuse d’être à l’origine du défaut technique et de refuser toute participation financière au rappel. « Nous avons découvert que le groupe SEB, notre partenaire d’assemblage, ne se considérait d’aucune façon responsable et ne souhaitait pas contribuer à la solution », écrit-il, annonçant avoir assigné SEB en justice pour « établir les responsabilités légales ».
Pour Marc Simoncini, SEB, en tant qu’expert industriel, aurait dû identifier les risques lors de l’assemblage. « Quand on sous-traite à un géant comme SEB, on s’attend à ce qu’il apporte son expertise technique, pas seulement à ce qu’il monte des pièces », argue-t-il dans une interview au journal Les Echos. Cette position repose sur l’idée que l’assembleur, doté de décennies d’expérience dans la production de masse (Moulinex, Tefal), avait une obligation de vigilance dépassant le strict respect du cahier des charges.
Réponse nette et sans appel de SEB
Nous aurions refusé le contrat si les normes n’étaient pas respectées. Mais tout a été validé par leurs équipes !
La réplique de SEB est cinglante. Cathy Pianon, porte-parole du groupe, martèle que leur rôle se limitait à l’assemblage final, selon les spécifications techniques fournies par Angell et son cabinet d’études KickMaker. « Nous n’avons ni conçu le cadre, ni choisi les matériaux. Notre mission était d’assembler des composants livrés par Angell, en suivant un processus validé par leurs ingénieurs », explique-t-elle. Un ingénieur de l’usine d’Is-sur-Tille, sous couvert d’anonymat, précise : « Le cadre nous arrivait prêt à monter. Si sa conception est défectueuse, cela relève de ceux qui l’ont dessiné et testé, pas de l’assembleur. » SEB souligne également qu’Angell a signé des documents attestant de la conformité des vélos à chaque étape de production. « Nous aurions refusé le contrat si les normes n’étaient pas respectées. Mais tout a été validé par leurs équipes », insiste la porte-parole.
Le groupe va plus loin en rappelant son soutien financier à Angell : un investissement de 13 millions d’euros en 2020, via une entrée au capital, pour accompagner l’industrialisation. « Dire que nous n’avons rien fait est injuste. Sans nous, Angell n’aurait pas tenu aussi longtemps », affirme Cathy Pianon, dénonçant une tentative de « détourner l’attention des erreurs de gestion d’Angell ».
Enjeux juridiques : un précédent pour l’industrie
Le litige dépasse le simple conflit commercial. Il pose une question clé : jusqu’où s’étend la responsabilité d’un sous-traitant dans la chaîne de production ? Selon Maître Élodie Roux, avocate spécialisée en droit industriel, « la loi française est claire : sauf clause contractuelle spécifique, l’assembleur n’est responsable que de l’exécution conforme des directives. S’il a respecté le cahier des charges, sa responsabilité est difficile à engager ». Pourtant, Angell et Marc Simoncini avancent que l’Entreprise SEB, en tant qu’expert, aurait dû jouer un rôle consultatif. « C’est un argument moral, pas juridique », nuance Maître Roux. Pour établir une faute, Angell devra prouver que SEB a caché des anomalies ou ignoré des normes de sécurité. Or, les documents techniques partagés avec la justice montrent que SEB a systématiquement signalé les écarts mineurs, selon une source proche du dossier.
Sans nous, Angell n’aurait pas tenu aussi longtemps !
Enjeux médiatiques : la bataille de l’opinion publique
Sur le terrain médiatique, Marc Simoncini mène une offensive tous azimuts. Sur les réseaux sociaux, il partage des témoignages de clients mécontents et accuse SEB de « fuir ses responsabilités ». Une stratégie qui trouve un écho chez certains consommateurs, comme Léa, propriétaire d’un Angell : « Si SEB a assemblé le vélo, il doit assumer. On ne peut pas vendre un produit dangereux et s’en laver les mains. » Mais SEB contre-attaque en révélant les difficultés structurelles d’Angell : des prévisions de ventes surévaluées, un positionnement tarifaire trop élevé pour un marché saturé de vélos électriques (près de 1 million d’unités vendues en France en 2023), et des retards répétés dans les livraisons. « Leur modèle économique était bancal dès le départ. Le défaut technique n’est que la partie émergée de l’iceberg », lâche un analyste sectoriel sous anonymat.
La faillite d’Angell et le conflit ouvert avec SEB doivent-il servir de leçon à l’écosysteme des startup ?
La chute d’Angell Mobility illustre les risques des partenariats entre start-ups ambitieuses et industriels établis. D’un côté, les jeunes pousses cherchent la crédibilité et la capacité de production des géants ; de l’autre, ces derniers misent sur l’innovation disruptive, mais peinent à maîtriser les aléas techniques et commerciaux. Si la justice donne raison à Angell, cela pourrait redéfinir les obligations des sous-traitants, incitant les assembleurs à exiger davantage de garanties. Dans le cas contraire, l’affaire servira de rappel : dans l’industrie, la réussite dépend autant de la robustesse contractuelle que de l’excellence technique. Pour les clients d’Angell, cependant, la priorité reste inchangée : obtenir réparation, que la faute incombe à SEB, à KickMaker, ou aux erreurs de gestion d’un patron trop ambitieux.
