Lyon renforce sa coopération stratégique avec Erevan autour de six axes clés

Ce lundi 14 avril 2025, à la Cité internationale de la Gastronomie, la Métropole de Lyon, la Ville de Lyon et la Ville d’Erevan ont signé une nouvelle convention de coopération décentralisée. Un partenariat tripartite renouvelé pour trois ans, qui s’inscrit dans une dynamique historique de collaboration entre les deux capitales et qui prend aujourd’hui un virage stratégique autour de six grands axes, mêlant enjeux urbains, éducatifs, environnementaux et culturels.
Un geste diplomatique fort à l’heure où la coopération entre territoires s’impose comme un levier d’influence et de transformation, bien au-delà des cadres traditionnels.
Une coopération territoriale réaffirmée dans un contexte géopolitique sensible
Dans un monde fragmenté où les conflits, les exodes et les crises environnementales remettent en cause les équilibres internationaux, les collectivités locales prennent une part croissante dans les dynamiques de résilience et d’innovation diplomatique. C’est dans cet esprit que le Maire d’Erevan, Tigran Avinyan, le Président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, et le Maire de Lyon, Grégory Doucet, ont tenu à réaffirmer un partenariat initié dès 1992 et renouvelé aujourd’hui autour d’enjeux très concrets.
La convention 2025-2028 repose sur six axes stratégiques :
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La jeunesse ;
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La formation professionnelle et la francophonie ;
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La culture et le sport ;
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La végétalisation et l’urbanisation ;
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Le tourisme responsable ;
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La santé publique.
Autant de domaines où Lyon dispose d’un savoir-faire reconnu, exportable, et où Erevan se positionne comme un partenaire réceptif, engagé dans sa propre transition urbaine et sociale.
Une diplomatie locale à l’échelle humaine
Au-delà des symboles, cette coopération repose sur des actions concrètes. L’année 2024 en a déjà donné un aperçu :
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Accueil d’athlètes arméniens à Lyon pour un stage préolympique ;
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Participation d’artistes arméniens à la Biennale d’art contemporain de Lyon ;
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Formations croisées dans le cadre des WorldSkills ;
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Soutien à la scolarisation d’enfants réfugiés du Haut-Karabakh à Erevan.
Autant d’initiatives qui traduisent une coopération équilibrée et réciproque, à rebours d’un modèle descendant.
La délégation arménienne en visite a d’ailleurs profité de son passage pour découvrir plusieurs projets structurants lyonnais : le boulevard Garibaldi végétalisé, la rue des Enfants (Girard), ou encore la cour nature du groupe scolaire Marcel Pagnol, autant de réalisations exemplaires dans le domaine de l’urbanisme durable.
Une opportunité BtoB encore sous-exploitée ?
Si le partenariat reste à dominante institutionnelle, il ouvre aussi des perspectives pour les acteurs économiques lyonnais. Les thématiques abordées — tourisme, santé publique, aménagement urbain, formation — sont autant de secteurs où des entreprises, cabinets de conseil, opérateurs de services publics ou startups locales pourraient jouer un rôle d’accompagnement ou de transfert de savoir-faire.
Lyon Urban School, les clusters santé, les agences d’architecture et d’ingénierie, ou encore les entreprises spécialisées dans l’environnement et la mobilité ont tout intérêt à observer de près ce rapprochement. La Ville d’Erevan, capitale en pleine mutation, pourrait devenir un terrain d’expérimentation pour les solutions made in Auvergne-Rhône-Alpes, à condition de structurer les passerelles entre sphère publique et partenaires privés.
Une vision commune et une alliance de long terme
Le discours de Grégory Doucet lors de la signature en dit long sur la portée politique de l’initiative : « Ce que nous avons signé aujourd’hui n’est pas un simple accord, c’est un pacte de solidarité et d’avenir. Lyon et Erevan partagent plus que des projets : une vision commune du monde. »
Même tonalité chez Bruno Bernard, président de la Métropole, qui voit dans cette convention « une coopération précieuse, fondée sur la solidarité, le partage de savoir-faire et les enjeux de transition écologique ».
Alors que le partenariat entre les deux villes fête plus de 30 ans d’existence, cette nouvelle convention semble vouloir franchir un cap : passer du culturel et symbolique à l’opérationnel et stratégique. Une orientation qui pourrait, si elle s’accompagne d’une ouverture vers les milieux économiques, renforcer le rôle de Lyon comme plateforme de coopération territoriale internationale à haute valeur ajoutée.