La Métropole de Lyon augmente la CFE de 6 % : quel impact pour les entreprises locales ?

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) augmente de deux points dans la Métropole de Lyon. Une mesure qui suscite des réactions dans le monde économique et politique local, dans un contexte de vigilance sur la fiscalité des entreprises.
Annoncée à la mi-mars 2025, la hausse de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) dans la Métropole de Lyon représente une augmentation de deux points, soit environ 6 %. Cette décision, portée par la majorité écologiste métropolitaine, intervient dans un climat économique où les entreprises restent attentives à la pression fiscale locale.
Une évolution du taux de CFE à replacer dans le contexte
La CFE, impôt local assis sur la valeur locative des biens immobiliers utilisés pour l’activité professionnelle, constitue une source de financement importante pour les collectivités territoriales. Sa variation, bien que décidée localement, s’inscrit dans un paysage fiscal en transformation.
Au niveau national, plusieurs mesures récentes ont été prises en faveur des entreprises : suppression progressive de la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises), baisse de l’impôt sur les sociétés, et dispositifs d’aide à l’investissement productif. C’est dans ce contexte que la hausse du taux de CFE à Lyon a été perçue comme un signal à contre-courant par certains acteurs économiques.
Une réaction politique portée par Renaissance Rhône
Le groupe politique Renaissance Rhône a réagi via un communiqué de presse, qualifiant la mesure de « fragilisante » pour le tissu économique local. Sarah Peillon, présidente du mouvement, et Thomas Rudigoz, conseiller métropolitain, estiment que cette hausse « impacte directement les commerces, artisans, PME et industries locales », et soulignent un risque de perte d’attractivité du territoire lyonnais.
Ils regrettent également un manque de coordination avec les orientations fiscales nationales qui visent, selon eux, à alléger les charges des entreprises pour favoriser l’emploi et l’investissement.
Quel impact concret pour les entreprises de la métropole ?
En pratique, l’augmentation de la CFE aura un effet variable selon la taille des structures, leur implantation géographique, et la nature de leur activité. Pour les très petites entreprises ou les commerces de proximité, la hausse pourrait se traduire par plusieurs centaines d’euros supplémentaires à régler en fin d’année. Pour des structures plus importantes, l’impact peut être plus significatif, bien que souvent absorbé dans des budgets plus larges.
Cependant, cette hausse intervient dans un contexte déjà marqué par une hausse générale des coûts : énergie, matières premières, loyers professionnels. Cela explique les inquiétudes exprimées par certains représentants patronaux, notamment dans les secteurs les plus sensibles à la fiscalité locale, comme le commerce, la restauration ou l’artisanat.
Une stratégie budgétaire assumée par la majorité métropolitaine
Du côté de l’exécutif métropolitain, cette hausse s’inscrit dans une logique de gestion budgétaire destinée à maintenir les investissements dans les services publics et les infrastructures. Si aucune déclaration officielle n’a encore détaillé les affectations précises de cette hausse, la majorité défend régulièrement la nécessité de soutenir la transition écologique et sociale, tout en conservant une autonomie financière locale.
Cette évolution fiscale pourrait ainsi être perçue comme un rééquilibrage des ressources locales à l’heure où certaines dotations de l’État diminuent.
Quelles perspectives pour le tissu économique local ?
Il est encore tôt pour évaluer les effets concrets de cette hausse. Toutefois, la question de la fiscalité locale et de son évolution dans les prochaines années devrait rester un sujet central dans les échanges entre collectivités et acteurs économiques.
Des structures comme la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, l’ADERLY ou les fédérations professionnelles pourraient jouer un rôle de médiation en facilitant les échanges entre élus et entrepreneurs, et en évaluant l’impact réel de cette mesure sur la compétitivité régionale.
Dans un territoire aussi dynamique que celui de la métropole lyonnaise, l’enjeu est de maintenir un équilibre entre attractivité économique, transition écologique et financement des services publics. La hausse de la CFE, par son ampleur modérée mais symbolique, ouvre ainsi un débat de fond sur le modèle de développement souhaité pour les années à venir.