Marc Simoncini en position délicate avant QVEMA – Edition 2025
À l’approche de QVEMA – Édition 2025, Marc Simoncini se retrouve dans une posture complexe, bien loin de l’assurance qu’on lui connaît. Entrepreneur emblématique, notamment pour avoir fondé Meetic et investi dans des startups à succès, il fait aujourd’hui face à une situation délicate avec Angell qui pourrait influencer son image et son avenir dans l’écosystème entrepreneurial.
Depuis plusieurs mois, des décisions stratégiques controversées et des revirements inattendus ont alimenté les spéculations autour de son positionnement. Certains observateurs pointent du doigt des choix d’investissement risqués, tandis que d’autres évoquent des négociations avortées qui auraient pu fragiliser sa réputation. Si Simoncini a toujours su rebondir après des coups durs, cette période de turbulences pourrait mettre à l’épreuve sa capacité à convaincre et à rassembler.
Le QVEMA, rendez-vous incontournable des investisseurs et entrepreneurs en quête d’opportunités, s’annonce ainsi comme un test crucial. L’événement, connu pour être un terrain de jeu des décideurs et une vitrine pour les figures de l’innovation, pourrait être l’occasion pour Simoncini de clarifier sa position et de reprendre la main. Reste à savoir comment il abordera cette échéance et s’il saura transformer cette phase délicate en opportunité.
Des candidats de QVEMA s’expriment sur Marc Simoncini
À quelques semaines de l’événement, le suspense demeure : fera-t-il preuve de la résilience qui a marqué sa carrière, ou devra-t-il composer avec une perte d’influence au sein du cercle des grands investisseurs ? Réponse à QVEMA 2025, où chaque prise de parole et chaque décision seront scrutées de près.
Le 26 mars 2024, un appel téléphonique fait basculer l’avenir d’une entrepreneure. En quête de confirmation sur un accord financier avec Tony, elle joint Marc Simoncini. Sa réponse est sans appel :
« Tony m’a appelé aujourd’hui, il se désengage. D’ailleurs, moi aussi. C’était un deal à deux. Je ne sais pas ce que tu comptes faire avec 100K€ de toute façon. Appelle Tony, ce n’est pas à moi de faire le SAV. »
Le choc est immédiat. La gorge nouée, les larmes montent. Après des semaines de négociations et une due diligence irréprochable, tout s’effondre sans explication. Désemparée, elle contacte son conseiller juridique, mais aucune réponse satisfaisante ne vient apaiser sa détresse.
Ce soir-là, elle reste dans ses bureaux jusqu’à 22h, submergée par l’incertitude. Comment rebondir ? Comment assurer la pérennité de son entreprise et le salaire de ses employés ?
Face à l’échec, elle s’autorise à craquer, puis à se relever. Une semaine plus tard, un email officiel de l’équipe de Tony confirme le désistement. Cette fois, elle refuse de subir. Découvrez le récit d’une entrepreneuse confrontée à Marc Simoncini.
Face a l’incertitude, préférez des partenaires de confiance pour vos projets
Dans l’écosystème entrepreneurial lyonnais, le HUB612 s’est imposé comme un acteur clé de l’innovation et du financement des startups. Situé en plein cœur de la capitale des Gaules, cet incubateur et fonds d’investissement, soutenu par la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, accompagne les jeunes pousses du digital et de la fintech. À quelques semaines de QVEMA 2025, la position du HUB612 est scrutée avec attention, notamment face aux enjeux financiers et stratégiques qui bousculent aujourd’hui les investisseurs.
Tout comme Marc Simoncini, qui se trouve dans une situation délicate à l’approche du QVEMA, HUB612 doit faire face à un environnement en constante évolution. L’écosystème des startups connaît une phase de mutation où les levées de fonds se font plus sélectives, obligeant les incubateurs et fonds d’investissement à repenser leurs stratégies. Dans ce contexte, HUB612 doit prouver sa capacité à identifier et soutenir les futurs champions du digital, tout en garantissant un retour sur investissement à ses partenaires.
Si le rôle de Simoncini dans le monde des startups est souvent associé à son flair et à ses prises de risques audacieuses, HUB612 se positionne plutôt comme un incubateur structurant, misant sur l’accompagnement long terme et un réseau solide de mentors et d’investisseurs. Cette approche plus prudente pourrait être un atout en cette période d’incertitude, où la résilience et la gestion des risques deviennent des critères décisifs pour la pérennité des startups.
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