La Wisee Mini s’installe à Chambéry : quand recyclage rime avec fidélisation

L’entreprise vendéenne SRDi implante sa borne de collecte interactive dans un E.Leclerc de Chambéry. Une initiative qui conjugue écologie, pouvoir d’achat et stratégie commerciale.
Une innovation circulaire au cœur de la grande distribution
Implantée en Savoie depuis peu, la borne Wisee Mini, développée par la Société de Revalorisation des Déchets informatiques (SRDi), entend transformer un geste citoyen en levier de fidélisation. Cette machine compacte, interactive et connectée permet aux clients de déposer leurs cartouches d’encre vides en rayon et de recevoir, en contrepartie, des bons d’achat utilisables immédiatement dans le point de vente. Une équation gagnante pour les consommateurs, les enseignes et l’environnement.
Déjà présente dans plus de 200 grandes surfaces françaises, dont l’Intermarché de Montmélian, la Wisee Mini vient de faire son entrée dans les rayons du E.Leclerc de Chambéry. Le principe est simple : pour chaque cartouche déposée, un bon d’un euro est émis dans la majorité des cas. En 2024, SRDi y a même intégré un mode “jackpot” ludique, pour tenter de doubler sa récompense.
Un marché encore largement sous-exploité
Avec près de 50 millions de cartouches d’encre vendues chaque année en France, mais seulement 18 millions collectées, le potentiel de valorisation reste énorme. Ce gaspillage représente à la fois un coût environnemental et une opportunité économique encore insuffisamment saisie par les acteurs du retail.
SRDi, qui a vu dans cette faille un axe stratégique de développement, remanufacture les cartouches collectées dans son usine vendéenne, avant de les redistribuer sous sa marque Print3E. Cette gamme se veut plus économique et plus écologique, tout en contenant plus d’encre que les cartouches d’origine. L’objectif : favoriser un cercle vertueux entre collecte, réutilisation et achat responsable.
Un outil de fidélisation au service des enseignes
Au-delà de l’enjeu écologique, la borne Wisee Mini s’impose aussi comme un outil de performance commerciale. Grâce au principe du bon d’achat financé par SRDi, les magasins partenaires dynamisent leur trafic et renforcent leur attractivité, sans aucun coût logistique ou marketing.
Le système repose sur un financement incitatif : pour chaque euro distribué au consommateur, SRDi reverse 1,50 € au point de vente. Une politique qui vise à encourager la collecte tout en boostant le chiffre d’affaires des enseignes, en particulier sur les rayons connectés à la démarche.
« Les clients reviennent avec leurs cartouches et profitent de la réduction pour compléter leurs achats en magasin. Cela crée une habitude d’achat et limite la concurrence sur ce segment », témoigne Romain Champy, directeur des concepts au E.Leclerc d’Olonne-sur-Mer.
Une économie circulaire pilotée depuis la Vendée
Derrière cette initiative se trouve une PME industrielle qui trace sa route hors des circuits classiques de la high-tech. Fondée en 2005 à La Ferrière (Vendée), SRDi a su bâtir un modèle intégré : collecte, tri, production, distribution. Elle emploie aujourd’hui 100 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 41 millions d’euros en 2024, et collabore avec plus de 3 000 points de vente partenaires.
Sa stratégie repose sur une logique BtoB claire : accompagner les distributeurs dans la mise en place de dispositifs vertueux, générateurs à la fois de valeur environnementale et de retours commerciaux. À l’heure où la réglementation sur les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) se durcit, la solution Wisee pourrait bien devenir un atout réglementaire autant que commercial.
Un modèle reproductible pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
L’implantation de la Wisee Mini à Chambéry témoigne de l’intérêt croissant des enseignes de la région pour ces solutions hybrides, entre écogeste et levier marketing. Si l’accueil client s’avère aussi positif qu’attendu, d’autres installations pourraient suivre en Auvergne-Rhône-Alpes, territoire dynamique en matière de transition écologique.
La présence déjà constatée dans des enseignes de Montmélian pourrait à ce titre préfigurer un déploiement plus large dans les grandes surfaces régionales. SRDi se dit d’ailleurs à l’écoute de nouveaux partenariats, en particulier dans les zones périurbaines ou rurales, où la fidélisation client repose souvent sur des mécaniques locales et concrètes.