Elisabeth Ayrault, présidente du directoire, rempile pour cinq ans à la tête de la CNR
Avec Stéphanie Paix, la présidente de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, Elisabeth Ayrault est l’une des deux dirigeantes d’entreprise les plus influentes de la Métropole lyonnaise.
Or, cet été, elle a été reconduite pour cinq ans à la tête de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), en tant que présidente du directoire (JO du 17/07/2018).
Sa nomination avait été proposée par le Conseil de Surveillance de CNR. Le décret est paru peu après l’audition d’Elisabeth Ayrault par les Commissions des Affaires Economiques du Sénat et de l’Assemblée nationale qui s’étaient prononcées en faveur de sa reconduction.
Le premier mandat d’Elisabeth Ayrault a débuté en 2013.
Premier producteur français d’énergie 100 % renouvelable, la CNR atteindra en 2020 l’objectif ambitieux des 4000 MW de puissance installée et les objectifs post 2020, qui seront fixés durant ce second mandat, se veulent tout aussi ambitieux.
A son arrivée en 2013, Elisabeth Ayrault avais mis en œuvre un plan stratégique visant à développer le Rhône dans une logique de conciliation des usages et de réappropriation du fleuve, à accélérer le développement des énergies renouvelables hors Rhône initié au début des années 2000, et à conforter CNR dans son rôle d’acteur engagé de la transformation du monde de l’énergie.
L’entreprise est ainsi passée de 315MW de puissance installée hors hydroélectricité en 2013 à 720MW à mi 2018 et affiche un objectif de 1 000MW pour 2020.
Au travers de neuf engagements pris en faveur du climat lors de la COP21, la CNR a souhaité contribuer à la lutte contre le changement climatique. Elle a ainsi déployé le long du Rhône un corridor électrique de bornes de recharges rapides alimentées en électricité d’origine renouvelable. Elle a lancé une première campagne de financement participatif afin de permettre aux consommateurs d’être acteurs, sur leur territoire, de la transition énergétique.
Elle a enfin créé une instance de dialogue entre les grands fleuves, IAGF, pour partager le modèle de gestion intégré d’un fleuve en France et à l’international…
Feuille de route
Quelle est désormais sa feuille de route pour ce deuxième mandat ?
Elle a été développée et précisée par la présidente de la CNR lors de son audition devant les Commissions des Affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale.
La présidente du directoire de la CNR veut d’abord « renforcer encore les actions d’accompagnement des territoires pour la mise en œuvre de la transition énergétique. Ces grandes orientations intègrent la nécessité d’une anticipation et d’un pilotage au plus fin des activités de CNR, face aux impacts sur le Rhône de phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes, à l’image de l’année 2017 qui a vu se succéder une longue période de sécheresse et de forts épisodes de crues en fin d’année. »
Et d’expliquer que « cinq grands axes vont guider les années à venir. »
Elle veut d’abord obtenir « la prolongation du contrat de concession. »
Et ce, tout en « poursuivant les développements d’actifs dans les énergies renouvelables (eau-vent-soleil), la commercialisation d’offres d’agrégation à destination de producteurs d’énergies renouvelables météorologiques, et l’expérimentation de nouvelles offres de vente directe d’énergie renouvelable et décentralisée. «
Son programme pour les cinq années à venir vise aussi à « conforter l’activité à l’international de CNR via son ingénierie et à participer activement à la recherche sur les nouveaux outils de production d’énergie renouvelable, et à la création de filières industrielles françaises de pointe dans 4 domaines principaux : le stockage et l’hydrogène vert ; le nouveau photovoltaïque (photovoltaïque flottant, photovoltaïque « vertical », agrivoltaïsme…) ; le numérique et le digital, outils de pilotage indispensables des énergies renouvelables et enfin, la mobilité durable et alternative, intégrant un usage renforcé du fleuve pour le transport de marchandises.
Avant de prendre la présidence du directoire de la CNR, Elisabeth Ayrault a occupé les fonctions de directrice générale déléguée de Sita France, une filiale de Suez Environnement ; et ce, de 2009 à 2013.
Elle a rejoint Dumez Immobilier Promotion en 1991 et a travaillé pendant dix ans pour Elyo, une société spécialisée en efficacité énergétique.
Architecte DPLG de formation, elle est diplômée de l’IAE et titulaire d’un DEA de géographie urbaine et d’un DSPU de l’Institut Agronomique Méditerranéen.
Elle a débuté sa carrière professionnelle en créant en 1980 une agence d’architecture et d’urbanisme à Perpignan.